Canada 150 - 1

Non seulement le fédéralisme n'est-il plus rentable, mais il nous condamne désormais à la louisianisation et l'extinction

Le Parti Québécois ne joue pas vigoureusement et efficacement son rôle d’opposition au moment même où le Québec est le plus vulnérable

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On est dans l'existentiel ! À regarder le PQ aller, on ne le dirait pas !

Le Canada fêtera le 150e anniversaire de la Confédération le 1er juillet prochain. Cet anniversaire coïncidera avec les célébrations du 375e de Montréal. Avec les fédéralistes forcenés actuellement en poste à Ottawa, à Québec et à Montréal, il y a tout lieu de craindre qu’ils exploitent cette coïncidence pour procéder à un coup de force dont l’effet serait de fermer à tout jamais la porte de l’indépendance du Québec.

Il faut en effet comprendre en effet que, même si le régime fédéral est parvenu à renforcer considérablement sa position à la faveur des erreurs commises par les souverainistes depuis quarante ans, notamment se désintéresser de l’État pour tout miser sur le rêve du pays et se laisser enfermer dans le piège référendaire habilement tendu par les grands mandarins fédéraux, certains grands mouvements mondiaux, surtout économiques, sont venus précariser sa situation bien davantage que le mouvement indépendantiste québécois n’est parvenu à le faire.

Ainsi, il est désormais évident que le libre-échange s’est révélé une catastrophe pour le Canada comme pour la plupart des pays qu’on qualifiait autrefois d’industrialisés en favorisant la délocalisation de leur base manufacturière vers les pays à faibles coûts de production et à règlementation embryonnaire en matière d’environnement et de protection des travailleurs.

Rien n’illustre mieux cette catastrophe que l’évolution de la dette de l’Ontario qui, à près de 300 milliards $, a connu une phénoménale augmentation de 90 % depuis l’exercice 2008-2009 seulement, soit depuis la dernière crise financière mondiale. Ce chiffre révèle tout à la fois la vitesse de la dégradation des finances publiques de l’Ontario et la situation relativement bonne dans laquelle elles se trouvaient auparavant. Pendant la même période l’augmentation de la dette du Québec n’était « que » de 50 %.

Avec l’érosion de sa base manufacturière surtout concentrée en Ontario, le Canada est redevenu ce qu’il était dans les années 1960, un pays dont la bonne fortune dépend essentiellement de l’évolution de la demande pour ses richesses naturelles. Bien entendu, le pétrole s’est rajouté depuis lors dans l’équation, mais les coûts d’exploitation des sables bitumineux sont très élevés, et dès que la demande mondiale faiblit le moindrement et que les prix baissent, le pétrole canadien se retrouve hors concours, les entreprises arrêtent d’investir, l’activité diminue et parfois cesse définitivement.

Dans une industrie à large déploiement, les résultats peuvent être spectaculaires, comme à Peace River en Alberta où un camp de travail construit pour loger 1200 personnes en 2013 dans les meilleures conditions vient d’être mis en vente par après que la pétrolière qui y logeait ses travailleurs ait mis fin à ses activités.

Mauvaise nouvelle pour l’Alberta, bien sûr, mais mauvaise nouvelle aussi pour les finances du gouvernement fédéral, ses programmes de péréquation et de transfert pour la santé et les services sociaux. Le déficit de 2016, d’abord annoncé à 30 milliards $ par le gouvernement Trudeau risque de dépasser les 40 milliards au rythme où la conjoncture économique se détériore. Et avec le ralentissement économique observé depuis quelques mois conjugué avec une perspective de récession imminente et un horizon de croissance nulle ou très lente, les capacités de redistribution du gouvernement fédéral vont se retrouver très limitées, au point où les provinces vont se mettre à regarder très attentivement le niveau de leur contribution au régime fédéral et ce qu’elles en retirent.

