Depuis son arrivée au pouvoir en 2014, Philippe Couillard a comprimé les dépenses publiques de manière radicale. D’un 4 % fort raisonnable, leur augmentation annuelle a chuté à 0,8 %. Résultat : une austérité nocive dont le premier ministre s’entête néanmoins à nier l’existence.
Elle est cependant bien réelle. Tel que l’a noté Gérald Fillion, journaliste spécialisé en économie, si le gouvernement « avait maintenu le même rythme de dépenses (...), ce seraient environ 6 milliards de dollars sur deux ans qui auraient été dépensés dans les services publics ».
Radical
D’où la réduction drastique en matière de qualité et d’accessibilité aux services publics. Ces ponctions budgétaires majeures expliquent aussi en bonne partie les « surplus » dont le gouvernement se vante, mais qu’il a engrangés sur le dos des citoyens. Y compris chez les plus vulnérables.
Bref, redonner des grenailles à la Santé et à l’Éducation après trois ans d’austérité débilitante, comme vient de le faire le ministre des Finances Carlos Leitão, est un marché de dupes pour les citoyens.
La même austérité lui a même permis une baisse minime d’impôts. Or, 278 $ par an et par personne, c’est 76 cents par jour. Même pas de quoi s’acheter une conserve de petits pois au Dollorama.
Mimétisme
D’un trait, cette minibaisse d’impôts prive toutefois les services publics d’un milliard de dollars. Une très mauvaise blague dont les Québécois sont les dindons de la farce.
À 11 mois du prochain scrutin, la manœuvre a toute la subtilité du nez de Pinocchio qui s’allonge au milieu du visage du ministre des Finances quand il jure à répétition qu’elle « n’a rien d’électoraliste ». Ce mimétisme libéral de la « vision » caquiste pour tenter de gruger dans les talles de François Legault crève pourtant les yeux.
À quand des gouvernements sortants qui, avant de se faire sortir, feraient enfin passer le bien commun avant leur obsession des sondages ?