Maintenant que le SPQ est véritablement « libre » et responsable de ses actes et ses dires, il n’appartient qu’à lui de crier sur toutes les tribunes, haut et fort, ses idéaux à qui veut bien l’entendre. Ceux qui disent que le Parti québécois trahit sa base militante en ayant évacué le SPQ n’on peut-être pas encore compris que le Parti québécois est d’abord et avant tout une coalition souverainiste.
Les exigences intrinsèques d’une coalition, comme celles « d’un tout qui tient ensemble » requiert fondamentalement que les particularismes se taisent volontairement lorsque cela compte. En ce sens, les différentes sorties dans les médias du SPQ-Libre sont inacceptables dans le cadre d’une coalition qui entend encore mériter l’appellation qu’elle s’est donné. En échange d’un certain minimum de retenue, ladite coalition doit s’assurer de ne pas trop perdre de vue sa propre raison d’être. Mais force est d’admettre que le but principal d’une telle coalition est le pouvoir, et que celle-ci est au service d’une cause et non exclusivement au service de ses militants.
Est-ce que le Parti québécois promouvoie suffisamment la souveraineté? Je crois personnellement que oui, et ce autant que faire ce peut dans la mesure ou l’idée de la souveraineté du Québec n’a pas exactement, à l’heure actuelle « le vent dans les voiles ». Dans une société où la majorité, votante ou non, a l’impression de naviguer sur le radeau de la méduse, la promesse du grand soir l’indiffère bien souvent, voir la répugne plus rarement. Les progressistes, la base militante même de la première heure, que je respecte au plus haut point, semblent malgré tout déconnectée des exigences de la prise du pouvoir d’une coalition dont la raison d’être fait du surplace. Il faut être électoraliste, il faut séduire la population votante, il faut exiger de la pratique politique d’un exécutif de parti qu’il garde « le poing gauche (résolument) serré et la main droite tenant fermement sa copie du Prince de Machiavel » et ce, tant que le royaume des cieux ne sera pas advenu sur terre.
En somme, les exigences du pouvoir requièrent l’évacuation du SPQ-Libre au sein du Parti québécois, qui avait une tribune disproportionnée et une analyse généralement intéressante quoique largement impartagée par la coalition souverainiste, dans laquelle il n’avait plus sa place de par le fracas avec lequel il avait l’habitude de s’exprimer. Bravo à la direction péquiste de madame Marois, qui vise manifestement une plus grande discipline de parti, une plus grande cohésion partisane et, ce faisant, une image de contrôle, condition sine qua non à la prise du pouvoir.
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