Le succès du gouvernement de Philippe Couillard au cours de la deuxième partie de son mandat dépendra de sa capacité à mieux communiquer. Parce que depuis quelques mois, c’est le bordel.

Encore les communications! dira-t-on. N’empêche que cela traduit une réalité implacable. Messages diffus, manque de cohérence, coordination déficiente, etc.

Les problèmes des libéraux n’ont rien à voir avec la performance des chefs de l’opposition. Bien que messieurs Péladeau et Legault aient un certain aplomb depuis quelques semai­nes, force est de constater que le gouvernement se bat lui-même.

Nombreux exemples

Les exemples sont nombreux: Robert Poëti fut à l’origine du fiasco Uber vs taxis par son immobilisme. Francine Charbonneau et son incapacité à justifier les coupes dans les CPE. David Heurtel pour l’ensemble de son œuvre. Stéphanie Vallée et la totalité des dossiers sensibles dans lesquels elle a eu son mot à dire. Lise Thériault et les prisons, puis les femmes autochtones, puis le féminisme. Jacques Daoust et l’entente discutable avec Bombardier. Gaëtan Barrette et ses basses accusations envers Diane Lamarre.

Philippe Couillard n’est pas en reste. Bien qu’il ait joué les pompiers avec succès au cours des 18 premiers mois de son mandat, allant à la rescousse de ses ministres à de nombreuses repri­ses, il multiplie désormais les décla­rations mal avisées et les prises de position controversées.

On pense évidemment à Anticosti. Mais aussi à ce nouveau ton exagérément hargneux envers ses adversai­res, alors qu’on a l’impression qu’il dit systématiquement que «si vous ne pensez pas comme moi, vous êtes contre le Québec!»

Renverser la vapeur

Le gouvernement se met beaucoup trop les pieds dans les plats. Cela doit changer. Le budget qui sera présenté jeudi se veut une occasion de renverser la vapeur.

Le message devra être articulé, efficace et limpide, car il commence déjà à se faire tard pour Philippe Couillard.