Lettre à Lucien Bouchard

Le Québec et la question environnementale

Texte publié dans Le Soleil du jeudi 14 octobre 2011
Monsieur Bouchard, où serez-vous dans 50 ans, dans 100 ans, quand les centaines de puits creusés par votre industrie pour extraire le gaz de schiste commenceront à se dégrader ou à se corroder au fil du temps ou à se briser sous l'effet des chocs sismiques perçus régulièrement le long des failles géologiques et des sols fragilisés du Québec ?
Où serez-vous quand le méthane s'infiltrera dans nos sous-sols et viendra contaminer la nappe phréatique et nos sources d'eau potable et qu'il deviendra un problème de santé pour les humains et les animaux? Où serez-vous quand ce méthane viendra augmenter considérablement l'effet de serre qui contribue déjà à tous ces dérèglements climatiques?
Et où sera l'industrie que vous avez choisi de représenter? Sera-t-elle encore là pour entretenir tous ces puits qui ne seront plus économiquement exploitables mais qui continueront malgré tout de contenir une quantité importante de gaz qui cherchera à monter à la surface? Votre industrie sera-t-elle encore là pour dédommager tous les citoyens qui seront aux prises avec ce problème ou bien sera-t-elle disparue pour fuir ses responsabilités?
Et que dire de votre proposition invitant le gouvernement du Québec à investir lui-même dans l'exploitation des gaz de schiste? Est-ce votre façon de refiler cette patate chaude dans les mains du gouvernement et de l'obliger ainsi à entretenir tous ces puits pour les siècles à venir ?
Si je comprends bien cette proposition, il s'agit de la formule habituelle : les profits au privé dans un premier temps et les dépenses subséquentes (pendant les prochains siècles) aux frais des citoyens payeurs de taxe.
Tout compte fait, je pense que le pétrole des sables bitumineux est «vachement» moins dangereux puisque, dans ce cas, c'est pendant la phase d'extraction et de traitement qu'il faut être particulièrement prudent car c'est à ce moment-là que les dommages environnementaux deviennent visibles ou détectables. Il est encore temps, alors, de corriger la situation car l'industrie est encore présente et redevable, à cette étape.
Dans le cas des gaz de schiste, le cauchemar commencera (ou continuera) des années après le départ et la disparition de l'industrie que vous représentez.
Monsieur Bouchard, souhaitez-vous vraiment léguer un tel héritage à nos générations futures?
***
André Kahlé, ing.

Brossard
Le 7 octobre 2011


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5 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    11 octobre 2011

    Et où serions nous si le oui avait gagné en 1995?
    Vous avez vite oublié que Lucien était un héros national.
    Aurait-il dit non aux pétrolières s'il était à la tête d'un Québec souverain aujourd'hui?

  • Archives de Vigile Répondre

    8 octobre 2011

    André Kahlé,
    Bouchard a déjà vendu son âme. Hélas, votre appel à la dignité auprès de celui que vous appelez poliment monsieur Bouchard sera vain. En effet, vous vous adressez à Lucien Bouchard, celui qui passera sûrement à l'histoire, avant tout, pour avoir déshonoré l'Assemblée nationale et la fonction de premier ministre dans la célèbre affaire Michaud. «La lâcheté de Lucien Bouchard» dans cette sordide affaire sera probablement le titre de ce chapitre noir de l’histoire de l’Assemblée nationale du Québec. (Je l'ai déjà dit.) Et à la fin de ce chapitre, en caractères gras, nous lirons que la sortie de scène de ce grand comédien fut pitoyable.
    Monsieur Barberis-Gervais nous a déjà parlé de cet ancien politicien qui vend ses services au plus offrant (http://www.vigile.net/Une-photo-qui-vaut-mille-mots). Aussi sans partisanerie, monsieur Richard Le Hir décrit très bien le parcours sinueux du lucide auto-proclamé (http://www.vigile.net/L-etrange-destinee-de-Lucien).
    Monsieur Kahlé, à l'encontre de principes moraux universels, et par pure mesquinerie, ce triste personnage a déjà sciemment trompé toute la population du Québec dans l'affaire Michaud. Par sa faute, par sa très grande faute, il a perdu toute crédibilité. Ce calomniateur a aussi perdu tout le respect qu'on lui avait jadis accordé, surtout qu'il n'a aujourd'hui encore, ni la droiture, ni la grandeur, ni le courage de présenter ses excuses à monsieur Michaud. Quelle petitesse! Nous le lui rappellerons dès qu'il ouvrira la bouche pour nous endormir avec le gaz de schiste.

  • Grarlam Répondre

    8 octobre 2011

    Lucien Bouchard est tellement asservi aux compagnies qu'il utilise la mauvaise verbalisation pour une contribution de l'état aux gaz de shistes.
    Ce n'est pas aux comapgnies à demander à l'état de se joindre à elles pour exploiter nos richesses naturelles, c'est à l'état à inviter les compagnies à ce faire, et à poser ses conditions.
    Si je possède une terre, ce ne sont pas les voisins qui doivent venir demander mon aide pour exploiter ma ferne, mais c'est à moi à inviter les voisins. Je suis le propriétaire.
    Lucien Bouchard qui a déjà dû négocier pour les intérets du Québec et du canada, en politique , devrait savoir ça.

  • Archives de Vigile Répondre

    8 octobre 2011

    M. Kahlé,
    Votre texte est un cri du cœur et il devrait y en avoir d’autres comme ça. Mais voilà, Lucien Bouchard fait, à l’évidence, partie des vendus et les cris du cœur ne l’affectent en aucune manière. J’ai d’autant plus de mépris pour de tels personnages et leurs mensonges tellement bien ficelés que la population a cru en leur chant du coq et s’est fait avoir comme c’est pas possible. Comme le dit Mme. Marie-Mance Vallée, leurs enfants seront riches pour longtemps et ont l’impression de survoler la plèbe.
    Actuellement, je ne souhaite qu’une chose, qu’on entende plus parler de ce paria, de ce traître de Lucien Bouchard. Quand on le pense disparu, ….woops!, on le voit réapparaître pour défendre une autre ignominie. Quand va-t-il se rendre compte qu'il n'a plus de crédibilité? Comme dirait M. Yves Michaud dans le Devoir d’aujourd’hui, qu’il aille au diable lui et ses semblables!
    Ivan Parent

  • Archives de Vigile Répondre

    8 octobre 2011

    Mais ses fils et leur descendance jusqu'à la dixième génération seront riches.
    Vendre son âme, voilà.