L’Ontario a d’ailleurs affiché très clairement ses couleurs lors de son dernier budget en soulevant la question du déséquilibre fiscal entre le fédéral et les provinces, un thème traditionnellement cher au Québec. Elle n’y va pas de main morte :

Le déséquilibre fiscal au sein de la fédération

Le décalage actuel entre les ressources financières et les responsabilités, que l’on appelle le déséquilibre fiscal vertical, défavorise les provinces et les territoires par rapport au gouvernement fédéral. En vertu de la Constitution, l’Ontario, comme les autres provinces de la fédération, est chargé de fournir d’importants services publics, comme les soins de santé, l’éducation et les services sociaux. Cependant, le gouvernement fédéral perçoit la plus grande part des revenus fiscaux. Même dans le contexte des difficultés actuelles telles que la chute des prix du pétrole et la croissance économique plus faible que prévu, on s’attend à ce que le gouvernement fédéral puisse réaliser des excédents de plus en plus importants dans l’avenir.

Ce déséquilibre fiscal vertical devrait s’aggraver avec le temps, en partie à cause de la décision du gouvernement fédéral de réduire la croissance annuelle du Transfert canadien en matière de santé pour le faire passer de 6 % au taux de croissance du produit intérieur brut (PIB) nominal. On estime que cette mesure, qui entrera en vigueur en 2017-2018, retranchera 21 milliards de dollars dans le secteur de la santé à l’échelle nationale, dont 8 milliards de dollars en Ontario seulement, d’ici 2023-2024. En outre, selon le directeur parlementaire du budget du gouvernement fédéral, l’écart sur le plan de la viabilité financière des deux ordres de gouvernement devrait s’accentuer avec le temps.

S’il n’est pas corrigé, le déséquilibre fiscal vertical dans la fédération risque d’avoir des effets marqués sur l’avenir de la fédération. Il pourrait limiter la capacité des provinces et territoires à faire les investissements nécessaires pour renforcer leur économie et continuer d’offrir les services publics sur lesquels la population canadienne compte et qu’elle mérite. [Mes caractères gras]

C’est exactement le scénario que j’anticipais dans un article écrit en février 2013, Prêts, pas prêts, l'indépendance s'en vient . Le régime fédéral a bénéficié du sursis accordé par les politiques d’assouplissement quantitatif des banques centrales qui avaient pour effet de reporter la crise dans le temps, mais non seulement la croissance n’est-elle pas réapparue, le prix du pétrole s’est effondré. Aujourd’hui, il n’y a plus de protection et le Canada est tout nu.

Lors de la dernière rencontre fédérale-provinciale qui s’est tenue à Yellowknife au Yukon il y a deux semaines, la délicate question des transferts a été abordée sans qu’il n’y ait entente. On l’a donc repoussée à plus tard, comme on a d’ailleurs repoussé à plus tard la conclusion d’une entente sur l’élimination des barrières commerciales inter-provinciales. Bien entendu, dans un contexte économique difficile, les dirigeants politiques évitent de monter en épingle leurs différends pour ne pas alarmer leur population. Mais il est bien évident que si le Québec affichait le moindrement ses positions traditionnelles qui correspondent d’ailleurs à ses intérêts, tout n’aurait pas l’air d’aller, à l’heure actuelle, pour le mieux dans le meilleur des mondes.

C’est inquiétant, comme l’est également le soutien du gouvernement Couillard au projet Énergie-Est. Personne ne peut être dupe de ses manœuvres de diversion pour se donner, dans un dossier mineur comme Anticosti, une image de fervent défenseur de l’environnement, pour pouvoir ensuite faire avaler plus facilement la pilule d’Énergie-Est, surtout s’il fallait qu’une dégradation subite de la conjoncture politique internationale justifie l’invocation du motif de la sécurité nationale pour la construction du pipeline. Vous pouvez être assurés que certaines personnes, et non des moindres, prient qu’un tel scénario se réalise.

