Alain Badiou - «Misère de la philosophie» !

Conflit étudiant vu de l'étranger

Le philosophe Alain Badiou, interviewé pour Le Devoir (*), est pertinent lorsqu’il résume la critique du mercantilisme et du néolibéralisme appliqués au monde scolaire, une critique développée par le mouvement étudiant au Québec, mais aussi dans de nombreux pays.
Alain Badiou plonge cependant la philosophie dans un état de misère, lorsqu’il se comporte en idéologue d’un mondialisme destructeur des peuples, des nations et des identités.
Alors qu’il souligne la spécificité du Québec, il fait pourtant du sarkosysme au premier degré lorsqu’il dénigre sans aucune argumentation le mouvement indépendantiste.
Il se comporte par ailleurs comme un pro-impérialiste militant lorsqu’il profère : «Ma thèse est qu’il faut mettre fin à la France.».
Alain Badiou été à l’école du maoïsme, comme le tristement célèbre et belliqueux Bernard-Henri Lévy, et comme le milliardaire Pierre-Karl Péladeau … les résultats en sont plus que décevants.
Le Devoir semble avoir pris le parti de mettre de l’avant les analyses les plus fantaisistes de la crise étudiante. Cela vaut-il l’usage d’encre, et de papier … même éventuellement recyclé ?
Yves Claudé
(*) «Alain Badiou - L’enjeu philosophique mondial du conflit étudiant», François Gauvin, Le Devoir, 11-6-2012.


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3 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    12 juin 2012

    Ce philosophe français comme la majorité de ses pairs a remplacé la notion de souveraineté populaire et nationale (la démocratie) issue de la première révolution politique libérale par celle de la libération universelle de la classe des travailleurs.
    Beau programme sur papier mais déconnecté de la réalité. De la même façon que la nature a engendré une multitude de formes de vies animales ou végétales, la réalité historique s'est traduite par une variété de nations, de langues parlées.
    Plusieurs idéologues comme Badiou espèrent une société mondiale usant d'un seul espéranto, une seule langue parlée pour tout simplifier ce qui s'appelle la pente glissante du totalitarisme.
    La mondialisation n'améliora pas la démocratie en souhaitant pour ses idéologues procurer à des masses de populations frisant le 7 milliard un éventuel gouvernement mondial et unique tentant de fédérer l'impossible.
    Il y a une réalité conflictuelle, nerveuse, sensible aux injustices dans l'humanité on ne peut l'enfermer dans le cadenas du gouvernement unique tout en fantasmant en attendant sur une fusion de l'Allemagne et la France.
    Il y a dans la tradition marxiste un sérieux dérapage provenant de la dialectique de Hegel et de sa lecture contradictoire à la fois de Platon et de Saint Paul propre à la philosophie philosophante classique de vouloir trouver la clé du réel une fois pour toute.
    Cette clé qui de la philosophie classique de Platon reprise par le christianisme et ses philosophes ultérieurs qui a abouti par force de déductions à la civilisation de l'électricité et de ses techniques mais aussi au totalitarisme fasciste ou soviétique ou encore à la mondialisation capitaliste actuelle inégalitaire avec en prime l'armement capable d'anéantir la planète 500 milliards de fois si possible!
    Monsieur Badiou n'a pas fait l'inventaire ambivalent de la modernité et ne tient pas à le faire parce que cela contredit son rêve éveillé.
    En entendant banaliser les nations, les percevoir malsaines voilà l'objectif obsessionnel de ces idéologues français de manière ambivalente par le type à la Bernard Henri Lévy ou André Glucksman à cause de la supposé spécificité d'Israël qui serait plus qu'un État nation de plus ou de moins dans le monde ou de façon plus franche par des philosophes mondialistes souvent de gauche.
    Tout court, on peut dire qu'on parle toujours de quelque part et que les grands parleurs de la philosophie parlent aussi d'un pays, d'une ville comme Paris et d'un quartier.
    La parole de ces gens n'est décidément pas la vérité révélée!

  • Archives de Vigile Répondre

    12 juin 2012

    J'ai commenté l'article du Devoir et critiqué la position d'Alain Badiou tout en soulignant ce qui cloche dans son raisonnement. Mon commentaire a été censuré par Le Devoir, journal de quartier que je trouve de plus en plus démagogique et insignifiant.
    Mon écœurement est à son comble quand je m’avilis à lire un article de ce quotidien – la chronique étant ce qui garde le lecteur au plus près de l’actualité et l’empêche d’adopter une perspective qui lui permettrait de penser par lui-même – qu’est le journal Le Devoir.
    Non seulement, ce journal sans grandeur – et qui se prétend « Libre de penser » (quel égotisme de bas étage!) – s’autoproclame défenseur de la pensée en prenant des airs de faux-culs par des articles sibyllins mais totalement dénués de sens critique, mais il n’arrive pas à se retourner sur sa propre incapacité de critique tout en annihilant la moindre dissidence dans les commentaires sous prétexte d’une « étiquette éditoriale » que l’on qualifierait de nihiliste. De plus, ses chroniqueurs sont suffisants, bourgeois et spécialement retors pour entraîner les lecteurs non-avertis dans des méandres sophistiques qui leur ôtent toute possibilité de penser par eux-mêmes. En ce sens, on devrait rebaptiser le sous-titre du journal Le Devoir, « Libre d’opprimer ».
    Cela dit, Badiou a sans cesse créé la controverse en France même en avilissant la philosophie par un mondialisme à peine voilé, lui qui se targue de se méfier des « ismes ». Qu’il se mêle de politique québécoise démontre bien sa légendaire prétention à être le seul à pouvoir tout expliquer et à dénier le droit à la critique d’une bourgeoisie inculte et autosuffisante voire auto-immune. Mais quand trouvera-t-on un vaccin contre ces intellectuels fielleux qui « font » de la philosophie plutôt que de la faire éclore dans la pensée de l’autre!!!
    Mais il est vrai que Badiou dénie à quiconque une quelconque altérité, étant lui-même son propre gourou. Il est tout simplement incapable d’avouer qu’il ne sait pas, là est tout le drame de ce « philosophe » faux-prolétarien.

