Les cris d'orfraie des bonzes du Bloc Québécois ne font que confirmer l'absolue nécessité qu'avaient les bloquistes comme moi d'élire Mario Beaulieu. Imaginez : je vote pour le Bloc depuis sa fondation, et je me suis bercé de l'illusion que son rôle consistait à faire avancer de toutes les manières possibles l'idée d'indépendance du Québec. J'apprends ces jours-ci que non : je ne votais en réalité que pour un parti passif « voué à défendre les intérêts du Québec dans la fédération canadienne »; un parti fédéraliste « en attendant », rempli de fonctionnaires tranquilles de la souveraineté hypothétique. Quelle arnaque! Les outrés peuvent aller se rhabiller : les vrais floués sont les indépendantistes fervents, convaincus que ce n'est qu'en parlant d'indépendance sur toutes les tribunes et qu'en utilisant l'argent que nous envoyons à Ottawa pour servir cette cause que nous la ferons avancer.
C'est d'ailleurs la stratégie du Scottish National Party en Écosse, qui envoie des députés à Édimbourg ET à Londres. Finis les appels aux fédéralistes à voter Bloc; appelons au contraire le Bloc à convertir les fédéralistes pour qu'ils se rallient à un parti résolument indépendantiste. Nous ne voulons plus que le PQ soit la locomotive et le Bloc la remorque; nous exigeons deux locomotives sur deux rails conduisant vitesse grand V à la même destination en ajoutant wagons sur wagons gare après gare.
Les fonctionnaires de la souveraineté m'avaient installé une poignée dans le dos; merci à Mario Beaulieu d'enfin me la dévisser. Le pays du Québec n'est pas une hypothèse théorique dont on rêve pour un jour vague de quand éventuellement le fruit sera mûr; c'est un projet concret et exaltant auquel on travaille ici et maintenant, chaque jour, inlassablement, en larguant en chemin les indécrottables paresseux et en réveillant les endormis.
Avec Mario Beaulieu, finis le tataouinage, la langue de bois, les tergiversations, l'attentisme. Comme avec Option nationale, on passe à l'action. Un chef du Bloc ne doit pas se contenter d'être respecté autant au Québec qu'ailleurs au Canada et aspirer à faire partie des meubles aux Communes : il doit inspirer de l'admiration au Québec, et de la crainte dans le ROC.
Tremblez, éditorialistes fédéralistes et animateurs de radios poubelles : vous aurez des adversaires redoutables aussi irréductibles que les Gaulois d'Uderzo à mater.
Avis à tous les fédéralistes : attachez vos tuques avec de la broche, on s'en vient!
Mario Beaulieu en renfort!
Tribune libre
Jean-François Vallée91 articles
Jean-François Vallée est professeur de littérature québécoise et française au niveau collégial depuis 1995. Son ambition de pédagogue consiste à rendre les étudiants non seulement inf...
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Jean-François Vallée est professeur de littérature québécoise et française au niveau collégial depuis 1995. Son ambition de pédagogue consiste à rendre les étudiants non seulement informés mais objectivement fiers de la culture dans laquelle ils vivent. Il souhaite aussi contribuer à les libérer de la relation aliénante d'amour-haine envers leur propre culture dont ils ont hérité de leurs ancêtres Canadiens français. Il a écrit dans le journal Le Québécois, est porte-parole du Mouvement Quiébec français dans le Bas-Saint-Laurent et milite organise, avec la Société d'action nationale de Rivière-du-Loup, les activités de la Journée nationale des patriotes et du Jour du drapeau.
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5 commentaires
Archives de Vigile Répondre
18 juin 2014UTILITÉ DU BLOC à ottawa
1982, René Levesque Premier ministre à Québec, PET Trudeau Premier ministre à Ottawa.
René Levesque avait la majorité au Québec et disait le représenter !
PET Trudeau avait la majorité au Québec et disait le représenter !
Pour la population québécoise, les deux avaient raison !
Pour négocier l’Indépendance, des Indépendantistes à Québec, des Indépendantistes à Ottawa
Un Québec uni est un Québec fort !
Archives de Vigile Répondre
18 juin 2014Enfin! Enfin! Enfin!
ON, PKP, Aussant et les autres comme vous et moi vont suivre. Je voterai BLOC pour la première fois ( au fédéral) parce que c'est enfin un indépendantiste comme moi qui est là. C'est certain qu'il y en a qui ont peur et qui ont l'air de quémander notre liberté mais là cela on n'en veut plus, le temps est passé pour essayer autres choses que de dire tout simplement on veut notre Pays pour notre nation, point à la ligne.
