Lucien Bouchard et Jean Charest

Les deux faces d'une même médaille

Tribune libre

Ces deux là qui étaient venus à la politique comme s’ils avaient reçu une sorte d’Appel Suprême, consistant à faire que le Québec rejoigne la famille canadienne dans l’honneur et l’enthousiasme, en suite du rapatriement de la constitution sans le consentement des québécois qui se croyaient jusque là fondateurs du pays, n’étaient rien d’autre, finalement, que de minables conservateurs.
Ces deux conservateurs, Jean Charest et Lucien Bouchard, auront eu en commun d’avoir laissé chacun leur parti d’adoption, P.L.Q. et P.Q. respectivement, dans un piteux état. Piteusement moral dans le cas de Charest. Piteusement politique et moral dans le cas de Bouchard. Ni l’un ni l’autre n’auront réussi à ramener l’honneur à sa place à Québec, bien au contraire, et le cynisme a pris avec eux toute la place qu’était censé prendre l’enthousiasme.
La vérité ressemble plus à ceci : Jean Charest et Lucien Bouchard sont les deux faces d’une même médaille frappée au même parti. Et ce n’était pas un hasard que parmi les anciens premiers ministres qui ont été décorés par Jean Charest, (Jacques Parizeau et Bernard Landry), Lucien Bouchard était absent.
Cette génération de fédéralistes prétentieux a totalement et lamentablement échoué dans sa tentative de réformer la Confédération. Les souverainistes ont déjà espéré, il est vrai, une telle réforme. Ils ont été ou déçus ou trahis, mais ils n’ont jamais eu à supporter, eux, l’accablement d’avoir échoué. Car en comparaison, les échecs bien relatifs du référendum de 80, puis celui si enrageant de 95, faisaient tous deux un vibrant appel à la liberté et au déploiement de nos capacités, et non pas au simple aménagement de nos contraintes et servitudes.
Le 4 septembre, le Québec a signifié à Pauline Marois et à toute la classe politique la tâche de tourner enfin cette page : la spirale descendante de l’après-référendum de 95, contenue en germe déjà dans celui de 80, cette mauvaise spirale est terminée.
Tout n’est pas gagné encore pour les indépendantistes, mais l’espoir revient. En fait, l’espoir ne nous avait jamais quittés. La vérité, qui est une toute affaire, c’est que l’espoir est dans notre camp depuis les débuts du mouvement indépendantiste. Tant qu’elle n’est pas faite, l’indépendance… On se l’est répété dans les périodes de doute, comme pour chasser ce mauvais envahissement. Tout Vigile peut en témoigner. On se le répétera encore, sûrement.
Maintenant que l’espoir est revenu, même fragile à Québec, Lucien Bouchard peut s’empêcher de revenir. Il Nous a suffisamment lassés.


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6 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    14 septembre 2012

    Et Vlan!
    Félicitations pour votre texte qui ranime notre sainte colère.
    Charest quitte la tribune et voici l'autre qui revient manipuler les gens honnêtes.
    "Qu'on le reconduise aux portes de la ville!"

  • Jean-Pierre Bouchard Répondre

    14 septembre 2012

    Lucien Bouchard a écrit son livre en prévision d'une élection et en a profité pour se donner une visibilité dans des médias télés qui n'existent en bonne mesure que pour conditionner les citoyens, les Québécois à l'ordre existant national canadien, néolibéral du capital financier actuel en pleine période de formation du nouveau gouvernement.
    Rien d'un hasard qu'au moment de la chute de Charest, on ne voit réapparaître l'un des supporters discrets du gouvernement libéral. L.Bouchard qui depuis l'affaire Michaud semble avoir assimilé son ancien camp à celui de l'intolérance, de la fermeture et autres clichés d'usage.
    Lucien Bouchard n'est pas qu'un ex politicien conservateur on croit voir un homme marqué par la culpabilité catholique d'exister de devoir vouloir prendre sa place parce qu'à l'époque de la grande noirceur et du -né pour un petit pain-, parler trop fort chez un Canadien français s'équivalait à faire dans le péché d'orgueil. Il y a toute une tradition provenant de ces collèges classiques et de l'ancienne culture catholique pour une conduite du devoir qui souvent sans nuances conduit justement à un rapport de diminution envers soi.
    Bouchard demandant l'ouverture aux autres chez les souverainistes comme bien d'autres Québécois d'ailleurs imprégnés par les mêmes réflexes ne se rend pas compte que l'ouverture à la minorité-majoritaire canadienne anglophone du Québec signifie de fait en fait abandonner la lutte pour le français à Montréal abandonner la voie de la souveraineté même en tant que police d'assurance. À ce point penser comme le fait L.Bouchard c'est entrer dans la sphère du masochisme.
    Étonnamment lorsqu'en 2000 à l'élection fédérale, les libéraux de Chrétien ont gagnés la moitié des comtés contre le Bloc c'est à ce moment que le premier ministre péquiste d'alors Bouchard a commencé à s'écraser pour finalement devenir un agent double contre son propre camp en faisant déclarer avec le chef libéral par l'Assemblée nationale un citoyen du Québec non grata en l’occurrence Y.Michaud.
    Ce parcours traduit bel et bien un basculement à ce point absurde qu'un tel manque de cohérence chez un politicien, un individu, exprime une crédibilité faible, une carence de la personnalité.
    L'itinéraire de L.Bouchard fait un peu penser à celui d'un C.Ryan travaillé par l'idée du devoir et de ses conséquences toutes à suivre. C.Ryan en bon catholique viscéral n'a trouvé la vertu canadienne française que dans l'intégration au fédéralisme canadien celui rêvé par le Canada des deux peuples fondateurs comprenant son illusionnisme mais si vertueux. La différence étant que C.Ryan n'est pas passé du fédéralisme à la souveraineté puis de la souveraineté au défaitisme souverainiste puis carrément à l'acceptation de l'ordre canadien par lourdeur indépassable.
    Il y a des limites au manque de cohérence chez un homme à moins que la seul cohérence qui marque ce type d'homme c'est les retournements connus dans la profession d'avocat compatible avec les conseils d'administration.