  • Luc Archambault Répondre

    12 juin 2012

    Voici au lien déposé ici-bas, ce que j'ai transmis par courriel à une relation de M. Badiou, en espérant que ça se rendre à bon port.
    Je ne discute pas de ce qu'il envisage pour sauver la France en mettant fin à la France que l'on connaît : soit, l'associer à l'Allemagne, afin d'être ensemble plus forts pour faire face au reste du monde, dont au monde anglo-saxon, pourquoi pas... !? C'était le rêve d'un certain Napoléon, réalisé un temps... J'y vois une posture provocatrice qui ne manque pas de faire réfléchir.
    Pour ce qui est du Québec, je vois dans sa posture « fédéraliste » pour le Québec, d'abord une méconnaissance foncière, mais surtout un attachement puéril à l'icône Canada, à ce que les français croient être le Canada, « Ma cabane au Canada », et c'est plus fort que lui ; j'y vois aussi, une crispation, complexe, faite de présupposés applicables en Europe par des nations souveraines reconnues, libre de choisir leur destin ; ce qui ne peut s'appliquer ici.
    Enfin, à partir du moment où il défend le fédéralisme Européen, utile pour se donner les moyens de faire face au monde anglo notamment, difficile pour lui de dénoncer le fédéralisme canadian... sauf, s'il comprend qu'il ne saurait y avoir de fédéralisme, que démocratique et librement consenti. Ce qui n'est bien sûr pas le cas ici.
    Mais comment le blâmer de ne pas comprendre qu'il n'est pas librement consenti le Régime d'occupation autocrate canadianisateur puisque les tenants du « souverainisme étatique historique » se sont refusé à le nommer pour ce qu'elle est cette dictature, jusqu'à la tenir pour une « admirable démocratie », comme l'a fait Gilles Duceppe ; se sont refusé à appeler ce peuple à USER de ses pleins pouvoirs démocratique, capables d'INVALIDER sur SON sol et sous-sol national du Québec, l'État ILLÉGITIME du Canada qui JAMAIS n'a pu obtenir le clair OUI électoral et référendaire de ce peuple ? Comment les étrangers pourraient-ils comprendre d'évidence que nous vivons sous une dictature, si personne ne la dénonce, si l'on pense utile de ne pas appeler ce peuple à l'INVALIDER ?
    Ensuite, comprenant cela, il lui faudra ensuite dépasser sa détestation de De Gaulle, cet enfonceur de Mai 68 qui en 67 a lancé au Québec, à la face du monde libre, le même cri qui émaillait ses appels à la résistance lancés en juin 1940, 27 ans plus tôt : VIVE la France libre !
    De Gaulle avait compris que le Québec et les Québécois,es vivaient sous occupation d'une dictature incapable d'obtenir le clair OUI de la démocratie électorale et référendaire québécoise, vivait sous la férule d'un État d'exception arbitraire qui s'impose par-dessus la tête du peuple.
    Il nous disait en somme qu'il fallait comme il l'avait fait en juin 1940, rompre avec la gouvernance collabo pour faire l'UNION des forces démocratiques citoyennes et politiques de ce peuple, comme il l'a su faire entre 1940 et 1945, de l'extrême gauche communiste, internationaliste, à l'extrême droite affairiste nationaliste, en passant par l'extrême centre socialiste.
    Si les français l'ont su faire, pourquoi pas ne le pourrions-nous pas ? Puisque c'est seulement cette UNION, transcendant les concurrents programmes de gouvernance des partis, qui a pu libérer le peuple de France et entrer victorieux,ses dans Paris libéré. Ce qui, dès après le renversement de la dictature, a permis de soumettre aux voix référendaires du peuple, la Constitution de la IVe République française, pour être approuvée. Ce qui n'a jamais pu être fait de même ici puisque la Couronne canado-britannique n'a jamais pris le risque de solliciter cet aval référendaire pour ne pas se faire dire nommément NON.
    Gilles Duceppe qui persiste à refuser l'UNION de nos forces se trouve à tourner le dos à de Gaulle ; lui qui nage encore dans un débilitant électoralisme partisan soliTAIRE ; lui qui pense utile de faire l'économie de l'UNION de forces démocratiques citoyennes et politiques de ce peuple.
    Voilà une économie de bout de chandelles partisanes qui nous a coûté cher depuis 50 ans. Voilà qui nous interdira d'agir avec envergure dans l'État, une envergure seule capable de renverser la dictature canadianisatrice.
    J'ose croire quant à M. Badiou, qu'il peut faire la part des choses en ce qui concerne le Québec, et qu'il peut mettre de côté sa détestation de De Gaulle, voire de la France, quand il est question du Québec. J'ose croire que ce qui suit pourra lui sonner quelques cloches.
    Lettre à un philosophe français - Le Québec n'est pas la France
    VRAIE et MULTIPARTITE COALITION NATIONALE - Démocratie et Souveraineté du Québec.