Les conservateurs veulent abolir le droit du sol

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L'immigration devient le sujet chaud du PCC : une révolution dans la citoyenneté canadienne est-elle à l'horizon ?

 Le Parti conservateur veut mettre fin à la citoyenneté par la naissance au Canada, une proposition qui est loin de faire l’unanimité au sein même des troupes conservatrices.


Actuellement, tous les bébés nés au Canada reçoivent automatiquement la citoyenneté canadienne. Cette pratique, appelée «droit du sol», est en vigueur dans de nombreux pays, dont aux États-Unis.


Le chef conservateur Andrew Scheer souhaite éliminer ce droit pour s’attaquer «abus».


L’élimination du droit du sol vise à endiguer le phénomène des «bébés passeports», ces enfants nés ici de mères étrangères. Celles-ci souhaitent généralement assurer un meilleur avenir à leur enfant en venant chercher la nationalité canadienne.


Les quelque 3000 membres du Parti conservateur réunis en congrès à Halifax ont voté en majorité en faveur de l’abolition du droit du sol. Les débats ont donné lieu à des échanges corsés entre les délégués.


Un militant québécois se présentant comme un avocat a souligné que le changement ferait en sorte que des enfants nés en sol canadien pourraient être dépourvus de citoyenneté.



Il a qualifié la proposition «d’extrême» en soulignant qu’elle répond à problème qui «n’existe peut-être pas». «On ne veut pas se retrouver avec des enfants apatrides, a dit Gabriel Thériault. Ces enfants n’ont pas choisi de naître au Canada, et ils n’auront aucun droit.»


Le député de Calgary Deepak Obhrai s’est lui aussi farouchement opposé au changement. «C’est une question d’égalité, a-t-il martelé. Nous ne pouvons pas choisir qui sera Canadien et qui ne le sera pas.»


Sa collègue députée de la Colombie-Britannique, Alice Wong, a plutôt invité les militants à appuyer la motion.


«Les bébés-passeports utilisent des ressources de notre système de santé. Nous devrions nous battre pour nos propres bébés», a-t-elle clamé.


Le Parti conservateur a annoncé hier que l’abolition du droit du sol ferait maintenant partie des enjeux discutés lors d’une tournée de consultation sur l’immigration qui doit commencer prochainement.