La couverture médiatique du Conseil général du NPD-Québec qui s’est réuni à Montréal le samedi 28 mai, est plutôt décevante, et elle est même particulièrement confuse, comme le fut la réunion de l’aile québécoise du parti.
On retrouve reproduit ou adapté un peu partout un article de la Presse canadienne au titre très ambigu et dont le contenu ne correspond pas aux standards professionnels : «Jack Layton et Thomas Mulcair livrent des discours à saveur nationaliste» (cf Le Devoir, La Presse canadienne, 28 mai 2011). Pour être adéquatement mis en contexte, cet article doit être interprété clairement en fonction de la mise en garde que Monsieur Layton a servie aux députés du Québec nouvellement élus sous la bannière du NPD : «Ils font partie d'un parti qui y croit en un Canada uni] et ils se sont enrôlés pour être candidats et députés.» ([«Loi sur la clarté - Layton prend ses distances du 50 % + 1», Hélène Buzzetti, Le Devoir, 25 mai 2011).
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Le Conseil général du NPD-Québec s’est tenu sous le contrôle de la direction du parti et des élus reconnus pour être des fédéralistes convaincus et aguerris. On a pu assister à une mise en scène de discours destinés à entretenir des illusions en même temps qu’une confusion délibérée sur la position du NPD par rapport à la question nationale du Québec. On a clamé haut et fort que la règle du “50 pour cent plus un” (dans le cas d’un référendum sur l’indépendance du Québec) devrait s’appliquer, mais sans avoir l’honnêteté de rappeler que le NPD appuie par ailleurs les dispositions politico-juridiques de l’État fédéral qui visent à empêcher l’application de cette règle dans le processus d’accession à la souveraineté du Québec.
On notera en particulier le fait que lors de cette réunion, en conformité avec les réelles orientations fédéralistes que la direction “orangiste” s’emploie à imposer au NPD-Québec, Monsieur Thomas Mulcair, «lieutenant québécois de M. Layton et chef adjoint du parti» (selon le site officiel du NPD), a présenté le Québec comme une «minorité» et non comme une nation. Voilà qui, au delà du vacarme et de la confusion de l’expression d’un “nationalisme” que l’on peut au choix interpréter comme québécois ou “canadian” …, a le mérite d’être clair.
Lors de cette réunion du Conseil général du NPD-Québec, la direction “orangiste” du parti a bien réussi son opération d’encadrement et de neutralisation de sa section québécoise, et il est à prévoir que le NPD-Québec sera également l’objet d’un contrôle efficace et “bienveillant” … lors du Congrès national du parti qui aura lieu prochainement à Vancouver (17 au 19 juin).
Face à cette manipulation “orangiste”, les citoyens, tout particulièrement ceux qui ont voté NPD, ont la responsabilité de rappeler à leurs élus de ce parti qu’ils sont les représentants d’une population québécoise qui ne leur pas donné un mandat “fédéraliste”, mais plutôt celui de voir aux intérêts de la majorité de cette population.
Confiant dans l’avenir …, et à titre de membre … atypique du NPD, je maintiens mon appel aux élus québécois du NPD qui ont à la fois le sens de l’Honneur, de l’Histoire, et d’une conduite moralement responsable, pour siéger comme indépendant à la Chambre des Communes, ou mieux, pour rejoindre les rangs du Bloc québécois.
Yves Claudé – sociologue
ycsocio[arobas]yahoo.ca
Conseil général du NPD-Québec
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2 commentaires
Laurent Desbois Répondre
30 mai 2011Petite question du ROC: “I wonder who Layton's Bouchard will be?”
Réponse que j’ai reçu: « En toute sincérité, je ne souhaite pas les petits "Z'artistes du NPD" au Bloc! »
Dans le ROC, on a commencé à l’appeler Jacques… pas un compliment de leur part !!! MDR
Jean-Pierre Bouchard Répondre
29 mai 2011Avant que des députés npdistes nouvellement élus au Québec quittent le parti orangiste, des députés libéraux provinciaux quitteront J.J.Charest. Comme cela n'est pas arrivé, ne soyons pas dupes de députés qui dans le parlementarisme british sont redevables de la figure du chef pour leur élection. Le degré de conviction politique de la majorité des députés est par ailleurs propre au parti pour lequel ils ont été élus. Les majorités parlementaires pour le gouvernement ou l'opposition sont l'équivalent de la création d'armée de soldats tous aux ordres des supérieurs. Nous l'avons vu pendant l'affaire Michaud ce pouvoir de mobilisation militarisé des députés jusqu'à l'absurde.
Les députés du NPD-Québec seront obéissants comme hier les députés libéraux fédéraux du Québec qui heureusement ne sont plus que 7 illuminés du Canada de Trudeau dont son fils trop fantaisiste pour être pris au sérieux. Un jour, les députés du NPD mordront la poussière comme avant hier les libéraux et hier les bloquistes tout simplement parce qu'à travers la ligne de parti dirigé par les 44 députés canadians dominants du NPD à force de trahison et d'indifférence aux intérêts du Québec. Les députés québécois du NPD seront battus un jour par l'accumulation de leurs contradictions fatales.
Demain c'est le caucus d'expérience et dirigé à partir de Toronto, les 44 députés NPD du Canada qui dirigeront les 59 députés du Québec. Plus tard, malgré l'expérience acquise, la majorité des députés québécois npdistes ne seront toujours que des soldats effacés du grand tout canadien du NPD.
T.Mulclair n'a perçu depuis toujours les Québécois ou francophones qu'en tant que minorité puisque anglophone de Montréal, il se comprend comme membre de la majorité anglophone d'Halifax à Vancouver. La condescendance de Mulclair on peut s'en passer.
Le Bloc n'est pas mort! Si Khadir avec 13% des sondages fait son travail comme député unique de son parti. Les 4 sièges du BQ avec 23% des voix ne les réduits pas à néant. La dépression politique du Bloc devrait se terminer en septembre force majeure. 885,000 personnes ont voté BQ ce n'est pas personne!