Cette lettre a été publier dans Le Courrier de Saint-Hyacinthe le jeudi 2 août 2012:
Monsieur le député de St-Hyacinthe,
Comme vous le savez, l’échiquier politique au Québec se transforme. Votre parti, le Parti québécois, ne possède plus le monopole de la souveraineté. Mais ne croyez pas que je ne vous considère pas suffisamment souverainiste. Je n’hésiterais pas un instant à militer avec vous pour la cause de l’autodétermination. J’ai d’ailleurs voté pour Monsieur Léandre Dion, votre prédécesseur indépendantiste, pour qui j’ai beaucoup de respect. Le problème, Monsieur Pelletier, c’est que le véhicule dans lequel vous faites de la politique ne fonctionne tout simplement plus.
Dans un article publié dans Le Devoir en date du 24 janvier 2012, donc un mois avant le congrès de fondation d’Option nationale, on y lisait que « l’élément toxique à la racine des problèmes de Pauline Marois, c’est la gouvernance souverainiste ». Comme le rapportait Le Devoir, cette stratégie consisterait en fait à se comporter comme si le Québec était indépendant. Bernard Landry ne disait-il pas « qu’on a l’impression que l’indépendance n’est plus la priorité » (La Presse, 16 juin 2011). Il y un an, Jacques Parizeau affirmait que le Parti québécois cultive le « flou artistique » au sujet de la souveraineté et de sa gouvernance souverainiste. Il disait, entres autres, que le parti a étouffé « avec un zèle intempestif » le débat sur l’indépendance. C'est « silence dans les rangs! », disait-il.
Peu de temps avant les propos de Parizeau, la députée de Crémazie, Lisette Lapointe, avait soutenu la « proposition Crémazie », affirmant que dès l’obtention du pouvoir, le Parti québécois créerait « une Commission de préparation à la réalisation de la souveraineté ». Proposition qui, on s’en souviendra, fut rejetée par le Parti québécois. En janvier 2012, donc tout récemment, Bernard Landry affirmait que les dirigeants du Parti québécois ont un « devoir crucial et impérieux : Mettre l'intérêt national avant toute forme d'ambitions personnelles ». En refusant obstinément de coaliser avec des souverainistes et de partager le pouvoir entre différents leaders indépendantistes, votre chef fait preuve d’un manque d’ouverture et éloigne graduellement le peuple de sa liberté. En d’autres mots, elle ne transforme pas le rêve souverainiste en projet, puis le projet en chantier. Pour Pauline Marois, il est question d'avoir une position « très autonomiste » et de « faire des gains » (Radio Canada, 30 mai 2009).
À la lettre publiée par des députés du Parti Québécois - Pascal Bérubé, Étienne-Alexis Boucher, Benoit Charette, Alexandre Cloutier, Sylvain Gaudreault, Nicolas Girard, Véronique Hivon, Martine Ouellet, François Rebello, Mathieu Traversy, Guillaume Tremblay, Dave Turcotte - destinée à Jacques Parizeau pour l’inviter à se « taire », l’ancien premier ministre leur répondait ceci :
Après plus de quarante ans à poursuivre cet objectif de la souveraineté du Québec, il (Louis Bernard) rouvrait le dossier de la décentralisation dans un Québec indépendant avec une série de propositions bien plus développées que ce qui s’est fait jusqu’ici. À côté de lui, Jean-Martin Aussant présentait un renouvellement de l’argumentaire économique de la souveraineté. Un «vieux», un «jeune», tous les deux attelés à la tâche de chercher les voies de l’avenir (Le Soleil, 14 juin 2011).
Vous savez, Monsieur Pelletier, à ceux qui disaient alors qu'il fallait attendre les conditions gagnantes, Bourgault répondait : « Ceux qui le disent s'imaginent que l'indépendance est une récompense pour les peuples parfaits » (Le Devoir, 22 août 2011). Ainsi, le but d'un parti politique est de faire avancer l'État, le Québec dans notre cas, il n'a pas comme objectif principal d'évincer un parti au pouvoir. Il faut se définir par ce qu'on veut faire, pas contre quelque chose. La souveraineté, c’est maintenant qu’il faut la faire, mais il n’est plus concevable de le faire avec votre seul véhicule politique qui s’attache depuis trop longtemps à l’idée de critiquer les Libéraux pour se faire du capital politique. Compte tenu de tous ces éléments, Jean-Martin Aussant est l’homme politique de demain et le meilleur dirigeant pour mener une éventuelle coalition souverainiste. Mon vote ira sans réserve à Monsieur Jérôme St-Amand, candidat pour Option nationale dans la circonscription de St-Hyacinthe.
Souveraines salutations !
Luc Drapeau
_ Ex-péquiste
_ Maintenant militant pour Option nationale,
parti de Jean-Martin Aussant
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