Le Toronto Sun a publié ces derniers jours une tribune qui fait grand bruit.
Je la résume : Arjun Singh y affirme que le bilinguisme officiel est incompatible avec le multiculturalisme.
Pour qu’une véritable identité pancanadienne émerge, et qu’elle ne discrimine plus les jeunes issus de la diversité, il faudrait choisir une langue unique et s’affranchir des derniers restes du mythe des deux peuples fondateurs.
Diversité
Le jeune homme, qui se réclame de la diversité, fait semblant de croire que cela pourrait être le français, l’anglais ou une autre langue. C’est ce qu’on appelle nous prendre pour des idiots.
Quand on explique au Canada qu’une des deux langues officielles est de trop, ce n’est pas de l’anglais qu’on parle.
Pour que le Canada devienne pleinement lui-même, le peuple québécois devrait disparaître. C’est plutôt vrai, soit dit en passant, mais jusqu’à tout récemment, les Canadiens ne l’avouaient pas aussi directement.
Mais la gêne est passée de mode.
Si je reviens sur ce texte, c’est qu’il représente bien l’état d’esprit de cette nouvelle génération.
La génération diversitaire réactive le colonialisme canadien-anglais le plus brutal, mais le fait passer pour vertueux au nom du multiculturalisme.
Il lui arrive aussi d’expliquer que le français, comme l’anglais, est une langue coloniale et qu’il serait donc structurellement dominant au Canada. Autrement dit, il faudrait démanteler ses « privilèges » même si objectivement, il régresse et risque la disparition au fil du siècle.
Français
Cette nouvelle génération demande : pourquoi la culture québécoise, ancrée dans la majorité historique francophone, serait-elle la référence commune au Québec ? Pour la même raison que la culture haïtienne l’est en Haïti et que la culture marocaine l’est au Maroc.
Je n’aime pas l’usage abusif qu’on fait du mot racisme aujourd’hui. Mais si on entend par là le souhait publiquement confessé de voir disparaître un peuple, il faudra bien parler de racisme antiquébécois.