Justin Trudeau encore contre la reconnaissance du Québec

Fortier dénonce les propos de Trudeau

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Justin Trudeau (Photo Bernard Brault, La Presse)


Joël-Denis Bellavance - Un an après l’adoption d’une résolution à la Chambre des communes reconnaissant la nation québécoise, Justin Trudeau persiste et signe. Cette résolution n’aurait jamais dû être adoptée par les députés, selon lui, parce qu’elle sème la division au Canada.

Le fils de l’ancien premier ministre Pierre Trudeau, qui est candidat libéral dans la circonscription montréalaise de Papineau, revient à la charge sur cette délicate question au moment même où les libéraux de Stéphane Dion affûtent leurs armes en prévision d’élections fédérales au printemps.
Dans une entrevue accordée à un hebdomadaire anglophone de la région de Montréal et publiée le 15 décembre, M. Trudeau affirme haut et fort son opposition à toute forme de reconnaissance du Québec dans la Constitution.
« Toute cette idée d’un statut spécial pour le Québec, ou la reconnaissance du Québec comme société distincte dans la Constitution ou la reconnaissance des Québécois comme une nation, le problème que j’ai avec cela c’est que cela crée des divisions, cela sépare des groupes au sein d’autres groupes », affirme M. Trudeau dans une entrevue accordée au Nouvelles Parc-Extension News.
L’an dernier, le gouvernement Harper a fait adopter à la Chambre des communes une résolution reconnaissant que « les Québécois forment une nation au sein d’un Canada uni. » Le premier ministre Stephen Harper a lui-même déposé cette résolution après que le Bloc québécois eut présenté une motion comparable mais sans les vocables « au sein d’un Canada uni ».
Le gouvernement Harper a décidé de passer aux actes dans ce dossier alors que les libéraux, qui étaient en pleine course à la direction, s’entre-déchiraient sur la justesse de reconnaître la nation québécoise. L’un des candidats favoris dans cette course, Michael Ignatieff, s’était fait le principal défenseur de cette idée au sein de son parti, s’attirant du coup les foudres de l’aile orthodoxe du Parti libéral et d’autres candidats dans la course, dont Gerard Kennedy et Stéphane Dion.
Une idée « du XIXe siècle »
Justin Trudeau, qui avait appuyé l’ancien ministre de l’Éducation de l’Ontario, Gerard Kennedy, dans cette course, avait aussi mis son grain de sel dans ce débat l’an dernier en affirmant que la proposition d’offrir aux Québécois une forme de reconnaissance dans la Constitution est une idée dépassée « qui date du XIXe siècle ». Il avait aussi rappelé que son père avait toujours combattu cette idée.
« Qui sont les Québécois pour être reconnus comme une nation ? » demande aujourd’hui Justin Trudeau dans l’entrevue à l’hebdomadaire anglophone.
« Est-ce que cela comprend tout le monde qui vit dans la province du Québec ? Est-ce que ce sont les Québécois de souche ? Il est évident que la définition de Gilles Duceppe n’est pas la même que celle de M. Harper ou celle de M. Dion. Ma préoccupation au sujet de toutes ces choses est que nous n’allons pas régler quoi que ce soit en faisant une proposition vague. Nous allons simplement exacerber les différences au moment où les gens ne veulent pas cela », a ajouté M. Trudeau.
M. Trudeau et son attaché de presse n’ont pas donné suite aux appels de La Presse à ce sujet hier.
Ces propos du jeune Trudeau, que certains libéraux de l’Ontario voient dans leur soupe comme futur chef du Parti libéral, risquent de soulever l’ire des troupes libérales au Québec au moment où l’on tente de rebâtir des ponts avec les électeurs québécois.
Le Parti libéral est loin d’avoir la cote dans la province à la suite du scandale des commandites et la performance peu convaincante de Stéphane Dion comme leader du parti. Depuis quelques mois, le Parti libéral récolte à peine 20 % des intentions de vote dans les sondages CROP au Québec. À l’extérieur de la région de Montréal, les appuis atteignent à peine 15 %. Le Parti libéral a même perdu le château fort d’Outremont aux mains du candidat néo-démocrate Thomas Mulcair aux élections partielles du 17 septembre.
Des députés libéraux joints par La Presse hier ont d’ailleurs préféré ne pas commenter cette dernière sortie de M. Trudeau.
Mais du côté du gouvernement Harper, on n’a pas hésité à réagir. « L’attitude méprisante trudeauiste se poursuit sous l’ère Dion. Les libéraux refusent toujours de reconnaître la nation québécoise », a déclaré Dimitri Soudas, porte-parole du premier ministre.
Depuis l’adoption de la fameuse résolution, M. Harper ne se gêne pas pour dire que cette mesure a contribué à l’unité nationale. Il s’est même targué d’avoir reconnu la nation québécoise dans un discours prononcé devant le Parlement en Australie, en septembre.
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Fortier dénonce les propos de Trudeau
Cyberpresse 19 décembre 2007

Presse Canadienne - Le ministre des Travaux publics et des Services gouvernementaux, Michael Fortier, s'est dit ahuri et choqué par les propos de Justin Trudeau qui se demandait plus tôt cette semaine pour quelles raisons les Québécois sont reconnus comme une nation.


«M. Trudeau compare les Québécois à un groupe (...). C'est assez incroyable. Pensez-y. On est parti de loin. Tout le monde s'entendait pour dire que les Québécois forment une nation. Là, on est un groupe, les Bee Gees, je ne sais pas», a lancé mercredi le ministre Fortier.
> Patrick Lagacé: Le fantôme de Trudeau (et son fils)
«C'est ahurissant et choquant d'entendre de tels propos. Il ne faut pas s'en surprendre. C'est dans la suite des idées de son chef, dans la suite des idées de son parti. Il y a une rupture totale avec le Québec. On le voit dans les sondages», a continué le ministre.
M. Fortier estime que si les libéraux fédéraux poursuivent sur cette lancée, de grandes difficultés les attendent lors des prochaines élections.
«Ils vont avoir beaucoup de difficultés au Québec et ailleurs au Canada», a-t-il dit.
Aux yeux du ministre Fortier, le candidat Trudeau est sur la même longueur d'onde que son chef Stéphane Dion.
«M. Trudeau, dans ses propos sur la nation, se fait le porte-voix de M. Dion qui même depuis un an, à chaque fois qu'il en a l'occasion, remet en question l'importance de cette motion adoptée par le Parlement du Canada, en novembre 2006» voulant que «les Québécois forment une nation au sein d'un Canada uni».
«Des propos comme ceux de M. Trudeau confirment que les gens du Parti libéral du Canada sont complètement déconnectés de la réalité. Comme candidat dans la circonscription montréalaise de Papineau, où il y a beaucoup de gens qui sont en faveur de cette motion et qui croient effectivement que les Québécois forment une nation, je ne sais pas comment il va expliquer ça quand il va faire du porte-à-porte», a dit M. Fortier.
La déclaration en question de Justin Trudeau a été faite au cours d'une entrevue accordée à l'hebdomadaire Nouvelles Parc-Extension News et a été publiée dans l'édition du 15 décembre.
Le ministre Fortier était de passage à Montréal, mercredi, pour rendre hommage à Dick Pound qui quitte la présidence de l'Agence mondiale antidopage. M. Pound cède sa place à l'Australien John Fahey.
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