L’Autorité palestinienne va toucher 1,5 milliard de shekels (environ 400 millions d’euros ou 585 millions de dollars canadiens) en transfert de taxes dues par Israël, ont annoncé vendredi des responsables des deux gouvernements, une bouffée d’oxygène pour l’économie palestinienne en proie à une grave crise budgétaire.
Israël continuera de prélever une partie de ces taxes, correspondant selon lui aux allocations versées par l’Autorité palestinienne aux familles de Palestiniens emprisonnés ou tués pour avoir commis des attaques anti-israéliennes. Selon l’État Hébreu, cette politique encourage la violence.
Le transfert aura lieu dimanche, a déclaré à l’AFP un responsable du ministère israélien des Finances, Shai Badad.
Le ministre palestinien des Affaires civiles Hussein al-Cheikh a confirmé cette information.
Israël avait suspendu en février le paiement d’une partie de la TVA et de droits de douane prélevés pour les Palestiniens. En réponse, le président palestinien Mahmoud Abbas avait décidé de n’accepter aucun versement israélien tant qu’il serait incomplet, privant ainsi sa propre administration de centaines de millions d’euros.
L’Autorité palestinienne avait alors été forcée d’imposer des mesures d’austérité, en coupant de près de moitié le versement des salaires de ses employés.
Ces mesures ont porté un coup dur à une économie déjà minée par un chômage avoisinant 30 % dans les Territoires palestiniens, selon les données de la Banque mondiale.
Hussein al-Cheikh a indiqué vendredi que l’Autorité palestinienne et Israël avaient accepté d’examiner la question des allocations versées par Ramallah.
« C’est un pas en avant vers la résolution de la crise, mais la crise n’est pas finie », a t-il affirmé.
Des tensions avec Washington avaient aggravé la crise budgétaire de l’Autorité palestinienne: l’an dernier, le gouvernement américain a coupé plus de 500 millions de dollars d’aides diverses, après le gel par M. Abbas des relations avec l’administration du président Trump pour protester contre la reconnaissance américaine de Jérusalem comme capitale d’Israël.
Évoquant la crise des transferts de taxes et les coupes de l’aide américaine, la Banque mondiale avait qualifié en avril « d’intenable » la situation économique dans les Territoires palestiniens.