La relève patriote

Les imposteurs de la gauche québécoise

Extrait du livre dénonçant la rectitude politique québécoise

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Déconstruire la gauche québécoise

Extrait tiré du livre de Philippe Sauro Cinq-Mars, Les imposteurs de la gauche québécoise qui sera lancé à Montréal, ce mercredi, 26 septembre, au bar le Nestor, 6289 Rue St-Hubert.


« Par effet de conséquence, le Parti libéral du Québec, aujourd’hui, a complètement intégré le nationalisme officiel canadien. Il s’est laissé avoir par les mécaniques anciennes de l’impérialisme anglais, les stratégies ancestrales du dominion. Il est bien loin le temps de Bourassa affirmant à l’Assemblée nationale que «[…] le Canada anglais doit comprendre de façon très claire que, quoi qu’on dise et quoi qu’on fasse, le Québec est, aujourd’hui et pour toujours, une société distincte, libre et capable d’assumer son destin et son développement », unissant d’aplomb l’Assemblée et faisant se lever de sa chaise Parizeau, qui traversera la salle pour une poignée de main fraternelle avec son adversaire politique. Le PLQ d’aujourd’hui a capitulé pour de bon face à l’impérialisme canadien et à sa vision romancée et hypocrite d’un monde post-national. 


Ainsi, les libéraux québécois sont devenus les alliés objectifs de la postmodernité. En effet, on observe un enlignement spectaculaire des intérêts de la gauche postmoderne et des néolibéraux, les deux courants idéologiques étant essentiellement affairés à déconstruire les normes, l’un pour le bénéfice d’un supposé avancement des libertés individuelles, l’autre pour les bénéfices commerciaux et fnanciers. Les néolibéraux verront d’un bon œil la fragmentation du tissu social en occident, car il affaiblira les prétentions à l’exceptionnalisme national dans le grand marché global. À l’inverse, les inclusifs verront d’un bon œil l’ouverture des frontières et la dissolution de l’État-Nation parce que ces politiques accentueront l’arrivée d’immigrants et de nouvelles communautés culturelles qui fragmenteront toujours davantage la société libérale et qui verra à terme l’établissement de leur utopie diversitaire. Par exemple, au même moment où la gauche postmoderne milite contre les frontières, les financiers néolibéraux signent des accords commerciaux. C’est d’ailleurs l’avis de Nkolo Foé, pour qui la postmodernité découle d’un capitalisme avancé et globalisé :



Mais, comprendre aujourd’hui les idéologies postmodernes, c’est avant tout, saisir la logique culturelle du capitalisme avancé (Jameson 1991) ou encore les conséquences culturelles de la globalisation (Apparudai 1996). La vérité est que « le libre jeu des marchés et le libéralisme économique sont à la mode chez les postmodernes de l’ère postindustrielle » (Barber 1996: 241) 




Qu’on se le dise : des deux côtés, ces idéologies se révèlent destructrices et catastrophiques. L’utopie diversitaire ne mène pas au métissage et à la paix entre les communautés, mais plutôt à la division, à la ghettoïsation. Pour ce qui est de la mondialisation, elle engendre des contrecoups dont on ne fait que commencer à mesurer l’ampleur. Dans tous les cas, la préférence nationale est aujourd’hui attaquée à gauche comme à droite. On cherche à noyer l’identité nationale et tous les outils politiques qui sont nés à partir des révolutions libérales issues des Lumières.


Le multiculturalisme et le mondialisme servent-ils l’objectif historique de noyer l’identité québécoise dans le dominion et faire taire une bonne fois pour toutes les prétentions québécoises à l’indépendance, à l’obtention de leur État-Nation souverain? Ce serait dire que nous ne sommes jamais parvenus à entrer dans la modernité politique au Québec, et que ce rêve de devenir un jour un peuple libre et moderne est en train d’être saboté en même temps qu’est saboté le reste de l’occident dans ces deux tendances mortifères qui animent le Parti libéral du Québec. Bref, en 2018, le Parti libéral du Québec est toujours le parti des afaires, mais aussi le protecteur des minorités culturelles contre l’afrmation nationale québécoise. Par le fait même, il devient l’allié objectif de QS, plus intéressé par les antagonismes sociaux que par l’émancipation nationale. Les deux partis sont ainsi devenus les véhicules privilégiés de la déconstruction postmoderne. »



p. 70-73



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1 commentaire

  • Éric F. Bouchard Répondre

    28 septembre 2018

    Si vous poussez plus loin votre réflexion, vous vous rendrez compte que la québécitude elle-même participe de l’imposture gauchiste que vous dénoncez. La post modernité s’affirme chez-nous dans les années 1950 et 1960, tout comme le néonationalisme québécois. Pour mieux dire, la québécitude fut l’un des visages politiques que la post modernité prit chez-nous, l’autre étant le multiculturalisme canadien. L’arrêt brutal de l’émancipation politique des Canadiens-Français à partir de 1968 et l’inéluctable dénationalisation qui s’ensuivit, n’est ainsi pas du seul fait du cadre canadien, mais bien davantage de celui du pluralisme au fondement même de la "post" identité québécoise. En ce sens, QS n'est que le fruit de la déconstruction identitaire et nationale que mènent le PQ et le PLQ depuis 50 ans. C'est sans doute pourquoi, froissé d'être dépassé par sa gauche, Lisée a-t-il tenu à initier un premier débat en anglais, afin que le PQ reprenne l'initiative dans ce long processus d'aliénation postmoderne.