L'unité des souverainistes sans exclusive

Les relations entre le PCQ et Québec solidaire pourraient changer

Depuis le début, contre le sectarisme

Tribune libre

Réunis, à Québec, samedi le 5 juillet dernier, les membres du Comité Central du Parti communiste du Québec (PCQ) ont convenu à l'unanimité d'endosser une série de propositions présentées par le chef du parti, André Parizeau, et qui, si elles sont adoptées par un congrès extraordinaire qui aura lieu en octobre prochain, entraînera une modification importante dans la nature de nos rapports avec Québec solidaire.

Le Comité Central du PCQ est l'instance la plus importante, entre les congrès, au sein de ce mouvement, et c'est normalement à ce niveau que se décide la tenue de congrès et/ou peuvent se prendre un certain nombre d'autres décisions importantes. Cette décision marque du même coup le début d'une importante période de débats qui aura lieu au sein du parti et qui portera justement sur cette question.

Ce congrès extraordinaire se tiendra samedi le 18 octobre et tous les membres du parti y sont conviés et pourront prendre part aux délibérations et aux votes. Ce congrès se tiendra dans la grande région de Québec.

Le chef du PCQ, André Parizeau, a tenu à souligner le fait que de telles propositions ne devraient d'aucune manière être interprétées comme un signe indiquant une remise en question plus globale de toute notre vision, défendue jusqu'ici, au niveau des alliances. « En fait, c'est bien plutôt le contraire; nous sommes plus que jamais convaincu de l'importance de telles alliances. Si nous arrivons aujourd'hui avec ces propositions, c'est dans l'espoir que cela serve ultimement, de manière encore plus cohérente, cette même vision ».

«Il y a maintenant, près de dix ans s'amorçaient d'importantes négociations entre d'une part la défunte Union des forces progressistes (UFP) et le mouvement Option Citoyenne, lesquelles négociations devaient ultimement mener à la création de Québec solidaire. Nous étions nous-mêmes au premier rang de tous ces efforts pour renforcer l'unité des forces de gauche et faire faire à ces mêmes forces un bond qualitatif important par en avant. J'étais moi-même sur le comité de négociation qui pilotait tout le processus. Depuis 2008, nous sommes officiellement aussi un collectif dûment reconnu au sein de Québec solidaire. Après toutes ces années, il convient de prendre un peu de recul, de faire le point et de déterminer en même temps si le type de rapports que nous avons avec Québec solidaire correspond toujours à ce qui serait le mieux de faire, toujours en lien avec nos objectifs plus globaux. C'est ce que nous nous proposons maintenant de faire et c'est aussi le sens à donner à toutes ces propositions.»

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Parmi les autres décisions prises le 5 juillet par le Comité central, on doit également mentionner le fait que le prochain congrès régulier du parti aura pour sa part lieu durant la fin de semaine des 8 et 9 août 2015. Dans cette perspective, et tout de suite après la tenue du congrès extraordinaire d'octobre, s'amorcera donc une autre série de consultations auprès des membres.

En premier lieu, cela concernera la poursuite du processus de bonification de notre programme politique. Tel que convenu, lors du précédent congrès de 2012, les discussions porteront entre autres choses sur notre vision des alliances.

Lors de ce congrès, une attention particulière sera également accordée au renforcement de la direction du parti ainsi qu'à la préparation de la relève. Le chef du parti, André Parizeau, a profité de notre rencontre du 5 juillet pour annoncer qu'il sera à nouveau candidat à ce poste, lors de ce prochain congrès, mais que cela sera alors son dernier mandat.

Globalement, d'ici les douze prochains mois, les membres du PCQ ne chômeront pas, au niveau des débats à faire. La prochaine période s'annonce en même temps comme une qui pourrait être non seulement très intéressante mais aussi une occasion importante pour établir les bases du parti de manière encore plus solide.

Cet autre congrès surviendra 10 ans après la tenue de celui, tenu en 2005, qui marqua une étape marquante de son histoire. On se rappellera que ce congrès ne se fit pas sans heurts, puisqu'il entraîna, rapidement après, la coupure de nos liens avec le Parti communiste du Canada; il fut en même temps le point culminant d'une longue bataille pour affirmer, clair et net, notre appui à la cause de l'indépendance du Québec.

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Ci-joint, vous trouverez le projet de résolution principale, endossée à l'unanimité par les membres du Comité central du PCQ, le 5 juillet dernier, et qui est maintenant soumis pour discussion, auprès de nos membres. Le tout sera soumis pour approbation finale au congrès extraordinaire qui se tiendra le 18 octobre prochain dans la grande région de Québec. Nos sympathisants, sympathisantes, et amiEs sont également invités à en prendre connaissance et à nous faire parvenir leur avis sur ce que ce projet de résolution contient :

Qu'il soit résolu de réaffirmer notre fierté d'avoir contribué, de manière importante, tout au cours des deux dernières décennies, au renforcement de l'unité des forces de gauche, laquelle unité devait, entre autres choses, se manifester par la création de l'Union des forces progressistes (UFP), puis de Québec solidaire.