D’autres, Jean Charest et Pierre-Marc Johnson, pour les identifier bien clairement, font des pieds et des mains pour convaincre les Européens de signer au plus vite l’Accord économique global Canada-Europe (AEGCE) pour permettre à l’Empire Desmarais de réaliser son objectif de mettre la main sur les morceaux les plus juteux d’Hydro-Québec. Encore ces dernières semaines, Steve Demers, vice-président, Développement des affaires, acquisitions et stratégies chez Hydro-Québec, annonçait l’intention de l’entreprise de prendre une participation dans RTE, le réseau principal de transport d’électricité d’Europe.

Il faudrait être bien naïf pour croire que les Européens laisseraient Hydro-Québec prendre des participations chez eux sans qu’en retour ils puissent avoir accès au marché de l’hydro-électricité au Québec, ce qui impliquerait nécessairement dans l’immédiat une privatisation à tout le moins partielle d’Hydro-Québec, et à plus long terme une privatisation presque complète à l’exclusion des activités offrant le moins de potentiel de rentabilité.

C’est le modus operandi des prédateurs que j’ai déjà eu l’occasion de décrire dans de nombreux articles et ouvrages sur l’Empire Desmarais.

La privatisation en douce a commencé il y a déjà plusieurs années avec les contrats signés par Hydro-Québec avec les propriétaires de petites centrales, puis avec les propriétaires d’éoliennes, et lorsqu’on examine la structure d’une entreprise comme Innergex, une entreprise basée à Longueuil qui se décrit comme « un chef de file nord-américain de l’industrie de l’énergie renouvelable, avec une capacité installée nette de 777 MW », dont Hydro-Québec achète 40 % de la production et qui s’apprête à étendre ses activités en France, on découvre que cette privatisation se fait avec la collaboration active de la Caisse de dépôt qui détient plus de 10 % de son capital. On apprendrait un jour que cette entreprise sert de paravent aux intérêts Desmarais, j'en serais le dernier surpris.

Quand on connaît les liens directs qu’a entretenus jusqu’à tout récemment Hydro-Québec avec Power Corporation via la présence du vice-président de son CA à celui d’Hydro pendant près de 10 ans, et la façon dont l’ancienne secrétaire générale et vice-présidente aux affaires corporatives d’Hydro s’est retrouvée peu de temps après son départ « à la retraite » au CA d’ENGIE (anciennement GDF/Suez), une entreprise que les familles Desmarais et Frère contrôlent via leur participation dans Pargesa et la série de placements effectués par leurs filiales d’investissement (compagnies d’assurance et fonds divers), on comprend que la dépossession des Québécois de leur patrimoine collectif est désormais orchestrée de l’intérieur de l’État québécois, avec la participation de ses propres instruments.

Songez que le président du CA de la Caisse de dépôt, Robert Tessier, fut en un autre temps président de Gaz Métro, privatisée par le Gouvernement du Québec pour faire entrer Enbridge dans son capital, cette entreprise servant de paravent aux intérêts non déclarés de Power parce qu’éparpillés dans les placements de ses différentes filiales d’investissement, sous le seuil des 5 % à déclaration obligatoire.

Sachez aussi que son vice-président principal et chef des placements depuis 2009, Roland Lescure, est issu d'un groupe d'entreprises liées aux intérêts Desmarais-Frère comme je l'avais démontré dans un article sur Vigile en 2011. Enfin, vous n’avez qu’à regarder la structure corporative alambiquée de Gaz Métro pour comprendre comment s’organise une dépossession qu’on nous présente ensuite sous la forme bénigne de privatisation.

Hydro-Québec n’est pas le seul joyau de l’État québécois qui suscite des convoitises, et notamment celles de l’Empire Desmarais. J’ai eu l’occasion de consacrer un ouvrage à la Caisse de dépôt et placement du Québec et à son ancien président Henri-Paul Rousseau, passé chez Power Corporation en 2008. Si les interventions des Desmarais dans le fonctionnement de la Caisse sont devenues plus discrètes ces dernières années, cela ne veut pas pour autant dire qu’il n’y en a plus. Et cela ne veut pas dire non plus que d’autres groupes ne bénéficient pas d’entrées privilégiées à la Caisse.