Jean-Jacques Nantel Répondre
18 juin 2014Le projet d'indépendance n'est pas le projet d'une génération, mais le projet éternel de l'ensemble de l'humanité. Tous les peuples, en effet, rêvent d'être libres. C'est ce qu'a compris Mario Beaulieu.
Le projet, en lui-même, est enthousiasmant et c'est pourquoi l'aile jeunesse du Bloc Québécois s'est déclarée en faveur de Mario Beaulieu pendant la course à la Chefferie. Ce qui est amusant dans tout ça, c'est que les fédéralistes ne cessent de répéter que les jeunes Québécois seraient devenus allergiques à la liberté...
Si Mario Beaulieu réalise son programme de faire la preuve à tous les Québécois que la souveraineté sera payante, bénéfique et urgente, les problèmes du Bloc Québécois se règleront comme par magie étant donné qu'on y verra affluer aussi bien les plus jeunes que les plus vieux (qui ont été démoralisés par la stratégie de perdants héritée de Lucien Bouchard).
Notons que les députés restants du Bloc Québécois ont dû leur élection au moins autant à l'inertie qu'avait encore le Bloc lors de l'élection de 2011 qu'à leur propre travail de terrain.
Sans Mario Beaulieu et sa nouvelle stratégie, le parti, faute d'avoir une raison d'être, aurait totalement disparu dès les prochaines élections. Cela, la courbe rentrante suivie par tout le mouvement souverainiste le rendait inévitable. Mais allez faire comprendre ça à tous ceux qui, pendant des décennies, ont surfé sur la vague souverainiste pour se faire élire... Les militants de la base, ceux qui travaillent gratuitement pour leur patrie et pour réaliser la souveraineté, ne veulent plus entendre parler de cela. C'est pourquoi ils ont voté pour Mario Beaulieu et sa stratégie gagnante.
Soyons francs: on s'en fout des salaires et des pensions de nos députés s'ils ne font pas la souveraineté!
Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre
18 juin 2014Voilà la réponse à Michel David, qui croit nous endormir en commençant son papier par le principe de Peter et Lise Thériault, pour glisser sur un amalgame vicieux avec Mario Beaulieu. Il fréquente le menu fretin qui s'amuse à dénigrer le personnage Mario rondelet, au vocabulaire simple et direct.
Un discours révolutionnaire dérange l'ennemi. "Nous vaincrons" fut utilisé par les peuples opprimés en lutte souvent armée, mais aussi apprend-on récemment par Martin Luther-King: Dans la lutte des noirs (qui nous ressemble un peu) nous vaincrons.
Mario ne se cherche pas d'amis pour l'heure du lunch. D'ailleurs, les chefs fédés pensaient le "gruger" à Ottawa bientôt à la faveur du battage vindicatif des média du ROC. L'homme a plus de stratégie. Son exemple pourrait ramener à Québec un combattant qui n'a pu vivre sous Marois, J.-M. Aussant, au franc parler. Il parle peut-être déjà avec PKP...
Qu'on pige dans ce bassin de résistants, qu'on y adjoigne de très jeunes militants formés aux sciences politiques et sociales, qu'on décide enfin que la cause est la nôtre, non des Canadians ni des intégristes qui ne s'intègrent jamais... Les deux partis jumeaux peuvent se retrousser en même temps pour convaincre par un discours direct les générations qu'on a laissées dans l'ignorance. Les jeunes Québécois ne sont pas moins fiers que d'autres peuples et ils ont développé le sens critique pour refuser l'assimilation toujours menaçante.
Archives de Vigile Répondre
18 juin 2014Je comprends fort bien votre point de vue. Aujourd'hui, je me sens floué par les ex-députés ou ex-chefs du Bloc Québécois qui nous ont fait miroiter leurs allégeances pour la souveraineté du Québec, alors qu'ils ne désiraient qu'aller se chercher un chèque de paie.
Au début, on croyait à Lucien Bouchard. Surtout quand il prit de plus la tête du Parti Québécois suite à la défaite référendaire de 1995. On se disait: « Enfin, un chef charismatique comme du temps de René! ». On voyait la souveraineté dans notre poche. On a rêvé à la peau de l'ours avant de l'avoir tué!
Que dire de Gilles Duceppe. Combien de fois des sondages lui prédisaient de belles avenues au Parti Québécois s'il en devenait le chef. Combien aujourd'hui, nous nous sentirions floués encore une fois.
C'est un plan machiavélique des faux souverainistes à l'égard de la souveraineté. Ce sont plutôt des « provincialistes » qui veulent seulement être fort à l'intérieur d'un Canada uni.