(Photo PC)
Joël-Denis Bellavance et Hugo de Grandpré - Après avoir été vertement critiqué par certains de ses collègues libéraux, cette semaine, Justin Trudeau s’est ravisé sur la question de la reconnaissance de la nation québécoise.
Dans un discours prononcé à Toronto jeudi soir dans le cadre d’une soirée de financement, M. Trudeau a soutenu qu’il existe bel et bien une nation québécoise et qu’il appuie donc la position défendue par son chef, Stéphane Dion.
M. Trudeau, qui sera candidat dans la circonscription de Papineau aux prochaines élections, a ainsi tenté de mettre fin à la controverse qui sévit dans les rangs libéraux depuis quelques jours, après qu’il eut réitéré son opposition à toute forme de reconnaissance des Québécois comme nation dans une entrevue accordée à un hebdomadaire de Montréal. Ses propos, publiés dans le Nouvelles Parc-Extension News du 15 décembre, sont passés inaperçus jusqu’à ce qu’ils soient cités dans La Presse mercredi.
M. Trudeau y soutenait : « Toute cette idée d’un statut spécial pour le Québec, ou la reconnaissance du Québec comme société distincte dans la Constitution ou la reconnaissance des Québécois comme une nation, le problème que j’ai avec cela c’est que cela crée des divisions, cela sépare des groupes au sein d’autres groupes. »
Or, jeudi, devant quelque 250 militants libéraux qui avaient payé 200 $ chacun pour l’entendre à l’University Club, M. Trudeau a tenu les propos suivants : « Je suis très fier de mon identité québécoise, tout le monde sait très bien que je suis aussi très fier de mon identité canadienne, et il n’y a aucune contradiction entre ces deux propos. Il a donc toujours été évident pour moi qu’il existe une nation québécoise sociologique, puisque je n’ai jamais eu aucune gêne à parler des parcs nationaux, de l’Assemblée nationale ou de la Fête nationale, par exemple. »
« Toutefois, le sujet de la nation est un sujet clos, a-t-il ajouté dans ce discours, dont des extraits ont été envoyés à La Presse. Le Parlement et mon chef, Stéphane Dion, ont fermé ce débat et je suis content de m’allier avec mes collègues du Parti libéral du Canada. »
Le fils de l’ancien premier ministre Pierre Trudeau a donc choisi la ville de Toronto pour tenter de mettre fin à la controverse. Cette semaine, il a refusé toute entrevue aux médias francophones qui voulaient l’interroger sur ses déclarations.
Dion appuie son candidat
Dans une entrevue accordée à La Presse cette semaine, le chef libéral Stéphane Dion avait dit comprendre que le jeune Trudeau critique la confusion sur le sens à donner à l’idée de nation québécoise.
« Quand Justin a critiqué la résolution pour être confuse en français et en anglais, je suis bien d’accord avec lui. Mais je dirais, moi, que oui, nous, les Québécois, formons une nation, c’est simplement une question de s’entendre sur le sens du terme. Et je pense qu’il serait d’accord une fois que je lui aurai dit cela », a dit M. Dion.
Le chef libéral voit trois sens à la notion de « nation » : un sens ethnique, sociologique et étatique. Selon lui, le Québec est une nation, mais au sens sociologique du terme seulement, et non aux sens étatique ou ethnique.
Un porte-parole du premier ministre Stephen Harper, Dimitri Soudas, a pour sa part dénoncé à nouveau les propos de M. Trudeau. Il a accusé le candidat libéral de manquer de sensibilité à l’égard du peuple québécois lorsqu’il dit qu’il appuie le principe de la nation parce qu’il ne se gêne pas pour parler des parcs nationaux ou de l’Assemblée nationale.
« La nation québécoise n’est pas un parc ou un édifice. C’est 400 ans d’histoire que M. Trudeau et M. Dion continuent de refuser à reconnaître », a dit M. Soudas.
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