Les activités de la Caisse dans le secteur immobilier ont pris un essor important au cours des dernières années. Or il n’y a aucune transparence dans les transactions immobilières. Un grand édifice à bureau à New York ou à Paris peut se vendre 20 ou 30 millions de plus ou de moins sans qu’il soit possible de conclure à une mauvaise transaction. Même avec un cadre rigoureux et une surveillance étroite, le potentiel d’abus est très élevé, tant à la vente qu’à l’achat. Or la Caisse échappe à ce jour à la surveillance du vérificateur général dans un contexte d’affaires où la corruption atteint partout des proportions endémiques. La Caisse n’échappe sûrement pas complètement à la tendance générale, aussi bien gérée puisse-t-elle être. L’assujettissement de la Caisse à l’autorité du vérificateur général constitue une priorité qu’une opposition vigilante devrait continuellement marteler.

Le rappel de ces dossiers qui revêtent pour le Québec une importance vitale, comme dans « une question de vie ou de mort », comme dans « être ou ne pas être », nous permet de comprendre à quel point l’opposition, et au premier chef le Parti Québécois, ne joue pas vigoureusement et efficacement son rôle. Bien sûr, nous sommes en été, et nous sommes en pleine campagne pour l’élection d’un nouveau chef, mais cela ne suffit pas à expliquer pourquoi personne ne traite des enjeux vitaux pour l’avenir du Québec depuis trop longtemps, pourquoi personne ne parle des menaces qui nous guettent, pourquoi personne ne parle de mobilisation des forces vives pour éviter qu’elles ne nous terrassent.

Qu’attendent le PQ et ses candidats à la chefferie pour « parler des vraies affaires » ? Tant qu’ils ne le feront pas, ils auront l’air déconnectés de la réalité. La sanction des urnes risque d’être cruelle ! Le PQ et ses candidats à la chefferie pensent avoir tout leur temps, comme si le Québec vivait au rythme de leur calendrier. D’abord la campagne à la chefferie, puis l’installation du nouveau chef, puis la campagne électorale de 2018. Comme si les Québécois attendaient que le PQ s’organise pour se faire une idée sur leurs dirigeants actuels, leurs besoins, les défis qu’il doivent affronter et les orientations qu’ils doivent prendre.

Le feu est pris ! Les fédéralistes préparent un coup de force pour écraser une bonne fois pour toutes nos velléités d’indépendance avant que nous nous rendions enfin compte que le Canada est en bout de course, qu’il ne peut survivre sans le Québec, que c’est la seule issue qui corresponde véritablement à nos intérêts économiques, sociaux et culturels, la seule issue qui nous permette de demeurer les Québécois que nous sommes, descendants des colons de la Nouvelle-France, Français de cœur, d’identité et de culture sinon de passeport, tout en étant également Nord-Américains par notre mode de vie.

Il appartient au PQ et à ses candidats à la chefferie d’expliquer aux Québécois, non pas dans une campagne référendaire mais tout de suite, que rester au Canada signifie désormais non plus en partager la richesse, mais en partager la misère. Le Parti Québécois dispose pourtant déjà dans son arsenal d’un excellent argumentaire sur les coûts du fédéralisme canadien mis à jour en février dernier. Il suffirait simplement de lui ajouter quelques éléments de prospective à partir de données connues pour en faire un excellent instrument pédagogique.

