En général, les politiciens américains prônent des relations internationales moins agressives quand ils sont dans l'opposition, et épousent un impérialisme affirmé quand ils sont au pouvoir. Les promesses de régler avant tout les problèmes internes et d'avoir des rapports respectueux avec les autres pays du monde passent rapidement après les intérêts du complexe militaro-industriel, comme l'appelait le président Eisenhower.
George W. Bush l'a bien montré en promettant « une politique étrangère plus modeste », et en envahissant ensuite deux pays pendant son premier mandat. Donald Trump également, en défendant la ligne du « America First », et en se vantant ensuite d'avoir forcé les pays de l'OTAN à augmenter leurs dépenses militaires, dans le but évident de stimuler l'achat de matériel aux entreprises américaines.
Or, les démocrates innovent ici, et font mentir cette règle. Dans l'opposition (et visiblement encore très frustrés de leur défaite de novembre 2016), ils n'ont de cesse de reprocher au président de vouloir apaiser les relations avec la Russie. Allez voir, par exemple, la dernière publication Facebook de Joe Biden.
Trump a beau ne pas être particulièrement tendre à l'endroit de la Russie, comme il l'a fait la semaine dernière en accusant l'Allemagne d'être entre ses mains, le simple fait de vouloir normaliser le dialogue semble insupportable aux yeux des va-t-en-guerre américains. On va même jusqu'à accuser le président de haute-trahison. Du côté des républicains, parti à l'héritage guerrier pour le moins imposant, le sénateur John McCain fait figure de champion du monde.
Pour ces faucons, qui ne sont jamais revenus de la Guerre froide, Washington n'est jamais assez violent, provocant et insultant à l'endroit de Moscou. À les écouter, il faudrait entretenir un climat de tension en permanence pour que l’ego de l'hyperpuissance puisse être flatté comme il se doit.
Mais que veulent-ils ?!
La guerre mondiale ?
Isoler la Russie pour renforcer la Chine ?
Leur irresponsabilité criminelle pourrait coûter cher au monde entier si on en venait à les écouter.