Loi 21: vers une collision frontale

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Martineau a compris que l'affrontement avec le multiculturalisme canadien relance la question souverainiste



Dure semaine pour la loi 21.




Après le Globe and Mail, qui a publié un éditorial demandant au premier ministre de combattre « l’odieuse » loi 21, considérée comme une honte nationale et une « tache sur le pays », c’est au tour du conseil municipal de Toronto de condamner à l’unanimité­­­ notre (timide) loi sur la laïcité.




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DEUX VISIONS INCOMPATIBLES




Je le dis et le redis : nous nous acheminons vers une collision frontale.




Dans le coin gauche, le multiculturalisme canadien, qui est devenu une véritable religion d’État qu’on ne peut critiquer — même du bout des lèvres — sans passer pour un traître à la nation, voire un agent du diable.




Et dans le coin droit, la laïcité à la québécoise.




Plus qu’un débat à saveur politique, on assiste à un véritable duel philosophique entre deux conceptions incompatibles du vivre-ensemble.




Dans ce débat, aucun compromis n’est possible.




C’est l’un ou c’est l’autre.




Les Québécois n’accepteront jamais le multiculturalisme à la canadienne.




Et les adeptes de la religion multiculturaliste, qui considèrent la Charte de Trudeau père comme un texte sacré aussi important que la Constitution américaine, n’accepteront jamais la laïcité à la québécoise.




Rien ne va plus, faites vos jeux.




LA RÉSURRECTION




Au-delà de la simple question de la loi 21, c’est tout le débat sur la société distincte qui revient à l’avant-plan.




Vous pensiez que cette question avait trouvé la mort quelque part au fond du lac Meech ?




Non : elle sommeillait, c’est tout, attendant patiemment son heure pour ressusciter d’entre les morts comme Carrie, à la fin du film de Brian De Palma.




Eh bien, grâce à l’élection du gouvernement Legault, qui a appliqué la manœuvre de Heimlich au nationalisme québécois, cette heure est arrivée.




Qui a dit que tout le monde se foutait des problèmes constitu­tionnels ?








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Il n’aura fallu qu’une loi, une seule loi, pour raviver un feu que l’on croyait éteint et permettre à la terre brûlée du nationalisme québécois de donner plus de blé qu’un meilleur avril.




Ce qui nous amène à la question à 100 000 $ : si jamais Trudeau fils cédait à la pression et combattait effectivement le « cancer » de la loi 21 qui menace le pays, que ferait François Legault ?




Comment réagiraient les Québécois qui l’ont porté au pouvoir ?




Jetterons-nous cette loi aux poubelles en disant « Pardon, mononcle, c’était une mauvaise idée, merci de nous avoir ramenés à la raison », ou dirons-nous, comme Robert Bourassa un certain jour de juin, que le Canada anglais doit comprendre de façon très claire que, « quoi qu’on dise et quoi qu’on fasse, le Québec est, aujourd’hui et pour toujours, une société distincte, libre et capable d’assumer son destin et son développement » ?




Prendrons-nous notre trou, jetterons-­nous les gants ?




Ou tirerons-nous une bonne fois pour toutes les conclusions qui s’imposent — à savoir qu’il est plus facile pour un chameau de passer par le chas d’une aiguille que pour le Québec de réintégrer le giron constitutionnel canadien ?




LA CROISÉE DES CHEMINS




On est rendus là.




À la croisée des chemins.




Devant nous, deux portes. Pas trois : deux.




On entre ou on sort.




Laquelle choisirons-nous ?






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