Pour la réalisation de leur plan, les fédéralistes doivent nous casser, en exploitant autant que possible nos divisions. Couillard osera-t-il aller jusqu’à profiter du 150e anniversaire de la Confédération pour signer la Constitution de 1982 ? Il en est parfaitement capable, et ce n’est certainement pas l’envie qui lui manque. Il le fera sûrement s’il pense pouvoir s’en tirer sans trop de casse. Son rêve ? Faire du Québec une province comme les autres. Il se verrait bien en père de la Confédération. Il en a déjà la barbe ! La minorité anglophone du Québec, la grande majorité des immigrants et le Canada anglais lui voueraient une reconnaissance éternelle. Imaginez, Saint Georges Couillard terrassant le dragon…

Quant aux autres, les prédateurs de tout crin, ils s’agitent en coulisses pour nous déposséder plus facilement de ce qu’il nous reste avant que nous découvrions tout ce que nous pourrions en faire pour nous assurer un avenir brillant. En effet, peu de pays possèdent en telle abondance autant de richesses que nous, à commencer par la plus vitale, l’eau, dont nous apprécions déjà la puissance économique dans la production de l’électricité et ses retombées, mais qui est appelée à jouer un rôle encore plus grand et plus important dans l’économie de demain vu les défis environnementaux de notre époque.

Avant l’élection de 2018, il y a les pièges de 2017. Si nous ne parvenons pas à les éviter, à survivre aux bombardements intensifs de propagande fédéraliste auxquels nous allons être soumis, à nous préparer sereinement à assumer notre destin national, nous nous dirigeons tout droit vers la louisianisation et l’extinction en deux ou trois générations tout au plus. Ça fait du beau folklore, mais pas nécessairement des enfants forts. Parlez-en à Zachary Richard.


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15 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    3 août 2016

    La Commission d'enquête sur le régime libéral a documenté que, la privatisation à la pièce des filières énergétiques d'Hydro-Québec a commencé avec l'arrivé au pouvoir de Jean Charest en 2003 :
    http://dossierplq.com/hydro_quebec-2.html
    Nous comptons développer ce site pour documenter l'ensemble de l’œuvre de dépossession du régime libéral d'ici la prochaine élection ; que nous n'avons pas le droit de perdre.
    JCPomerleau

  • François A. Lachapelle Répondre

    2 août 2016

    Merci Monsieur Le Hir pour peser sur le bouton rouge du Pays du Québec afin que votre message résonne dans toutes les chaumières.
    Votre texte m'inspire celui-ci que j'envoie à chaque candidat(E) à la direction du PQ.
    Message aux 5 candidats à la direction du Parti québécois en ce mois d'août 2016
    Sur le site de VIGILE.QUEBEC, Monsieur Richard Le Hir écrit un article puissant qui dresse l'urgence de la situation politique dans laquelle le Québec se trouve. Son article se trouve sous l'onglet "ACTUALITÉ" en date du 1er août 2016 et porte le titre, je cite: « Non seulement le fédéralisme n’est-il plus rentable, mais il nous condamne désormais à la louisianisation et l’extinction »
    Qui parmi les 5 candidats parle des dérives de privatisation par morceaux d'Hydro-Québec ? Qui parmi les 5 candidats sonne l'alarme du démantèlement commencé et programmé d'Hydro-Québec ? Je suis retraité d'H.-Q..
    Pourquoi faire une priorité du dossier de privatisation en douce d'Hydro-Québec ?
    Parce que cette société d'État fut un succès collectif via surtout la 2e nationalisation de 1963. Ce fut un succès sur tous les plans qu'un pays peut espérer. Hydro-Québec, à lire les dizaines de pages élogieuses sur wikipedia, était un puissant symbole de réussite collective et nationale sur tous les plans.
    Aujourd'hui en 2016, Hydro-Québec demeure encore un puissant symbole que les adversaires du Québec travaillent à démanteler, les fédéralistes du Québec en premier pour le plus grand plaisir du ROC, the Rest of Canada qui est canadien-anglais.
    Les 5 candidats à la direction du Parti québécois doivent d'urgence s'emparer de tous les tenants et aboutissants qui conduisent tous au sauvetage de cette société d'État.
    Quel(LE) candidat(E) parle du dossier d'Hydro-Québec en termes graves, de glissadeS (avec un S) vers la privatisation. Récemment, ce sont les 50 000 dossiers de mauvaises créances qui sont sortis des mains des employés d'H.-Q. pour être confiés en RECOUVREMENT à des firmes privées.
    Dans les rues de Montréal et un peu partout au Québec, des dizaines de camions d'entreprises privées, de différentes couleurs, travaillent à la construction et à l'entretien du réseau de distribution d'H.-Q. Quant au réseau de transport d'H.-Q., de nombreuses entreprises privées se classent par soumissions publiques ou sur invitation pour exécuter de gros travaux sur le réseau de transport.
    Le rapport annuel d'H.-Q. de 2015 nous apprend en UN que 2 827 M$ sont dépensés au Québec en "achats de biens et services". Ce même rapport annuel (pas bien fait) cache la signification de ce montant. Il faut aller à la page 49 pour constater que ce montant représente 35% de toutes les "Charges" de l'année et que les 2 827 M$ est de la PRIVATISATION RÉELLE parce que dépensés auprès d'entreprises privées du Québec. Le 35% est-il trop ou pas assez ou juste ? On ne sait pas. Chose certaine, on cache ce phénomène et pourquoi ?
    En plus de l'excellente analyse de l'immobilisme du Parti québécois dans le dossier de privatisation active ou larvée d'H.-Q., voici le commentaire du lecteur André Laverdière en date du 2 août 2016, je cite: « La question me revient sans cesse à l’esprit : "Pourquoi le Parti québécois est devenu si malhabile ?" »