Qu'il soit également résolu de rappeler que l'unité des forces de gauche, ainsi que du mouvement souverainiste, sont autant d'éléments stratégiques pour l'avenir d'un Québec indépendant et socialiste et qu'il sera de notre responsabilité, en tant que membres du PCQ, de continuer à œuvrer dans cette même direction au delà des aléas créés par les développements récents sur la scène politique. Ce qui suit ne devrait d'aucune manière être vu comme un repli de notre part à cet égard. En fait c'est tout le contraire qui sous-tend ce qui suit.

Qu'il soit également résolu, à partir de maintenant, et nonobstant ce qui est mentionné plus haut, que nos membres ne soient plus obligés, de manière statutaire, d'être en même temps membre de Québec solidaire, et que nous puissions désormais, et conséquemment, recruter des membres qui ne seraient en même temps membres d'aucun autre parti et qui ne voudraient pas non plus devenir membre d'autre formations, et/ou qui seraient déjà membres d'autres formations, sans que cela soit forcément Québec solidaire. Comme nous le disions plus haut, le fait d'adopter cette nouvelle approche ne représente, d'aucune manière, un changement d'attitude, de notre part, face au rôle que Québec solidaire pourrait encore et devrait jouer. Cela découle d'abord et avant tout de la nécessité, pour nous, que nos gestes et nos méthodes d'organisation reflète en même temps mieux notre approche stratégique à plus long terme. Cela tient également compte de l'analyse faite quant à l'état des lieux.

Qu'il soit également résolu que le PCQ réaffirme sa volonté de continuer à appuyer Québec solidaire chaque fois que cette formation prendra des positions qui vont dans le sens d'un renforcement des idées de gauche, de même que d'une plus grande unité au sein du mouvement souverainiste. En prenant cette nouvelle approche, nous tenons en même temps à réaffirmer notre droit le plus strict à critiquer chez les autres, ce qui implique aussi Québec solidaire, ce qui pourrait nous apparaître comme erroné. Cela, nous l'avons plus d'une fois fait vis-à-vis du PQ et nous croyons avoir également le droit de le faire face à Québec solidaire, si cela peut contribuer à faire avancer les choses. Nous croyons tout aussi crucial de souligner l'importance qu'il y aurait à appuyer, chez d'autres formations, tout geste qui irait également dans le sens d'aider à progresser sur la scène politique. En récupérant, pour nous mêmes, notre pleine liberté de parole et d'action, nous espérons être encore plus à même de remplir notre rôle en tant que parti communiste.

Qu'il soit également, et conséquemment, résolu que le PCQ puisse désormais disposer d'une pleine liberté, sans entrave aucune, comme cela pouvait être jusqu'ici le cas du fait que nous étions un collectif au sein de Québec solidaire, dans tous les domaines de l'action politique, y compris en ce qui touche aux choix et mots d'ordre reliés à la tenue d'élections partielles ou générales.

Qu'il soit également résolu, dans les circonstances, et en tout respect pour notre approche qui a toujours été de manifester auprès des autres forces de gauche un maximum de transparence et de franchise dans toutes nos décisions, de faire connaitre le plus rapidement possible, auprès de la direction de Québec solidaire, dès que ces résolutions auront été effectivement adoptées en congrès, notre décision de ne plus vouloir continuer à être un collectif au sein de leur formation.

Qu'il soit finalement résolu d'encourager tous les membres qui le désireraient, à poursuivre, à titre individuel, leurs implication dans Québec solidaire, toujours dans la perspective de faire avancer la cause de l'indépendance et du socialisme, mais aussi de respecter le choix de ceux et de celles qui, au sein du PCQ, prendraient une autre décision, préférant plutôt, et dans leur cas, concentrer leurs énergies ailleurs, comme par exemple dans un autre parti, toujours dans la perspective de faire avancer nos objectifs globaux.

Pour plus de détails : www.pcq.qc.ca

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7 commentaires

  • Michaël Lessard Répondre

    17 juillet 2014

    Je ne suis pas membre du PCQ, mais je crois qu'il serait mieux que le PCQ soit plus indépendant et distinct de QS. Cela réduirait la confusion de certain-es face au statut des deux partis. Aussi, de manière générale, le fait de pouvoir être membre d'un ou de l'autre, de manière clairement distincte, est mieux sur le plan démocratique et des libertés.
    Pour le reste, je suis membre de QS et je suis content de dire que je peux critiquer mon propre parti sans heurt (ce n'est pas rien: dans d'autres partis que je ne nommerai pas, cela passe très mal).

