Le spectre du triangle libéral

De l'eau au moulin de la cause indépendantiste

Tribune libre

Suite à mon article paru sur cette tribune le 30 mai sous le titre
« La nécessité incontournable d’un leader charismatique », j’ai reçu un message électronique personnel qui m’a « allumé » sur un possible scénario que je n’avais pas encore imaginé, à savoir le spectre du triangle libéral.
Voici l’extrait déclencheur :« La politique n'est plus qu'un emploi comme les autres. Les gens sont terriblement isolés et le talent n'est plus valorisé. Regardez les menaces qui planent sur Montréal, Québec et Ottawa. »
Imaginez la photo suivante dans les médias à tendance « néo-libérale oligarchique » : Coderre, Couillard et Trudeau se serrant la main devant des assiettes bien garnies de spaghetti! Pour employer le style de La Fontaine, une fable que l’on pourrait intituler
« l’éléphant, l’ours et le renard »
Coderre l’éléphant, ce pachyderme à la lourde démarche écrasant tout sur son passage, Couillard l’ours, cet ursidé qualifié souvent de mal léché, et Trudeau le renard, ce fin finaud rusé issu du Maître Renard du disciple d’Ésope.
Et, pour ajouter davantage de « couleur » à mon analogie, nous pourrions l’ « engraisser » de quelques traits caractéristiques, tels que l’opportunisme de Coderre qui, ayant perdu ses illusions fédérales à la chefferie du PLC, a jeté son dévolu sur une ville en pleine crise, l’apparence de probité de Couillard dont le passage de la vie politique à la vie professionnelle en 2008 émane encore des odeurs fétides, et la flagornerie de Trudeau dont les antécédents paternels laissent toujours planer des souvenirs déchirants.
Et, mon correspondant d’ajouter, parlant du milieu politique actuel : « Pas de place pour quelqu'un de grand parce que, pour reconnaître la grandeur de quelqu'un, il faut avoir un peu de grandeur
soi-même.» Absolument d’accord…Toutefois, malheureusement, contre vents et marées, le spectre du triangle libéral rôde à nos portes et n’attend que les appels aux urnes pour surgir à l’avant-plan des trois paliers gouvernementaux.
Il me semble que cette perspective à elle seule représente un tableau assez « déprimant » pour apporter davantage d’eau au moulin de la cause indépendantiste québécoise! Vous ne croyez pas?

Featured 19e390a78eaf9d290f5b6b4a1e389e83

Henri Marineau2093 articles

  • 1 471 954

Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





Laissez un commentaire



2 commentaires

  • Gérald McNichols Tétreault Répondre

    3 juin 2013

    J’ajouterais en réfléchissant que le vacarme, voire la cacophonie de l’information quotidienne qui devient de l’intoxication tout comme certaines discussions qui tournent trop souvent en rond au lieu de progresser nuisent considérablement à la mise en évidence du bien public de notre nation québécoise. Quelle quantité d’énergie dépensée en pure perte.
    Je vous félicite, Henri, de maintenir une grande sérénité dans vos interventions que je lis avec plaisir sur Vigile ou dans Le Devoir.
    Vous voyez, c’est le genre d’échanges que nos politiciens pourraient avoir avec nous s’ils prenaient un peu de recul, réfléchissaient, consultaient leurs commettants autrement qu’en leur lançant la figure des messages préfabriqués et insignifiants préparés par des spécialistes de la communication sans talent alors qu’ils disent l’inutile et taisent l’essentiel... Quand ce n’est pas pour se louanger eux-mêmes alors qu’ils ont les pieds dans les plats.
    Les politiciens des générations passées avaient recours à la culture et à l’histoire. Il n’y avait alors ni plus ni moins de corruption mais au moins quelques grands hommes, et un peu mais pas assez de grandes femmes. Pourquoi nos politiciens qui ne sont évidemment pas tous dépourvus d’intelligence et de culture acceptent-ils d’apparaître trop souvent comme des demeurés soumis aux lignes de partis ? Pourquoi sont-ils si peu capables de se taire et d’écouter leurs commettants que nous sommes pour ensuite se tenir debout en leur nom ?
    Tout cela est un pauvre spectacle et ne pensez-vous pas que méritons mieux que cela, en tant que seul état francophone d’Amérique, tout comme nous méritons un destin bien plus grand que le triste spectacle que nous offre la scène politique actuelle, ce vide abyssal qui fait le lit du triangle libéral. Décidément,"l’hiver approche"

  • Gérald McNichols Tétreault Répondre

    3 juin 2013

    J'ajouterais en réfléchissant que le vacarme, voire la cacophonie de l'information quotidienne qui devient de l'intoxication tout comme certaines discussions qui tournent trop souvent en rond au lieu de progresser nuisent considérablement à la mise en évidence du bien public de notre nation québécoise. Quelle quantité d'énergie dépensée en pure perte.
    Je vous félicite, Henri, de maintenir une grande sérénité dans vos interventions que je lis avec plaisir sur Vigile ou dans Le Devoir.
    Vous voyez, c'est le genre d'échanges que nos politiciens pourraient avoir avec nous s'ils prenaient un peu de recul, réfléchissaient, consultaient leurs commettants autrement qu'en leur lançant la figure des messages préfabriqués et insignifiants préparés par des spécialistes de la communication sans talent alors qu'ils disent l'inutile et taisent l'essentiel... Quand ce n'est pas pour se louanger eux-mêmes alors qu'ils ont les pieds dans les plats.
    Les politiciens des générations passées avaient recours à la culture et à l'histoire. Il n'y avait alors ni plus ni moins de corruption mais au moins quelques grands hommes, et un peu mais pas assez de grandes femmes. Pourquoi nos politiciens qui ne sont évidemment pas tous dépourvus d'intelligence et de culture acceptent-ils d'apparaître trop souvent comme des demeurés soumis aux lignes de partis ? Pourquoi sont-ils si peu capables de se taire et d'écouter leurs commettants que nous sommes pour ensuite se tenir debout en leur nom ?
    Tout cela est un pauvre spectacle et ne pensez-vous pas que méritons mieux que cela, en tant que seul état francophone d'Amérique, tout comme nous méritons un destin bien plus grand que le triste spectacle que nous offre la scène politique actuelle, ce vide abyssal qui fait le lit du triangle libéral. Décidément,"l'hiver approche".