Les souverainistes inspirés par la Catalogne

Indépendance — Une conjoncture favorable


Le succès des partis indépendantistes catalans inspire les souverainistes du Québec. Une centaine d’entre eux s’était en effet réunie dimanche à l’initiative du Nouveau Mouvement pour le Québec (NMQ) au théâtre Plaza de Montréal.
Le but de la rencontre était de trouver des solutions afin de rassembler la mouvance souverainiste québécoise. Pour l’ancien premier ministre péquiste Bernard Landry, la solution se trouve de l’autre côté de l’Atlantique, en Catalogne. Il a fait sa propre analyse de la victoire des indépendantistes catalans, en espérant qu’elle inspirera les souverainistes d’ici.
« C’est un parti indépendantiste de droite qui a eu le plus grand nombre de sièges, mais minoritaire, avec l’aide d’un parti indépendantiste de gauche, qui a réussi une très belle performance, les deux ont la majorité, et peuvent les conduire au référendum. Ça ne vous fait pas penser à une certaine comptabilité électorale ? », a-t-il lancé, sous les applaudissements nourris des militants.
Si les souverainistes québécois avaient réussi à mettre en place un cadre politique similaire à celui de la Catalogne, le chef d’Option nationale, Jean-Martin Aussant, aurait été élu, au détriment de François Legault, lance M. Landry, ovationné, une fois de plus, par les militants.
Les souverainistes du Québec ne pourront pas s’unir sous la bannière d’un même parti politique, pense M. Landry. « J’ai encore rencontré Amir [Khadir] hier [samedi], je ne le vois pas passer au PQ dans un horizon rapproché », dit l’ancien premier ministre. M. Landry veut plutôt que les trois partis souverainistes fassent « un pacte mathématique aux prochaines élections ».
C’est notamment pour mettre en place un tel pacte que le NMQ a été créé en 2011. La victoire des souverainistes aux dernières élections est toute relative, constate Jocelyn Desjardins, le porte-parole du rassemblement.
Le Parti québécois est minoritaire, Option nationale a été rayé de la carte électorale et Québec solidaire a seulement réussi à faire élire deux députés, regrette M. Desjardins. Le NMQ souhaite organiser au printemps prochain un « congrès national québécois », pendant lequel les partis politiques souverainistes pourront tenter de trouver un terrain d’entente.
Mais la « convergence » des partis, voulue par le NMQ, ne se produira peut-être pas aux prochaines élections, estime le metteur en scène et militant souverainiste, Dominic Champagne. « Probablement que le Parti québécois fera le pari avec son gouvernement qu’ils sauront rallier et faire l’économie des alliances avec Option nationale et Québec solidaire. Probablement qu’Option nationale fera le pari qu’il va pouvoir grossir son membership, et Québec solidaire aussi », explique-t-il.
M. Champagne revient tout juste d’un voyage à Barcelone, où il a contribué à mettre en scène un spectacle. Il en a profité pour parler de politique avec les indépendantistes catalans. Le metteur en scène dit avoir été interpellé par ces derniers, au sujet de la situation au Québec. « Ils nous disaient : “mais où est-ce que vous êtes, les Québécois ? Vous étiez un phare pour nous dans la nuit et, maintenant, vous n’êtes même plus sur le radar” », se souvient-il.
Reste à savoir si les responsables des partis politiques souverainistes accepteront de se joindre au « congrès national québécois », voulu par le NMQ.


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