Le référendum de 1995, moment identitaire le plus marquant pour les Québécois

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30 octobre 1995 - il y a 15 ans

L'année 2010 a permis de souligner plusieurs dates importantes de l'histoire du Québec: les 50 ans de la Révolution tranquille, les 40 ans de la Crise d'octobre, les 20 ans de l'échec de l'accord du lac Meech et les 15 ans du référendum de 1995. Laquelle de ces étapes a le plus influencé l'identité québécoise? Selon un nouveau sondage Léger Marketing, la population place le référendum de 1995 en tête, devant la Révolution tranquille.
Le battage médiatique ayant été important depuis un an au sujet de ces anniversaires, l'Association d'études canadiennes a demandé à Léger Marketing de sonder les Québécois sur la place qu'occupent ces événements dans l'identité québécoise contemporaine pour eux.
Les résultats transmis au Devoir montrent que 36 % des personnes sondées ont répondu le référendum de 1995, qui arrive en tête. En deuxième, 28 % des Québécois placent la Révolution tranquille, suivie de la Crise d'octobre (11 %) et de l'échec de l'accord du lac Meech (9 %). Près de 17 % ont dit ne pas savoir ou ont préféré ne pas répondre.
Jack Jedwab, le directeur exécutif de l'Association d'études canadiennes, se dit «peu surpris» de retrouver le référendum de 1995 en haut de la liste. Cet événement a été placé en tête par toutes les tranches d'âge, même chez les plus âgés qui ont aussi vécu la Crise d'octobre et la Révolution tranquille (voir tableau). «Il y a deux raisons. D'abord, c'est plus frais dans la mémoire de tout le monde. Mais il y a aussi le fait que le référendum n'a pas tranché la question du fédéralisme et de la souveraineté. C'est un aspect non résolu de notre identité. Le débat n'est pas terminé», dit-il.
Par contre, lorsque le sondeur découpe les résultats en fonction du niveau de scolarité des répondants, on constate que la Révolution tranquille arrive en tête chez ceux qui ont un grade universitaire, avec 41 %. À l'inverse, ceux qui ont un diplôme d'études secondaires ou qui n'ont pas de diplôme placent le référendum de 1995 comme événement le plus marquant, avec 46 %.
«Plus on est scolarisé, plus on a tendance à placer la Révolution tranquille en tête, dit Jack Jedwab. Les universitaires sont plus en mesure d'apprécier le contexte général de la Révolution tranquille et de décoder tous les changements qui continuent d'influencer le Québec d'aujourd'hui.»
Traumatisme
En revanche, le référendum de 1995 est davantage un «traumatisme» pour bien des gens, qui ont tendance à lui donner plus d'importance qu'un mouvement social comme la Révolution tranquille, qui s'échelonne sur plusieurs années. «Il ne faut pas oublier que le référendum a obtenu un taux de participation de 95 %. Les gens étaient mobilisés», dit M. Jedwab.
Ce qui a le plus étonné Jack Jedwab, c'est la forte proportion (19 %) de jeunes de 18 à 24 ans qui estiment que la Crise d'octobre est un événement marquant de l'identité québécoise. Ce pourcentage de 19 % est plus fort que dans toutes les autres tranches d'âge, y compris celles qui ont vécu cet épisode de l'histoire du Québec. Soit ce type d'idée plus révolutionnaire colle bien à la fougue de la jeunesse, qui s'y identifie, soit le fort battage médiatique de l'automne a permis aux jeunes de connaître cet événement et d'y voir quelque chose d'important, dit M. Jedwab.
Le sondage a été mené en ligne dans la semaine du 30 novembre, auprès de 1225 personnes représentatives de la population et selon une méthode fiable et éprouvée. Un échantillon probabiliste de la même taille présente une marge d'erreur de 2,9 %, 19 fois sur 20.


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