IDENTITE NATIONALE

Nicolas Sarkozy justifie le débat sur l'identité nationale

FRANCE - débat sur l'identité nationale

"A force d'abandon, nous avons fini par ne plus savoir très bien qui nous étions. A force de cultiver la haine de soi, nous avons fermé les portes de l'avenir", a déclaré Nicolas Sarkozy lors d'un discours dans la Drôme. Le chef de l'Etat a réaffirmé son opposition au port de la burqa.
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Nicolas Sarkozy a jugé jeudi 12 novembre "nécessaire" l'ouverture, contestée par la gauche, d'un débat sur l'identité nationale en estimant qu'il serait "dangereux" de "ne pas en parler, de faire comme si tout allait bien", lors d'un discours prononcé à La Chappelle-en-Vercors, haut lieu de la Résistance.
"A force d'abandon, nous avons fini par ne plus savoir très bien qui nous étions. A force de cultiver la haine de soi, nous avons fermé les portes de l'avenir. On ne bâtit rien sur la haine de soi, sur la haine des siens et sur la détestation de son propre pays", a déclaré Nicolas Sarkozy.
"Voilà pourquoi nous devons parler de notre identité nationale. Ce n'est pas dangereux, c'est nécessaire. Ce qui serait dangereux ce serait de ne pas en parler, de faire comme si tout allait bien en se disant 'à quoi bon ?'", a insisté le chef de l'Etat.
"Une chape de plomb"
"C'est avec cette politique de l'autruche qu'on laisse le champ libre à tous les extrémismes. C'est pourquoi j'ai voulu ce débat. C'est pourquoi j'ai voulu que nous discutions ensemble, que nous réfléchissions ensemble. L'identité nationale ça nous concerne tous, ça concerne tous les Français", a poursuivi Nicolas Sarkozy.
Le chef de l'Etat a cité l'exemple des résistants du Vercors, auxquels il a rendu hommage en déposant une gerbe devant le mur des fusillés, qui "tous avaient au fond d'eux-mêmes cette certitude qu'une nation est un principe spirituel qui se nourrit de la noblesse des coeurs, de la beauté des âmes, de la fermeté des caractères".
"Pour nous Français, l'identité nationale ne saurait être une chape de plomb intellectuelle et morale pesant sur les consciences. La France est diverse. Elle l'a toujours été. La France, c'est une multitude de petites patries, de terroirs", a encore insisté Nicolas Sarkozy. "Notre identité, c'est le miracle français, est à la fois singulière et plurielle". "On est Français parce qu'on ne se laisse pas enfermer dans une origine, parce qu'on ne se laisse pas enfermer dans une religion", a encore affirmé le président.
Contre la burqa
Alors qu'une commission d'information parlementaire planche depuis cet été sur le port de la burqa et du niqab en France, le président de la République a redit son opposition au voile islamique, affirmant que "la France est un pays où il n'y a pas de place pour la burqa, où il n'y a pas de place pour l'asservissement de la femme".
"La France est une terre de liberté et d'égalité. La France est un pays d'émancipation où chacun aspire à s'élever selon ses talents, ses mérites, son travail, où la femme est libre. La France est un pays où l'Eglise est séparée de l'État, où les croyances de chacun sont respectées", a souligné le chef de l'Etat dans la Drôme, lors d'un discours consacré à l'identité nationale.
Il a estimé que "la France ne demande à personne d'oublier son histoire ou sa culture". "Mais elle demande à ceux qui veulent lier leur sort au sien de prendre aussi son histoire et sa culture en partage. La France ne se pense pas comme une juxtaposition de communautés ou d'individus.
La France n'est pas seulement une communauté d'intérêts. Devenir Français c'est adhérer à une forme de civilisation, à des valeurs, à des moeurs", a-t-il ajouté. "Il ne faut pas oublier ce que la morale laïque doit aux leçons de l'Eglise catholique", a déclaré Nicolas Sarkozy, vantant "les cathédrales, expression du génie français".
"Sincérité"
Le débat sur l'identité nationale est, selon le président, un débat "noble". "J'ai voulu livrer avec sincérité le fond de ma pensée, non pour clore la discussion, mais pour y apporter ma contribution".
"Il vous appartient maintenant, mes chers compatriotes, de vous emparer de ce débat", a-t-il exhorté.
"Est-ce qu'on défendra nos valeurs, notre civilisation, nos idées ou est-ce qu'on se laissera emporter par des effets de mode successifs?"
"Ceux qui ne veulent pas de ce débat, c'est parce qu'ils en ont peur".
"S'ils ont peur de l'identité nationale française, c'est qu'ils ne la connaissent pas. Raison de plus pour ouvrir un débat qui va" la leur apprendre, a-t-il conclu.
(Nouvelobs.com)


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