Les ingénieurs réclament un moratoire complet et immédiat sur l'exploration et l'exploitation des gaz de schiste

Gaz de schiste


MONTRÉAL, le 16 févr. /CNW Telbec/ - Dans le cadre du débat animé entourant le dossier des gaz de schiste, le Réseau des ingénieurs du Québec (RéseauIQ) a dévoilé aujourd'hui les résultats inquiétants d'un sondage d'opinion mené auprès de ses membres.
Réalisé auprès de 2135 ingénieurs entre le 13 décembre 2010 et le 9 janvier 2011 par la firme Senergis, ce sondage est sans équivoque : 59 % des ingénieurs déclarent être défavorables à l'exploitation des gaz de schiste au Québec, et 75 % voudraient voir la mise en place immédiate d'un moratoire complet sur l'exploration et l'exploitation des puits, en attendant que des études rigoureuses et indépendantes évaluent tous les impacts dus à l'extraction et proposent des mesures de mitigation.
Les ingénieurs ne sont pas totalement contre le développement d'une filière des gaz de schiste au Québec, mais ils ne considèrent pas le contexte et les conditions actuelles propices pour aller de l'avant. Au-delà du manque d'encadrement juridique sur la prospection et le développement de cette filière qui est mentionné par la grande majorité des répondants (86 %), selon plus d'un ingénieur sur 2 (56 %) les entreprises québécoises n'ont pas, à ce jour, l'expertise nécessaire pour prendre en charge l'exploration et l'exploitation de cette filière.
Par ailleurs, « les ingénieurs montrent des réserves quant aux délais du mandat du BAPE et portent un regard sévère à l'endroit du gouvernement du Québec : les 3/4 (76 %) considèrent qu'il agit principalement dans l'intérêt de l'industrie et non pas dans l'intérêt de la population » déclare Yves Lavoie, ing., président du RéseauIQ. En fait, la population n'a pas eu à sa disposition des données claires et objectives dès le début du processus pour connaître les impacts possibles d'une telle exploitation. « Les ingénieurs sont également très inquiets face à la quantité phénoménale d'eau requise, à l'utilisation de solvants chimiques, au traitement des eaux usées et aux grands risques d'accidents écologiques » de poursuivre M. Lavoie.
À la lumière de ces résultats, le RéseauIQ se questionne sérieusement sur l'urgence qui anime le gouvernement du Québec et les raisons qui le poussent à bousculer ainsi les choses. Il est important pour les ingénieurs de prendre le temps d'entreprendre correctement le processus, dans le respect des intérêts de la population et de la croissance de notre province. « Les ingénieurs sont connus pour être des gens très pragmatiques, mais ils ne sont pas moins dotés d'une conscience sociale forte, et c'est ce que démontrent les résultats de notre sondage » de conclure M. Lavoie.
En conclusion, dans le cadre d'un enjeu si complexe, qui met en lumière une toute nouvelle filière énergétique pour le Québec de demain, le RéseauIQ encourage le gouvernement du Québec de faire les choses sans précipitation et dans le bon ordre.
Pour lire le rapport complet :
_ http://www.reseauiq.qc.ca/fr/discussion/enquete_etudes/gazdeschiste.html
À propos du RéseauIQ : Le Réseau des ingénieurs du Québec est un organisme à but non lucratif qui représente plus de 59 000 membres répartis dans tout le Québec et dont la mission est de valoriser, promouvoir et servir l'ingénieur.


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