  • Archives de Vigile Répondre

    2 août 2016

    Je mets en lien l'émission spéciale de Point de Bascule du 27 juillet 2016 dans laquelle M. Le Hir et Jean-Claude Pomerleau offrent un excellent passage sur Hydro-Québec,le silence péquiste et l'avenir du Québec http://radioinfocite.com/
    Ref: émission Point de Bascule/27-07-2016

  • Archives de Vigile Répondre

    2 août 2016

    La question me revient sans cesse à l'esprit : "Pourquoi le Parti québécois est devenu si malhabile?"

  • Yves Corbeil Répondre

    2 août 2016

    M.Le Hir,
    Vous faites référence à l'encan de Félix qui date de 1970 soit 46 longues années ou il y a eu des soubresauts (pourquoi pas deux s à saut, enfin) de courtes périodes ou nous avons vu poindre certaines personnalités qui pouvaient rassemblé la population autour d'un projet.
    Mais depuis des lunes c'est la cale sèche au niveau des personnalités ''de qualité'' qui s'intéressent au destin de notre peuple.
    Et pour finir avec ce que je pense de ce qui se passe autour.
    Qu'est-ce qu'on aurait à proposer pour remplacer ce système qui consiste à faire contribuer un maximum de gens pour enrichir un minimum de privilégiés depuis la nuit des temps.
    Oui tant qu'il y a de la vie, il y a de l'espoir mais ça coûte combien de vies tout cela.
    C'est pas personnel M. Le Hir, j'ai beaucoup trop de respect pour vous.
    Qu'est-ce qu'on a à proposer? Nous.
    Yves Corbeil

