PARTENARIAT TRANSPACIFIQUE

Les obstacles se multiplient pour Barack Obama

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Rien ne presse

Le calendrier se complique pour le Partenariat transpacifique (PTP) dont le président des États-Unis, Barack Obama, veut faire l’une des pierres angulaires du « pivot » américain vers l’Asie. Après avoir laborieusement passé au printemps une première épreuve au Congrès américain, l’obtention d’un feu vert pour une procédure accélérée (« fast track ») qui donne des pouvoirs de négociations accrus au président des États-Unis (les élus ne pouvant se prononcer que sur la totalité du projet sans pouvoir l’amender), les discussions entre les parties prenantes ont buté sur plusieurs obstacles concrets lors de négociations conduites à Hawaï et qui se sont achevées dans l’impasse vendredi 31 juillet.

Sur l’archipel américain, malgré des avancées mises en avant par les participants, les crispations nationales l’ont finalement emporté entre les douze pays concernés (Australie, Brunei, Canada, Chili, États-Unis, Japon, Malaisie, Mexique, Nouvelle-Zélande, Pérou, Singapour, Vietnam). L’un des blocages a résidé dans l’insistance de la Nouvelle-Zélande à obtenir une franche ouverture des marchés de cette zone, notamment canadien, pour ses produits laitiers. Mais le Japon s’est aussi opposé à celle demandée pour le riz, et l’Amérique du Nord a réaffirmé ses réticences à l’encontre des pièces détachées pour l’industrie automobile japonaise qui ne proviendraient pas de pays signataires du PTP.

Les dossiers de la propriété intellectuelle et de la protection de certains médicaments du futur bloquent également les discussions.

Considérations nationales

Engagées depuis sept ans, ces négociations entre des pays qui représentent 40 % de la production mondiale risquent désormais d’être également entravées par des considérations politiques. Les échéances électorales prévues au Canada ne devraient en effet pas inciter le premier ministre conservateur Stephen Harper à lâcher du lest sur la question des produits laitiers. Ce dernier, qui a dissous la Chambre des communes au surlendemain de l’échec d’Hawaï, dimanche, et annoncé un nouveau scrutin pour le 19 octobre, est en effet candidat à un quatrième mandat.

Le calendrier politique va également s’accélérer aux États-Unis avec les campagnes pour les investitures républicaine et démocrate en vue de l’élection présidentielle de 2016. Mis en difficulté par son propre parti au printemps sur cette question de traité de libre-échange, M. Obama n’a pas pu alors compter sur le soutien de la favorite démocrate, Hillary Clinton, qui avait pourtant défendu le projet lorsqu’elle était secrétaire d’État de 2009 à 2013. Cette dernière ne veut pas s’aliéner l’aile gauche du Parti démocrate résolument hostile à un accord qu’elle juge mauvais pour les ouvriers américains.

Les négociations du PTP sont d’ailleurs suivies de près par les opposants à un projet de traité similaire engagé entre les États-Unis et l’Union européenne dont ils dénoncent l’opacité ou des mesures telles que la mise en place de tribunaux d’arbitrage privés pour trancher les différends.

L’argument martelé par M. Obama consiste pourtant à assurer qu’en l’absence d’un accord, la régulation de ce marché du Pacifique sera assurée sur des bases bien plus contestables, en matière sociale comme en matière d’environnement, par le géant chinois. La Chine, usant de son « soft power », n’a pas fait mystère de ses ambitions à ce sujet lors du sommet de l’Asia-Pacific Economic Cooperation organisé en novembre à Pékin et dont sont membres tous les pays engagés dans le PTP.

Le président des États-Unis, qui doit recevoir à Washington son homologue chinois Xi Jinping, lors d’une visite d’État prévue en septembre, souhaite boucler au plus vite ce cycle pour pouvoir ajouter un éventuel succès à son legs politique, alors qu’il quittera la Maison-Blanche dans dix-huit mois.

Après l’échec du 31 juillet, de nouveaux pourparlers ont cependant été évoqués à Hawaï par le ministre japonais de l’économie, Akira Amari. Ce dernier a même indiqué que les négociateurs pourraient se retrouver dès la fin du mois.


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