SABLES BITUMINEUX

Les risques liés au transport inquiètent des scientifiques américains

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Tous les prétextes sont bons pour retarder ou même compromettre le transport de pétrole bitumineux canadien aux États-Unis

Vancouver — Le transport de sables bitumineux de l’Alberta, que ce soit par oléoduc, wagon-citerne ou cargo, présente des risques environnementaux et des réglementations incomplètes, et comporte plusieurs variables inconnues, préviennent des scientifiques américains.
C’est du moins la conclusion qu’ils présentaient en septembre dernier dans un rapport de 153 pages. Les experts de la National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA) des États-Unis, qui ont rédigé l’étude, évaluent les impacts et les mesures d’urgence en cas de déversement de produits chimiques sur les côtes.
Enbridge, la compagnie derrière le projet de Northern Gateway qui relierait l’Alberta à la côte britanno-colombienne, rétorque de son côté que la plupart des inquiétudes soulevées dans le rapport sont dépassées, surfaites ou ont été résolues depuis.
Le rapport évalue les différentes façons de transporter le bitume de l’Alberta aux États-Unis par voie terrestre et maritime. On y étudie notamment le projet d’oléoduc Kinder-Morgan Trans Mountain, à Vancouver, celui de Keystone — qui relierait l’Alberta au Texas —, et le Northern Gateway. « La plupart des produits pétroliers sont ou seront transportés grâce aux oléoducs déjà existants ou dont la construction a été proposée. Toutefois, nous pouvons nous attendre à une hausse marquée du recours aux transports ferroviaire et maritime alors que de nouveaux oléoducs sont construits pour répondre à la production accrue de sables bitumineux », indique-t-on dans le rapport.
Six experts de l’Université de Washington ont rédigé le rapport sous la direction du professeur Robert Pavia.
Questions en suspens
Il a souligné qu’à son avis, la question n’était pas tant de savoir si un déversement risquait ou non de se produire, mais plutôt de déterminer si les autorités seraient prêtes à réagir adéquatement en cas d’accident.
Le rapport souligne également qu’il reste encore plusieurs questions en suspens en matière de transport du bitume. « À ce jour, on ne répertorie que quelques études sur le comportement des produits de sables bitumineux en cas de déversement dans l’eau et sur leurs impacts environnementaux », déplore-t-on dans le document.
« La plupart des tests ont été menés en laboratoire ; il est donc difficile de prévoir quel sera le véritable comportement de ces produits dans un environnement naturel. »
Plus tôt ce mois-ci, un rapport publié par le gouvernement fédéral démontrait que le bitume dilué coulerait au fond de la mer lorsqu’il est mêlé à des sédiments et battu par les vagues. Mais si le brut n’est pas mêlé à des sédiments, le tout flottera à la surface de l’eau de mer, même après évaporation des liquides ou exposition au soleil.
Le rapport américain souligne aussi qu’une poignée seulement de déversements se sont produits aux États-Unis et au Canada.
Le directeur des communications d’Enbridge, Ivan Giesbrecht, affirme qu’il s’agit là d’une bonne nouvelle. « C’est une preuve supplémentaire que ces produits ne représentent pas de risques accrus de corrosion de l’oléoduc », a-t-il soutenu.


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