  • Jean-Pierre Durand Répondre

    17 juillet 2014

    À Mario Boulet et Michel Rolland. Je serai bref... puisque je suis présentement en vacances et que je tente de réduire mes activités politiques (sans jamais y parvenir tout à fait). D'abord, je suis désolé si mes propos ont pu sembler agressifs à M. Boulet, car telle n'était pas mon intention, loin de là. L'agressivité n'est pas dans ma nature. Mais il reste que j'ai fréquenté longtemps (et encore aujourd'hui) des auteurs comme Jacques Ferron et Pierre Falardeau et il se peut que certains traits de leur personnalité aient déteint sur moi.
    Sur l'histoire du PCQ, je vous suggérerais de jeter un œil sur le site www.pcq.qc.ca, qui me semble apporter de précieuses informations, ou encore de lire le très bon texte de l'historienne Josiane Lavallée, "Du Parti de la démocratie socialiste à Québec solidaire: 1995-2010", paru dans le Bulletin d'histoire politique (VLB Éditeur, 2011).
    Le Parti communiste du Québec est bien petit, j'en conviens, mais cela n'enlève en rien, en démocratie, la légitimité de son existence et de son propos. Les idées communistes, n'en déplaise à Charles Simon (qui se permet quelques blagues soi-disant drôles, mais qui ont de la barbe), sont là pour durer. Loin d'être sectaire, le PCQ entend jouer un rôle dans cette lutte pour affranchir le Québec de la tutelle canadienne, sans perdre de vue son objectif social. Le PCQ sait bien (et bien d'autres le savent aussi) que ce n'est pas un parti de gauche seul ou un parti de droite seul qui parviendra à hisser le Québec au rang d'une république indépendante, mais qu'il faudra les efforts concertés de tous, qu'il faudra des alliances... sinon ce sont les forces du statu quo qui mèneront le bal, déjà qu'elles ont 4 ans devant elles ! Ici et là, nous voyons poindre des éléments d'unité positifs, que l'on pense à la victoire récente de Mario Beaulieu à la tête du Bloc québécois (on sait que monsieur Beaulieu est rassembleur et qu'il a su s'entourer de gens de diverses allégeances souverainistes), que l'on pense au Réseau Cap sur l'indépendance (dirigé par le jeune Maxime Laporte) qui regroupe quelques dizaines d'organisations souverainistes de la société civile, etc. Bref, il existe un bien réel mouvement unitaire au sein des indépendantistes... et c'est dans cette optique que le PCQ propose à ses membres de renoncer à son statut de collectif reconnu au sein de QS afin de favoriser l'unité au-delà des allégeances spécifiques et somme toute légitimes de chacun.
    Enfin, en prévision du Congrès extraordinaire du PCQ d'octobre prochain, le PCQ organise des petites rencontres informelles (en août et en septembre) avec toutes les personnes intéressées et sérieuses qui voudraient apporter leurs commentaires à cette démarche. Les informations pour ces rencontres peuvent être obtenues, notamment, en contactant par courriel ou autrement le PCQ.
    Bon, ma femme me dit de lâcher l'ordinateur, que c'est les vacances. Tiens, comme on est en plein Festival Juste pour rire, et si on en profitait pour aller voir le spectacle de monsieur Charles Simon... qui se tient dans une très petite salle (une boîte téléphonique, en fait) du quartier des spectacles... Quoi, on peut rire, c'est les vacances !

  • Mario Boulet Répondre

    17 juillet 2014

    Monsieur Jean-Pierre Durand,
    Je vous suis gré de votre réponse, mais je la sens agressive et de saveur caustique. Le clan du « Oui » était l'une des deux options à la question référendaire. Elle n'était pas un parti politique. À tout moment, M. Dumont de l'ADQ aurait pu s'en dissocier et joindre le clan du « Non ».
    Je ne suis pas historien moi non plus, mais en réalisant quelques recherches, en juillet 2012 le Parti Communiste du Québec s'est officiellement dissout à l'intérieur de Québec Solidaire. Le Directeur général des élections Jacques Drouin en a décrété la mort en juillet 2012. Le PCQ n'est devenu qu'un collectif ou d'une formation non régie à l'intérieur de Québec Solidaire.
    J'ignore qui vous êtes Monsieur Durand, mais votre désinvolte personnalité me rend perplexe. Vous semblez être plus impliqué qu'il ne le semble au sein de Québec Solidaire. La vérité m'aurait suffit au lieu que vous me forciez à faire des recherches. Vous semblez partager un fort lien de Kamaraderie avec Monsieur André Parizeau.

