Loi 78: Ottawa écorche la haut commissaire de l'ONU

Conflit étudiant vu de l'étranger



Martin Croteau La Presse (Ottawa) Le gouvernement Harper a lancé une nouvelle salve contre les Nations unies, lundi, s'en prenant à la haute-commissaire aux droits de l'homme pour avoir critiqué la loi 78 adoptée par le gouvernement Charest.
Le lieutenant de Stephen Harper au Québec, Christian Paradis, qualifie d'«étrange» et de « préoccupante » la sortie de la haut commissaire, Navi Pillay.
« Lorsqu'on voit l'ONU sortir avec une déclaration comme ça, c'est un peu préoccupant, a affirmé M. Paradis. C'est étrange qu'on ne parle pas, par exemple, de ce qui sévit en Iran, au Bélarus, au Sri Lanka, en Syrie. »
Dans un long discours prononcé lundi sur l'état des droits de la personne, Mme Pillay a consacré un court passage au conflit étudiant qui fait rage au Québec.
« Dans le contexte des manifestations étudiantes, dit-elle, je suis déçue par la nouvelle loi adoptée au Québec qui restreint leur droit à la liberté d'association et à l'assemblée pacifique. »
Le ministre Paradis estime que les citoyens qui sont en désaccord avec la loi spéciale ont la possibilité de la contester devant les tribunaux, ce que les associations étudiantes ont déjà fait.
Il se défend de se mêler d'un conflit qui touche les champs de compétence des provinces.
« Ce qu'on appuie, c'est la primauté du droit. Lorsqu'une assemblée démocratiquement élue vote une loi, c'est ça qui doit primer. S'il y a des citoyens qui croient que la loi n'est pas constitutionnelle pour x ou y raison, on croit en nos institutions juridiques, ils peuvent contester cette loi-là. »
La sortie du ministre Paradis est la dernière d'une série de critiques formulées par les conservateurs contre l'ONU. Plusieurs ministres ont écorché le rapporteur sur la sécurité alimentaire, le mois dernier. Il y a 10 jours, un député conservateur d'arrière-ban, Larry Miller, a carrément remis en question la participation du Canada à l'ONU.
Le Nouveau Parti démocratique estime que cette série de critiques doit cesser.
« Nous sommes sur une trajectoire très dangereuse, a dénoncé son critique en matière d'Affaires étrangères, Paul Dewar. Il faut soutenir l'ONU et, lorsque l'ONU nous critique, il faut répondre de manière responsable. Chaque fois que l'ONU a critiqué le Canada, ils lui ont jeté du venin. »
Plus de détails à venir.


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