Les souverainistes pourraient s’inspirer de Legault, selon Catherine Fournier

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À mots couverts, Fournier annonce la création d'un nouveau parti politique

Le parcours de François Legault pourrait bien devenir une source d’inspiration pour Catherine Fournier, l’ex-députée péquiste qui a claqué la porte de sa formation politique, lundi, préférant porter désormais l’étiquette d’élue souverainiste indépendante.


La preuve est faite que la démarche politique privilégiée depuis une décennie par l’ancien ministre péquiste et actuel premier ministre pourrait inspirer les souverainistes déçus de l’état actuel des choses, a commenté en substance la députée de Marie-Victorin, en entrevue à La Presse canadienne, mercredi.


«Visiblement, dit-elle, c’est une démarche qui a eu du succès.»


Alors député péquiste, François Legault avait claqué la porte du Parti québécois (PQ) en 2009, avant de regrouper quelques personnes autour de lui pour former un mouvement de réflexion autour d’une éventuelle troisième voie, ce qui a mené à la rédaction d’un manifeste puis à la création d’un parti politique, la Coalition avenir Québec (CAQ) en 2011, porté au pouvoir en 2018.


«Force est de constater que ce qu’a entrepris M. Legault, ça a fonctionné», constate-t-elle, tout en laissant toutes les portes ouvertes sur la suite des choses.


Le rassemblement des forces souverainistes qu’elle dit souhaiter de toutes ses forces pourrait donc «passer par une démarche comme» celle-là, selon la jeune députée de 26 ans, qui exhorte tous les souverainistes québécois, de toutes allégeances, à se regrouper sous un même parapluie, loin de celui du PQ.


«J’espère que les souverainistes vont avoir la lucidité de se rendre compte qu’il faut qu’on se rassemble», insiste Mme Fournier, qui avoue avoir quitté le PQ sans avoir d’idée précise du moyen à privilégier pour obtenir un tel résultat.


Du bout des lèvres, elle parle de la création éventuelle d’un parti politique à temps pour le prochain rendez-vous électoral, en 2022. Mais elle demeure très prudente sur la suite des choses.


«Les étapes restent à définir», résume-t-elle, reconnaissant que l’accession à la souveraineté devra nécessairement passer par «un véhicule politique organisé».


Mais il faut d’abord bâtir une «masse critique» d’électeurs intéressés à se lancer dans cette nouvelle aventure aux contours encore mal définis.


«Véhicule»


Dans un monde idéal, en 2022, «si on est capables de rassembler les souverainistes, oui, il faut que ça s’articule via un véhicule politique pour prendre le pouvoir et mettre en marche une démarche d’accession à l’indépendance», dit la députée, qui préfère l’expression «véhicule» à celui de «parti».


Ce nouveau «véhicule» viendrait donc diviser encore plus le vote souverainiste, déjà réparti entre le PQ et Québec solidaire (QS).


«Tout le plan de match reste à bâtir. Cela laisse un monde de possibilités», répond la députée, si on lui demande quelles seront les prochaines étapes.


Il n’y aurait donc pas de plan secret déjà en chantier, ni d’organisation occulte prête à lancer une nouvelle offensive souverainiste.


Il n’y aurait pas, non plus, de leader en attente qui tirerait les ficelles en coulisses.


Le nom de l’ancien député péquiste et ex-chef d’Option nationale, Jean-Martin Aussant, circulait dans les médias depuis deux jours, mais ce dernier a tenu à faire une mise au point mercredi, sur sa page Facebook.


Aussant: pas de «nouveau parti»


Dans son message, le candidat défait du PQ dans Pointe-aux-Trembles lors du scrutin d’octobre dernier a nié toutes les rumeurs d’un éventuel retour en politique active.


«Je ne suis pas en train de créer un nouveau parti politique. J’ai deux enfants et je travaille sur des mandats professionnels prenants et emballants. Ça remplit un agenda», dit celui qui s’est joint récemment à la Guilde des développeurs de jeux vidéo.


Il dit avoir senti le besoin de faire «une mise au point» pour contrer les «élucubrations» entendues sur son compte ces derniers jours.


«Je ne suis plus en politique active mais je suis encore souverainiste, je le serai toujours, comme plusieurs centaines de milliers de personnes au Québec d’ailleurs. Ce n’est pas une tare, c’est un désir d’être simplement maîtres chez nous», a-t-il ajouté, visiblement agacé par les rumeurs et le traitement médiatique reçu.


À propos de la démission de son «amie» Catherine Fournier du caucus péquiste, il affirme n’y être pour rien.


«Je n’ai pas hypnotisé Catherine Fournier pour qu’elle prenne la décision de siéger comme indépendante», dit celui qui entend bien continuer à contribuer au débat politique.


Il dit aussi avoir dû annuler une discussion avec des étudiants du Collège Brébeuf mercredi, par ce qu’il souffrait d’un virus ou d’une intoxication alimentaire. «Rien de plus grave, pas de complot ici non plus», ajoute l’ancien député.




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