  • Archives de Vigile Répondre

    17 juillet 2014

    Chers amis du PCQ,
    Bravo pour les remises en question. Ce qui me plaît et que je retiens de vous, est que vous êtes socialistes et indépendantistes. Le nombre de membres que dénombre votre parti est sans importance. Ce qui importe est la marche du Québec vers le socialisme et l’indépendance. Le PQ rallie des milliers de membres, mais ce parti néolibéral et électoraliste ne servira jamais le bien commun, pas plus qu’il nous mènera vers notre indépendance nationale. Québec Solidaire qui, tout tiers parti qu’il soit, parle la langue de bois, ne se dit ni socialiste, ni indépendantiste. Il est « solidaire » et « souverainiste ». Ce mini parti est un PQ en devenir (http://www.lavenirduquebec.org/?p=1070 ). Il est un parti centriste. La question que je me pose est : les causes du socialisme et de l’indépendance du Québec ont-elles avancé depuis que vous vous êtes enfermés dans Québec solidaire ? Si, après avoir affirmé votre détermination à faire du Québec un pays, plutôt que de vous ramollir sur la question sociale, vous vous étiez, au contraire, affirmés ; le Québec serait-il moins réactionnaire ?
    Pour ma part, je me demande ce que fait un parti dit communiste au sein d’un parti centriste ? Je comprends que vous en ayez assez de la marginalité, que vous désiriez utiliser la force du nombre, mais à quoi sert d’être un parti fort, si c’est pour ne rien changer (http://www.vigile.net/Non-a-la-strategie-et-a-la ) ?
    Bonne réflexion !
    Michel

  • Jean-Pierre Durand Répondre

    16 juillet 2014

    À Mario Boulet. Je ne suis pas historien, mais avec la création de l'Union des forces progressistes, le Parti communiste du Québec ne s'est pas dissous. Lorsqu'il y a coalition ou front uni, des partis peuvent s'associer sur certaines bases sans pour autant disparaître. En 1995, on se rappelle que Mario Dumont s'était associé au camp du Oui, sans pour autant abandonner son organisation. Deuxièmement, dans le PCQ il y a le mot communiste, or, à ce que je sache, QS n'a jamais prétendu être communiste et, de fait, il n'est pas communiste. C'est aussi simple que cela. Si vous avez des doutes là-dessus, prenez la peine de lire le programme politique du PCQ pour vous en convaincre (il est disponible en ligne sur le site www.pcq.qc.ca ). Le Parti communiste du Québec est conséquent avec sa position de défendre les alliances entre partis indépendantistes (PQ, QS, ON...), seule condition pour arriver enfin à l'indépendance nationale du Québec. Le PCQ ne met d'aucune façon son idéal socialiste de côté, mais il comprend qu'à l'heure actuelle l'unité des partis et forces indépendantistes est incontournable et qu'elle constitue la meilleure façon d'arriver à l'indépendance du Québec. Pour ce qui est des lettres PCQ qui appartiendraient désormais au Parti conservateur du Québec, je vous rappelle que la FLQ (Fédération libérale du Québec) existait du temps où des bombes étaient posées par le FLQ ! Les lettres de l'alphabet ne sont pas la propriété de qui que ce soit... je connais moi-même un tas de personnes dont les initiales de leur nom sont MB et aucun d'eux ne s'appelle Mario Boulet !

  • Archives de Vigile Répondre

    16 juillet 2014

    Le Comité Central du Parti communiste du Québec (PCQ) comprend 7 personnes;
    2 sont des agents de la GRC
    3 sont des agents de la Sureté du Québec
    1 appartient a la CIA
    André Parizeau
    Il est possible de faire les réunions des militants dans une cabine téléphonique de Bell, assez de place.
    Si ce n'était pathétique ce serait risible.

  • Mario Boulet Répondre

    16 juillet 2014

    J'ai beaucoup de difficultés à comprendre votre fonctionnement. André Parizeau serait le chef du Parti Communiste du Québec. Hors, en 2001, il y a eu un fusionnement de trois partis de gauche pour former l'Union des forces progressistes. En 2005, ce parti fusionna avec Option Citoyenne de Françoise David pour former Québec solidaire.
    Dans ma tête à moi, le PCQ n'existe plus et est annexé à l'intérieur de QS. Pourquoi André Parizeau en est-il le chef? Le chef n'en serait-il pas Andrés Fontecilla et Françoise David? Déjà que vous êtes un parti à deux chefs en QS, y en aurait-il pas un autre caché en André Parizeau?
    Tout don fait au PCQ, ne va-t-il pas directement dans QS? L'acronyme PCQ est maintenant affublé au Parti conservateur du Québec depuis quelques années. Il n'appartient plus au Parti communiste du Québec.
    C'est énormément difficile vous suivre. C'est d'une confusion totale.