  • Archives de Vigile Répondre

    2 août 2016

    Monsieur Le Hir,
    Vous voyez très juste, en effet, et n'êtes pas le seul, mais comment faire la pédagogie de tout ça à l'ensemble des québécois, surtout à cette majorité qui sont politiquement analphabètes. Vous écrivez que «Tant qu'il y a de la vie, il y a de l'espoir», j'en conviens aisément mais mon espoir s'effrite lentement à voir la course à la chefferie au Parti Québécois et à la division de nos forces.
    La procrastination ne joue pas en notre faveur, non plus. D'autant plus que les tenants du fédéralisme vont mettre le paquet en 2017 pour en finir avec nous et tenter de nous écraser, comme ils l'ont fait avec les patriotes en 1837-38 et en octobre 1970 avec la loi des mesures de guerre.
    Il y a longtemps qu'on essaie de nous faire disparaître par toutes sortes d'astuces et leurs pions prédateurs sont en place pour le dernier assaut.
    Voici un texte que j'ai écrit dernièrement sur Facebook:
    En ce 16 juillet 2016, j’ai le goût de crier mais je sens que ma voix ne porte plus dans ce Canada qui fût le mien jadis. Ça me désole de constater qu’elle n’a pas plus d’écho dans MON QUÉBEC que ma famille du côté paternel occupe depuis 10 générations. Encore moins du côté de l’Ontario francophone que ma famille du côté maternel occupe depuis quelques générations. Pauline Julien chantait «Ce soir, j’ai l’âme à la tendresse», mais moi, c’est temps-ci, j’ai plutôt l’âme à la tristesse.
    Je sens que le navire de la francophonie, MA francophonie, est en train de sombrer lentement mais inexorablement dans cette Amérique du Nord anglo-saxonne et, de plus en plus, multiculturelle. Depuis 200 ans que le travail machiavélique pour nous faire disparaître comme peuple est commencé et, malheureusement, plusieurs d’entre nous se sont laissé berner, au fil du temps, par de belles paroles et de fausses promesses par NOS dirigeants de notre grande famille francophone, appuyés fortement par des détenteurs de la richesse et du savoir, la ploutocratie et l’oligarchie.
    Et LE PIRE, ils continuent de se laisser endormir, encore et encore, par ces «chanteurs de pomme» professionnels que je trouve coupables de haute trahison envers le peuple francophone.
    Je recommande très fortement, à ceux qui veulent vraiment savoir, la lecture de «La Petite Loterie – Comment la Couronne a obtenu la collaboration du Canada Français après 1837» de Stéphane Joseph Kelly qui décrit le système de distribution de faveurs qui vise à gagner l’adhésion du rebelle et à en faire un parvenu, c’est-à-dire un membre de la minorité qui sacrifie les intérêts de celle-ci à des intérêts personnels.
    La politique de «collabo-ration» réussie grâce à l’action d’un petit groupe de parvenus qui acceptent ainsi le verdict de Lord Durham. En échanges de loyaux services, ils vont recevoir, sous diverses formes, des privilèges de la Couronne.
    Pour dire les choses plus crûment, ILS FURENT CARRÉMENT ACHETÉS.
    Ils ne se rendent même pas compte de tout le mal qu’ils nous ont fait, qu’ils nous font, et continue de nous faire par appât du gain et/ou du pouvoir.
    Vous êtes des pauvres types ! Vous me faites vraiment pitié.
    J’aurais de nombreux exemples à vous citer et, si vous faites de petites recherches, vous ne pourriez que constater sur quelle galère nous sommes enfermés et de laquelle nous voulons nous libérer. Du moins, plusieurs d’entre nous qui avons compris leurs manigances.
    J’arrive d’une croisière qui nous a fait naviguer sur notre magnifique fleuve Saint-Laurent, l’un des plus beaux au monde, sur les bords duquel nos ancêtres se sont d’abord installés, il y a plus de 400 ans.

  • Archives de Vigile Répondre

    2 août 2016

    Mettre en opposition référendum et indépendance est absurde. Pour le commun des mortels québécois, référendum = indépendance, et vice-versa. On ne peut pas parler de l'un, sans parler de l'autre.
    JFL ne veut pas parler d'indépendance dans son premier mandat, mais promet un référendum dans le second. Je vous gage ma dernière chemise que lors de la campagne électorale de 2018, Couillard va marteler que le PQ veut faire l'indépendance. Veut, veut pas, ce sera au menu du PQ en 2018. Si JFL fait du patin de fantaisie, comme Mme Marois l'a fait pour contourner le sujet, on peut s'attendre au même résultat.