  • Archives de Vigile Répondre

    14 septembre 2012

    Vous nous dites que Lucien Bouchard et Jean Charest sont
    les deux faces d’une même médaille. Leur lien est, à mon avis, beaucoup plus organique; ils sont comme deux fesses unies par un même vieux derrière fédéraliste. Qui sait? Peut-être les nommera-t-on, un de ces jour, sénateurs canadiens? Tant qu'à s'user le derrière! Après tout, les deux font la paire.
    Jacques L. (Trois-Rivières)

  • Archives de Vigile Répondre

    14 septembre 2012

    L'Ordre tant réclamé par J.J. Charest autant que le CHAOS par celui-ci initié, emprisonne la population, l'un devenant le pendant usurpé de l'autre.
    La loyauté des AUTRUCHES et des ELVIS GRATTON québécois, fédéralistes de surcroît, envers les cravates du "gangstérisme" qui pratiquent la corruption n'a d'égal que leur complicité passive et avouée de la "big shit".
    Le néolibéralisme embrasse, que dis-je, "frenche" la lâcheté de ceux qui l'exercent au nom de la supercherie de l'économie.
    Avec le pseudo Coup d'Éclat du 4 au "souaire" on se croirait en plein épisode moyenâgeuse des Rois Maudits.
    Espérons qu'il sera interdit de les clonés...
    http://www.avaaz.org/fr/3_jours_pour_stopper_les_multinationales_etoile_de_la_mort/?bXUBmbb&v=17880
    http://leglobe.ca/blog/2012/09/tpp-la-fin-du-monde-libre-est-elle-pour-dans-trois-jours/

  • Archives de Vigile Répondre

    14 septembre 2012

    Avec sa lettre à un jeune politicien, Lucien Bouchard se prend pour le chanoine Groulx qui écrivait aux jeunes pour leur donner des orientations. Sauf que Lionel Groulx, lui, avait une qualité que Lucien Bouchard n'a pas: l'intégrité.
    Ça prend beaucoup de cynisme pour se dire péquiste et souverainiste alors qu'on l'a été dans le passé mais qu'on ne l'est plus dans le présent. Le citoyen ordinaire ne fera pas cette distinction capitale entre l'engagement passé qui est bien mort et enterré et l'engagement présent dont la motivation principale est de se montrer pour l'ego et de s'enrichir pour les poches. Cet engagement présent est en faveur du Parti libéral et de la CAQ de son ami François Legault.
    Bouchard ne le dit pas et donc il ment à la population et son mensonge le rapproche de Jean Charest dont j'ai recencé treize mensonges(voir la tribune libre de Vigile).
    Une autre chose rapproche ces deux menteurs: leur lien avec Paul Desmarais qui a assuré l'avenir financier de Jean Charest.
    Par son insistance sur la défaite de 95 et le fait qu'il répète ad nauseam que le peuple ne veut pas de l'indépendance, il affaiblit le mouvement indépendantiste et démoralise les Québécois comme s'ils étaient nés pour un petit pain.
    Je crois J-C Pomerleau quand il affirme que Lucien Bouchard a encouragé la création de la CAQ par François Legault qu'il est allé chercher chez Transat pour qu'il fasse de la politique.
    Lucien Bouchard déteste Pauline Marois et c'est ce qui me la fait apprécier encore plus. Il a été incapable de la féliciter de sa victoire du 4 septembre. Avec volupté, il a souligné le côté "précaire" de cette victoire.
    Puisqu'il aime beaucoup parler de ses échecs pour nous faire pleurer, soulignons son dernier échec: les gaz de schiste dont il s'est fait le promoteur grassement payé par une compagnie de l'Alberta. Il n'est pas question que le gouvernement du Québec investisse une cenne dans les gaz de schiste comme Lucien Bouchard le propose perfidement.
    Je considère Lucien Bouchard comme un ennemi du mouvement indépendantiste et un ennemi du peuple québécois. C'est sans doute pour cette raison qu'on lui donne tant de place à la télévision.
    A méditer sur son obsession du déficit zéro.
    L'équilibre budgétaire n'est pas sacré.
    Le premier ministre Stephen Harper dit que sa priorité numéro un consiste à protéger l'économie canadienne des contrecoups des crises mondiales, et ce, même si l'atteinte du déficit zéro doit prendre plus de temps.
    «Je veux que nous puissions équilibrer le budget, mais cela n'est pas notre objectif premier. Notre priorité est de s'assurer que l'économie canadienne continue de croître." a dit Steven Harper.
    Voilà une philosophie que Bouchard aurait dû appliquer comme premier ministre du Québec au lieu de paniquer devant les faiseurs de cotes de Wall Street.
    robert barberis-gervais, 14 septembre 2012

  • Jean-Serge Baribeau Répondre

    14 septembre 2012

    Monsieur Haché, c'est bien dit et éminemment véridique. Charest et Bouchard sont deux catins fédéralistes et prétentieuses qui ont fait beaucoup de mal à la société québécoise.
    Jean-Serge Baribeau, sociologue des médias et écrivain public