Contrairement à ce que le gouvernement insinue, l’égalité supposée dans sa politique d’austérité est démentie par l’effort dit des médecins. C’est faux, les médecins n’ont fait aucun sacrifice. Au reste, il n’est aucunement ressenti en tant que tel par la majorité des Québécois et des Québécoises. En fait, ce qui se dégage de cette négociation est un sentiment d’inégalité. Il faut être indifférent pour ne pas le sentir. Pourquoi le gouvernement n’applique-t-il pas le même principe aux autres secteurs concernés par l’austérité ?
Les médecins ont fourni un grand effort dans le sens de l’équilibre budgétaire que le gouvernement a fixé comme objectif. Ils sont au rendez-vous. Ils ont fait la part d’austérité que la société québécoise attend d’eux ! Beaucoup de médias ont salué le gouvernement pour sa performance à ce propos. Or, derrière cette soi-disant prouesse politique, un message subliminal se dissimule. Il s’adresse à la majorité des Québécois et des Québécoises, et c’est le suivant : vous autres, pour l’intérêt général de la société québécoise, le gouvernement libéral attend de vous de rendre la pareille! Il attend des sacrifices, enfin des renoncements volontaires à quelques droits acquis et privilèges. Bref, faites comme ces braves médecins et soyez compréhensifs!
Bravo, pour nos médecins, bravo aussi pour notre ministre de la santé, le grand négociateur Gaétan Barrette!
C’est cette réaction que le gouvernement attend de la majorité des Québécois et des Québécoises. En effet, c’est à celle-ci que se résument les effets visés, imaginés par le sujet communiquant, le gouvernement libéral en l’occurrence. Mais, une analyse minimaliste suffit pour comprendre que tout cela est simple simulacre, un simple feu de paille s’il en est, somme toute une victoire imaginaire créée de toutes pièces par un gouvernement cherchant à normaliser une politique d’austérité qui s’annonce dure et qui frappe de plein fouet les tranches de la population les plus défavorisées. Certainement, ces dernières en tant que sujets destinataires de ce message, contrairement aux médecins, ressentent autre chose, ils ont une autre interprétation de l’action gouvernementale; les effets produits par l’action gouvernementale qu’ils ont construits ne coïncident pas avec les effets visés du gouvernement.
En effet, contrairement à ce que le gouvernement insinue, l’égalité supposée dans sa politique d’austérité est démentie par l’effort dit des médecins. C’est faux, les médecins n’ont fait aucun sacrifice. Au reste, il n’est aucunement ressenti en tant que tel par la majorité des Québécois et des Québécoises. En fait, ce qui se dégage de cette négociation est un sentiment d’inégalité. Il faut être indifférent pour ne pas le sentir. Pourquoi le gouvernement n’applique-t-il pas le même principe aux autres secteurs concernés par l’austérité ?
Le deux poids deux mesures est flagrant dans l’application de la politique d’austérité. Pour certains, l’austérité est réelle, elle est immédiate et est surtout exécutée sans négociation. Pire, le gouvernement ne les a même pas consultés sur cette question. L’austérité pour eux est loin d’être un sacrifice ; car celui-ci implique une volonté de le faire; au juste, elle est reçue comme une sentence, un châtiment pour un crime qu’ils n’ont pas commis. Car, le déficit est le résultat d’une mauvaise gestion des ressources de l’État dont les gouvernements successifs sont responsables. L’austérité pour eux est le chômage, moins de services publics et plus de dépenses. L’austérité pour eux est une souffrance au quotidien. Ainsi, il est insensé de parler de sacrifice même pour les futurs chômeurs parce qu’il est loin d’en être un, du moment qu’il est imposé.
Cependant, pour nos médecins, l’austérité n’en est pas une, tant s’en faut, car elle est virtuelle et non immédiate. Certes, le gouvernement leur a demandé de faire un effort, mais seulement dans l’organisation des augmentations des salaires convenus. Le gouvernement attend d’eux qu’ils fassent un simple rééchelonnement, leur effort, en réalité ne touchera aucunement cette augmentation dans sa substance. Les négociations ne les remettent pas en question; au contraire, elles les réaffirment. En fait, nos médecins sont loin d’être des héros; car, au final, ils ne perdront aucun sou, bien au contraire. Qui d’entre nous ne voudrait pas subir une telle souffrance et austérité? Leur «sacrifice» est enviable.
Par ailleurs, il y a lieu de reconnaître que Monsieur Gaétan Barrette est un fin connaisseur du dossier des augmentations. Dans un passé récent, il était de l’autre côté de la table des négociations. Grâce à son art de négociation et la mobilisation de ses collègues, les médecins ont arraché des augmentations, et aujourd’hui, avec un tour de passe-passe, le même docteur Gaétan Barrette se retrouve de l’autre côté de la table de négociation pour assurer le service après-vente.
Une arnaque de communication. Oui, c’est une arnaque, il faut le dire. Même si les libéraux nous matraquent depuis quelques jours, sans relâche, avec des propos qui mettent en valeur leur gouvernement, particulièrement le ministre de la santé, ainsi que les médecins, il reste que cette négociation pue l’arnaque.
Ils veulent nous faire avaler une grosse couleuvre. Venant des libéraux, cette démarche est doublement condamnable; car l’esprit comptable les caractérisant et qui fait peur aux couches les plus démunies de la population devrait leur montrer que ces négociations avec les médecins ont débauché sur zéro économie, à moins que la stratégie de notre ministre et de l’ensemble du gouvernement soit d’épargner nos médecins afin que le ministre puisse faire passer dans le secteur de la santé le bulldozer d’austérité que certains médias appellent révolution Barrette.
Par Ali Kaidi
Laissez un commentaire Votre adresse courriel ne sera pas publiée.
Veuillez vous connecter afin de laisser un commentaire.
Aucun commentaire trouvé