Les universités sous-financées de 800 millions $, selon les recteurs

Marois ouverte aux "accommodements"

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Financement des universités

(Québec) Nouvelle étude en main, les recteurs estiment maintenant le sous-financement de leur réseau à plus de 800 millions $.
Dans une rencontre privée avec eux, lundi matin, Pauline Marois s'est montrée ouverte à des «accommodements» dans l'application des compressions aux universités.
La précédente analyse du manque à gagner des finances universitaires fournie par la Conférence des recteurs et des principaux des universités du Québec (CREPUQ) remontait à quelques années. Elle chiffrait alors à 620 millions $ le sous-financement. Lors de la rencontre lundi, au bureau montréalais de la première ministre, une nouvelle étude qui constate une hausse considérable du problème pour les gestionnaires des universités a été déposée.
Présent à la réunion, le ministre de l'Enseignement supérieur, Pierre Duchesne, qui s'est déjà interrogé sur l'existence même d'un sous-financement, s'est réjoui de ce nouveau document. «Il est intéressant que de nouvelles études soient déposées, a-t-il commenté au Soleil, lundi. Nous sommes favorables à cela. Toute étude est utile. On va ensuite les évaluer. [...] Nous sommes heureux que la CREPUQ dépose des documents. On voit qu'elle prend l'exercice au sérieux.»
La nouvelle étude des recteurs devrait alimenter les discussions lors de la troisième de quatre rencontres préparatoires au Sommet de l'enseignement supérieur, jeudi et vendredi, à Sherbrooke, sous le thème «La gouvernance et le financement des universités». Le sommet aura lieu à Montréal à la mi-février.
Compressions dénoncées
Les gestionnaires du réseau universitaire dénoncent les compressions imposées à leur budget par le gouvernement Marois, particulièrement celles pour l'année en cours, 2012-2013. Lundi, le message qui leur a été livré par Mme Marois est qu'elle serait «ferme sur les objectifs, mais souple sur les moyens», a affirmé M. Duchesne.
«Ma sous-ministre rencontre les recteurs un par un pour connaître la réalité de chacune des universités, ajoute le ministre. [...] Le gouvernement essaie de créer un climat favorable» aux discussions.
La première ministre, qui n'a pas l'intention de revoir ses compressions, a rencontré séparément les dirigeants des établissements du réseau de l'Université du Québec et des universités «à charte». Des réunions de près de deux heures chacune.
Le recteur de l'Université Laval, Denis Brière, jette un regard positif sur l'exercice mené avec Mme Marois et M. Duchesne. Ne serait-ce que pour améliorer les communications entre eux.
«On nous a dit qu'il y aurait peut-être des accommodements possibles» pour les compressions, a indiqué M. Brière. Pour sa part, il suggère que les compressions puissent être considérées par les universités comme des «comptes à recevoir». Un aménagement comptable qui leur permettrait de protéger l'équilibre de leur budget actuel et d'étaler le paiement des compressions.
Il n'y a pas de rencontres prévues «pour l'instant» entre d'autres acteurs du sommet et la première ministre, a fait savoir le ministre Duchesne.
La présidente de la Fédération étudiante universitaire, Martine Desjardins, trouve «un peu agaçant» que les recteurs obtiennent des rencontres privées au lieu de s'expliquer publiquement sur leur gestion des fonds publics. Elle s'interroge toujours sur d'éventuels déficits «fabriqués» par les recteurs en transférant des sommes considérables de leurs budgets de fonctionnement vers des fonds d'immobilisation.
«J'espère qu'ils seront prêts à s'expliquer jeudi et vendredi» lors de la rencontre thématique de Sherbrooke, dit-elle.


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