Le secret de la «force» libérale

Aa39742d0e1aa09f09d44666d75d959f

Une force largement et volontairement surévaluée par le dernier CROP





On dit que la force surhumaine de Samson tenait à la longueur de ses cheveux. Mais comment expliquer la force du PLQ malgré ses gaffes, la commission Charbonneau, les arrestations de l’UPAC et son austérité qui déglingue les services publics?


Selon un sondage CROP/La Presse, les libéraux, en avance avec 33 % d’appuis, s’en sortent en effet indemnes. «Ce qui frappe, note le vice-président de CROP, c’est la résilience de la marque libérale.»


Ce qui frappe bien plus encore depuis l’élection de 2014 est plutôt ceci:


1) La perte graduelle de neuf points par le PLQ. 2) Une remontée lente du PQ, mais insuffisante pour prendre le pouvoir. 3) La résilience, une vraie, de la CAQ.


La résilience caquiste nourrit la «force» libérale. Ses appuis tournant autour des 25 %, la CAQ exacerbe la division du vote francophone.


Combinée au vote massif des non-francophones, elle permet au PLQ de régner malgré son rejet massif par 75 % des francophones.


Tendance lourde


Clé de l’endurance libérale, cette combinaison est une véritable tendance lourde depuis la fusion ADQ-CAQ officialisée en janvier 2012.


Quant au PQ, il lui reste au mieux l’espoir d’une victoire minoritaire fuyante comme celle du 4 septembre 2012.


Il va sans dire que le PQ est évidemment à blâmer lui aussi pour son déclin des derniers 20 ans. Or, même s’il trouvait le remède contre le cancer, dès que la CAQ prend le quart des voix francophones, il lui serait quand même impossible de fédérer le vote anti-libéraux.


En tout respect pour la légitimité démocratique de la CAQ, le constat est purement mathématique.


En réaction au sondage CROP, Pierre Karl Péladeau et François Legault se sont dits «surpris» de cette avance du PLQ. Comme on vient de le voir, la vraie surprise eût été l’inverse.


Selon M. Legault, l’avance tenace du PLQ tient à la «polarisation entre souverainistes et fédéralistes qui dure depuis 40 ans». Or, si c’était vrai, la CAQ s’effondrerait entre les deux. Et le PQ, dont le chef ne cache plus son option, ferait le plein du vote souverainiste.


Une autre voie


Le 24 mars, un sondage Léger/Le Journal-Le Devoir indiquait une autre voie potentielle.


Soit une coalition ou une alliance électorale ponctuelle. Pour des raisons évidentes, une alliance CAQ-PQ est hors de question.


L’autre option – un duo PQ-Québec solidaire – récoltait 47 % d’appuis chez les francophones, contre 23 % au PLQ et 25 % à la CAQ.


Au lieu d’additionner bêtement les appuis de chaque parti, les questions du sondeur portaient spécifiquement sur des scénarios d’alliance.


Pour le moment, un rapprochement PQ-QS frôle de toute évidence la mission impossible. Ces données montrent toutefois une ouverture réelle des électeurs à des réalignements ponctuels plus audacieux.


Si les péquistes et les solidaires sont sincères dans leur dénonciation soutenue du gouvernement Couillard, la résilience de la CAQ leur offre amplement à réfléchir sur la nécessité pressante de sortir des sentiers battus d’un bipartisme maintenant révolu.




Laissez un commentaire



Aucun commentaire trouvé