Martine Ouellet menace de poursuivre l’émission «Médium large»

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Les souverainistes comparés aux totalitaires des années 1930'

Après La joute, voilà que la chef du Bloc québécois, Martine Ouellet, s’en prend à Radio-Canada et à l’Ordre des psychologues, qu’elle menace de poursuivre en raison de l’« odieuse psychanalyse en direct » à laquelle se seraient livrés l’animatrice Catherine Perrin et ses invités Hubert Van Gijseghem et Rose-Marie Charest.


L’animatrice et les deux psychologues conviés à son micro ont « insinué » et tenté de démontrer « que notre cliente serait une idéologue, une narcissique grandiose », a écrit l’avocat Guy Bertrand dans une requête datée du 3 avril, et dans laquelle il réclame des excuses publiques de la part de Radio-Canada.


Pour la deuxième fois en trois semaines, la chef du Bloc québécois et son avocat ont ainsi réuni les journalistes, jeudi, pour leur annoncer qu’ils envisageaient de poursuivre un média. Le 22 mars, ils ont mis en demeure le réseau TVA, puisqu’ils reprochent aux animateurs de l’émission La joute d’avoir qualifié Martine Ouellet de « femme malhonnête qui est prête à tout pour arriver à ses fins, y compris à utiliser des manoeuvres douteuses ».


Le segment radiophonique qui les occupe cette fois a été diffusé le 2 mars. Pendant 23 minutes, Catherine Perrin et les psychologues Van Gijseghem et Charest s’attellent à décortiquer « la personnalité qui a toujours raison ». « Oui, c’est un peu inspiré de l’actualité d’une certaine Martine Ouellet », a reconnu l’animatrice en ouverture d’émission. « Il ne s’agit pas, bien sûr, de faire son profil psychologique à elle, mais de prendre ce trait de personnalité que, quand même, plusieurs ont souligné chez elle, et de voir comment tout ça fonctionne. »


Pendant le segment — retiré du Web depuis —, le nom de Martine Ouellet est mentionné trois ou quatre fois, selon Guy Bertrand.


Un « diagnostic en ondes »


Comme son avocat, Martine Ouellet estime que les trois interlocuteurs ont « diagnostiqué un chef de parti en ondes ». « Ce qu’ils ont fait est très grave et dépasse complètement les limites. Du jamais vu », a déclaré la chef bloquiste.


Pire, les références des intervenants à l’auteur américain Eric Hoffer, qui s’est intéressé aux racines du fanatisme au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, font en sorte que ceux-ci associent « l’idéologie de l’indépendance à la dissonance cognitive, la paranoïa, la violence ». « Ce faisant, l’animatrice et les psychologues attaquent directement les droits fondamentaux des indépendantistes québécois », a déclaré Martine Ouellet.


« Même si Radio-Canada a comme mandat, en vertu de sa loi constitutive, de promouvoir l’unité canadienne, cela ne lui donne pas le droit de stigmatiser les indépendantistes en parlant d’eux comme des idéologues, qui ont une foi aveugle et le livre de Dieu derrière eux », a-t-elle ajouté, en se défendant du même souffle d’associer la mission de Radio-Canada à un biais dans ses choix journalistiques. « Est-ce que vous croyez que Radio-Canada aurait osé faire un tel amalgame avec le fédéralisme ? Je pense que vous devriez leur poser la question », a-t-elle suggéré.


La réplique du diffuseur public est venue dans un communiqué de presse, dans lequel il a réfuté les allégations de Martine Ouellet et de son avocat. « L’animatrice avait clairement établi d’entrée de jeu qu’il n’était pas question de madame Ouellet comme telle. Il est donc totalement faux d’affirmer que Mme Ouellet a été “diagnostiquée” en ondes », a écrit Radio-Canada. « Plus généralement, les propos de l’animatrice et la teneur de ce segment de Médium large ont été fortement dénaturés dans cette conférence de presse. »


> La suite sur Le Devoir.



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