  • @ Richard Le Hir Répondre

    2 août 2016

    Réponse @ Yves Corbeil
    Tant qu'il y a de la vie, il y a de l'espoir !
    Mais votre référence à la fin de votre commentaire aux encanteurs Ritchie Bros m'a rappelé [L'Encan->https://youtu.be/wxPFocs7aSc], cette chanson de Félic Leclerc, très populaire dans les milieux éveillés au début des années 1970 https://youtu.be/wxPFocs7aSc .

  • Marcel Haché Répondre

    2 août 2016

    La recette des péquisteux est simple : ne jamais parler d’Indépendance à ceux qui sont concernés (Nous) et parler le plus souvent possible de référendum pour ne pas avoir à parler d’Indépendance.
    Fait 40 ans que ça dure… que ça fait dur.
    Merci Richard Le Hir.

  • Yves Corbeil Répondre

    2 août 2016

    Vous avez raison encore une fois de sonner toutes ces alarmes, mais malheureusement je ne vois plus d'opposition à ce destin qui nous guettent tous.
    Au Québec, il n'y a plus de parti digne de nous représenter nous les vrais québécois de souches ou d'adoptions qui ne veulent pas être noyer dans ce multiculturalisme canadien qui s'enlise comme son économie.
    Il serait peut-être temps que des gens comme vous se réinvestissent en politique active avant qu'il ne soit trop tard si ce n'est pas déjà le cas.
    Les prédateurs sont dans le système et il me semble un peu tard pour ériger les mesures préventives surtout quand cette opposition n'a même pas de parti digne de ce nom pour le mettre en place.
    Désespérant la situation, pendant que la vaste majorité de la population vague à ces occupations et les bandits économiques procèdent à leur vente annuelle de fin de saison. Il fait beau sans bon sang et les parking de centre d'achat sont plein.
    Elle sont là les priorités du québécois moyen, les politiques et les tergiversations qui l'entourent, certains s'en occupent aux quatre ans mais ils continuent à chercher le parti et ses dirigeants qui vont le mener ailleurs.
    Peut-être qu'on devrait passé par Ritchie Bross Auctioners pour faire l'indépendance.

  • Normand Paiement Répondre

    2 août 2016

    Tout se passe en coulisses, comme en Turquie: http://www.camerounliberty.com/turquie-poutine-a-echec-mat-coup-detat-dobama/

  • Archives de Vigile Répondre

    2 août 2016

    «Le Parti Québécois ne joue pas vigoureusement et efficacement son rôle... »
    Alexandre Cloutier en est un exemple des plus révélateur. Il faut lire son programme à la chefferie. Que ce soit en éducation, en santé ou en développement économique, il nous promet mer et monde, sans même ressentir le besoin d'exprimer les limitations que notre dépendance à Ottawa peut imposer sur ses ambitions. Même son volet sur l'indépendance est cucu au possible.
    Il fait quasiment la démonstration que le Québec n'a nullement besoin de l'indépendance pour s'épanouir.
    On se croirait à un concours de celui ou de celle qui parlera le moins d'indépendance, parce qu'apparemment, parler d'indépendance nuira à la prise de pouvoir en 2018.

  • Archives de Vigile Répondre

    1 août 2016

    Merci beaucoup M. Le Hir. Je partage aussi dans mon réseau.

  • Archives de Vigile Répondre

    1 août 2016

    Merci infiniment M. Le Hir, nous partageons sans retenue.

  • Archives de Vigile Répondre

    1 août 2016

    Véritable coup de tonnerre avec toute la clarté de l'éclair! Nous savons vaguement tout ça, mais expliqué et présenté avec autant de force, ça frappe. Je partage évidemment ce texte sur Facebook. Et dix fois plutôt qu'une.