Un voyage dans l'espace donnerait la foi fédéraliste, selon Marc Garneau, l'astronaute canadien. Serait-ce parce que là-haut on est loin des mesquineries et des tricheries des Libéraux ? Peut-être aussi parce que de ce point d'observation les Rocheuses paraissent si près de Montréal que les love-in peuvent se répéter à toutes les fins de semaine.
Cet ingénieur propulsé président de l'Agence spatiale canadienne en 2001 par les fusées des navettes américaines a atterri dans les rangs du Parti libéral, le 28 novembre 2005, pour propager dans le bon peuple la vérité qui lui est venue de l'espace. Cette vérité est, bien sûr, toute canadian puisqu'il a opté très jeune pour une carrière dans la Marine royale. Après des années à Halifax, à Toronto et à Ottawa comment voulez-vous qu'il comprenne les sentiments des Québécois, eux qui l'ont vu naître mais pas devenir un homme mûr? C'est ainsi qu'il ne se voit pas un avenir dans un Québec indépendant. Ce serait au dessus de ses capacités morales que de vivre parmi des gens qui ne font pas allégeance à la Reine. How shocking!
Celui qui aspire à représenter des Québécois à la Chambre des Communes trouve qu'un vote pour le Bloc serait aussi désastreux qu'un raid américain sur Bagdad ou Karbala. En effet, une telle action est aussi triste que le spectacle de milliers d'Irakiens arrosés de bombes au phosphore par des B-1, aussi déplorable que la main-mise sur tout le pétrole irakien, aussi inhumain que la torture des résistants islamiques dans des prisons secrètes. En un mot c'est un geste qui annonce la pire des calamités pour le pays tout entier. Il est évident qu'il ne restera rien du Canada après le passage des hordes de Gilles Duceppe. Au moins, en Irak, les États-Unis peuvent encore compter sur des alliés, ces Chiites qui leur permettent d'avoir un gouvernement fantoche à leur dévotion. Mais, ici, les Canadiens du ROC ne pourront plus avoir de politiciens valables si les Québécois se retirent de la Confédération. Et puis, les Québécois sont si imprévisibles et si inconséquents qu'ils peuvent faire passer Bush et ses va-t'en-guerre pour des enfants d'école. Vraiment c'est une menace intolérable. On ne sait pas ce que les souverainistes peuvent inventer. Des fois qu'ils adopteraient le langage d'un Parizeau et qu'ils feraient peur aux ethnies et aux financiers. Non, on ne peut accepter une telle éventualité. Si par malheur cela se concrétise, le salut ne peut se trouver que dans la fuite. Voilà pourquoi notre héros ira se réfugier quelque part ailleurs, le plus loin possible, peut-être dans l'espace.
C'est ainsi que des diplômes en génie physique et électrique, ne confère pas le génie politique. Le monde des Communes est vraiment trop complexe pour que notre astronaute s'y sente à l'aise. On lui souhaite donc une place bien chaude au Sénat pour services rendus. Il en a l'âge et la compétence.
Marc ou Mark?
Gilles Néron, Charlesbourg, Tribune libre
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