Dans la foulée des écueils semés par la pénurie d’enseignants, deux scénarios ont été déposés sur la table dernièrement, soit d’éliminer la sixième année du primaire et répartir le curriculum de la sixième année entre la cinquième et la première secondaire, et de réduire le baccalauréat en éducation de quatre à trois ans.
Dans ces deux scénarios, deux questions me turlupinent les méninges. Primo, en vertu de quel argumentaire les curriculum de cinquième année du primaire et de la première secondaire pourraient-ils absorber celui de sixième? En termes clairs, est-ce à dire que les contenus de cours de cinquième année et de la première secondaire sont insuffisants? Secundo, si le bac en éducation peut être réduit de quatre à trois ans, peut-on en conclure que des éléments du curriculum sont inutiles?
À ma connaissance, ni dans un cas ni dans l’autre des voix se sont élevées au cours de ces dernières années pour apporter de telles proposions. Or, là où le bât blesse dangereusement concerne le nivellement par le bas qu’elles drainent dans leur sillon. En réalité, en voulant, par ces propositions, pallier un tant soit peu la pénurie d’enseignants, ce sont des cohortes d’élèves et d’étudiants qui risquent de se voir pénalisées.
Soyons clairs, la pénurie d’enseignants ne se réglera pas par des mesures à courte vue. Le problème trouve sa source particulièrement dans le manque d’attractivité de la profession étroitement liée à la lourdeur de la tâche, et rien dans ces scénarios ne vient un tant soit peu pallier de quelque façon cette lourdeur. Actuellement, le ministère de l’Éducation (MEQ) tente par tous les moyens d’éteindre l’incendie alors que ses efforts devraient être concentrés sur la prévention des incendies.
Aînés et enfants, un heureux amalgame
J’ai toujours éprouvé une propension naturelle pour les aînés et les enfants, primo pour leur vulnérabilité dans notre société dite moderne, secundo en raison de leur belle complicité. D’ailleurs, à une certaine époque pas si lointaine, on disait que les aînés, en prenant de l’âge, «retombaient en enfance». Dans cette foulée, le cycle de la vie ne se referme-t-il pas merveilleusement derrère la scène émouvante d’un vieillard s’amusant avec un ballon en compagnie d’un enfant?
En cette période de grands bouleversements sociaux, les aînés et les enfants se retrouvent souvent isolés, les adultes étant trop préoccupés par leur carrière pour daigner leur offrir toute l’attention qu’ils méritent. Alors, on enferme les aînés das des mouroirs et on abandonne les enfants devant leur tablette à la merci de la solitude.
Devant un constat aussi triste, ne serait-il pas fort pertinent de susciter des rendez-vous réguliers entre les aînés et les enfants afin de leur offrir des occasions de rire ensemble, de s’amuser ensemble,voire d’échanger ensemble? Que de trésors ils découvriraient ensemble!
Henri Marineau, Québec
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