«Libérez-vous» des libéraux, lance Legault

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Legault doit ménager la chèvre et le chou pour gagner les prochaines élections

 François Legault souhaite plus que jamais incarner le changement en amont des prochaines élections. Alors que les sondages indiquent que son parti mène pour l'instant la course, le chef caquiste s'est adressé dimanche aux anglophones et aux électeurs moins acquis à la CAQ : « Libérez-vous » des libéraux.


« Joignez-vous à l'équipe du changement »


« Changement ». Le mot a été prononcé à répétition ce week-end à Lévis, où les caquistes étaient réunis en congrès national. Debout sur la scène, à côté de laquelle était garé un véritable autocar de campagne (d'où sont sortis une soixantaine de candidats), François Legault s'est présenté comme celui qui peut « rassembler tous les Québécois ».


« Free yourself, join the team for change », a-t-il lancé, tout sourire, dans la portion anglaise de son discours. [Traduction : Libérez-vous, joignez-vous à l'équipe du changement.]


Plus tard en journée, lors du point de presse de clôture du chef, M. Legault a précisé le message qu'il souhaite marteler. « Les anglophones peuvent sans s'inquiéter voter pour un autre parti que le Parti libéral et se dire qu'il n'y aura pas de référendum. »


Intégrité


Ralentissant son débit et regardant l'immense salle du Centre de congrès de Lévis, où étaient rassemblés près de 1000 membres de la CAQ dimanche, François Legault a prévenu ses militants qu'ils n'auraient pas de passe-droits, advenant une victoire électorale le 1er octobre prochain.


« À la CAQ, on n'est pas là pour nous servir [et] pour servir nos petits amis », a dit le chef au cours de son discours qui a duré 26 minutes.


« Les Québécois sont écoeurés du copinage et des magouilles. [...] Aucun d'entre vous ne doit s'attendre à recevoir un traitement de faveur parce qu'il a une carte de membre de la CAQ », a poursuivi M. Legault.


Pour s'attaquer au cynisme ambiant, que François Legault affirme mesurer sur le terrain, le chef caquiste promet de déposer dans la première année d'un possible mandat une réforme du mode de scrutin.


« On sera prêt pour l'élection de 2022. Ça sera un grand changement au Québec [qui forcera] les partis politiques à travailler en collaboration », a dit M. Legault.


Réinvestir sans augmenter les taxes


François Legault a de nouveau affirmé dimanche qu'il n'aimait pas les étiquettes gauche-droite. À preuve, s'il promet de réinvestir dans certains programmes, particulièrement en éducation, il prend du même coup « l'engagement ferme » que les Québécois « n'auront pas à payer une augmentation de taxes, de tarifs ou d'impôt [plus élevée] que l'inflation ».


« Est-ce qu'on peut le mettre dans un projet de loi ? On n'exclut pas ça », a-t-il laissé tomber.


Pour financer son programme, dont les promesses qui ont été formulées samedi et dimanche ne sont pas chiffrées (le cadre financier sera déposé pendant la campagne électorale, a-t-on répété), François Legault entend piger dans une entente modifiée avec les médecins spécialistes - retrouvant ainsi 1 milliard par année, juge-t-il - ainsi que dans « le bordel informatique », où il prévoit récupérer 800 millions annuellement.


« Je sais très bien [quel est le coût de] nos mesures et où je prendrai l'argent », a assuré le chef de la CAQ en point de presse.


Garderies : Legault « pour la liberté de choix »


Alors qu'il disait samedi qu'il fallait « privilégier » les centres de la petite enfance (CPE), qui offrent de meilleurs services que les garderies privées, François Legault a rectifié le tir, dimanche, précisant que son parti était avant tout « pour la liberté de choix ».


Une dizaine de manifestants ont dénoncé les positions de la Coalition avenir Québec (CAQ) en matière de garderies, dimanche au centre des congrès de Lévis.


« Ce qu'on veut, c'est de la qualité de services et la liberté de choix entre un service public et un service privé », a affirmé le chef caquiste lors de son point de presse de clôture.


Geneviève Guilbault, porte-parole de la CAQ en matière de famille - qui a par le passé défendu le modèle d'affaires des garderies privées -, s'est pour sa part défendue de ne pas soutenir les CPE.


« On est pour les CPE, on est pour les garderies privées, on est pour la diversité [...]. Le fait qu'on propose la prématernelle 4 ans, des places [en garderie] vont donc se libérer », a-t-elle dit lors d'une mêlée de presse.


Le leader parlementaire adjoint de la CAQ, Éric Caire, dont les enfants ont fréquenté tour à tour différents modèles de garderie, réfute pour sa part les études qui affirment que les services sont meilleurs dans les CPE.


« Ce n'est pas l'expérience que [j'ai eue]. Je veux bien qu'il y ait une étude qui dit que j'ai tort, que [mes] enfants ont été mal servis, mais ce n'est pas vrai », a dit le député de La Peltrie.