MARIE-EVE SHAFFER - MÉTRO - Bien qu’ils aient étudié en français pendant tout leur cheminement scolaire primaire et secondaire, les jeunes cégépiens qui décident de fréquenter un établissement anglais ont tendance à parler la langue de Shakespeare au quotidien.
C’est du moins ce qu’indique une étude rendue publique mardi par l’Institut de recherche sur le français en Amérique (IRFA). «Si on fréquente un cégep anglais, on utilise moins le français dans les commerces en tant que client, sur son lieu de travail en tant qu’employé et avec ses amis, a expliqué le président de l’IRFA, Patrick Sabourin. On regarde beaucoup moins de films et d’émissions de télévision en français. On dépense moins d’argent dans la culture francophone et on participe moins aux institutions démocratiques francophones.»
Pratiquement tous les jeunes francophones (99 %) qui étudient en français au cégep parlent la langue de Molière à la maison, contre 72,9 % pour les cégépiens francophones qui fréquentent un établissement collégial de langue anglaise. Dans un commerce, s’ils ont une information à demander, 97 % des étudiants francophones inscrits à un cégep français le feront en français, tandis que 64,2 % des étudiants francophones qui vont au cégep anglais aborderont un commis en anglais.
Sur les 700 cégépiens anglophones sondés par l’IRFA qui ont fréquenté des écoles primaires et secondaires anglaises, aucun n’a décidé de poursuivre son cheminement postsecondaire en français. «Il semble que dans la société où ces jeunes vivent, ils doivent parler anglais pour réussir», a laissé tomber M. Sabourin. Celui-ci n’a pas pu en dire plus puisque l’IRFA prépare une nouvelle étude qui expliquera pourquoi les étudiants québécois choisissent d’étudier en anglais.
L’étude, qui a été commandée par la Centrale syndicale du Québec, a été menée auprès de 1 736 étudiants inscrits à un cégep français et de 1 494 étudiants qui ont décidé d’aller dans un établissement collégial de langue anglaise.
Les cégeps anglais assimilent les jeunes francophones
Une étude montre que les cégépiens francophones qui fréquentent un cégep anglais parlent de moins en moins la langue de Molière
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