Le Québec protège mal ses sièges sociaux

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Quand Power Corporation dénigre la stratégie du PLQ





MONTRÉAL – Le Québec protège moins bien ses sièges sociaux que les États-Unis et doit combler cette lacune.


C'est le constat de deux poids lourds du Québec Inc., Henri-Paul Rousseau de Power Corporation et Claude Séguin de CGI. Les deux hommes se sont exprimés dans le cadre du congrès de l'Association des Économistes du Québec (ASDEQ).


M. Rousseau, qui a avoué avoir été « attristé » d'apprendre qu'Alcan allait perdre son nom, croit que le Québec doit se donner les outils pour protéger ses sièges sociaux. «C’est très important de garder les sièges sociaux, car cela génère toutes sortes d’emplois chez des fournisseurs de services comme les avocats, les comptables, les banquiers», a-t-il dit.


Henri-Paul Rousseau endosse l’opinion de Claude Séguin, auteur d’une étude sur la rétention et la protection des sièges sociaux, indiquant que le Québec devrait utiliser les mêmes outils défensifs que certains États américains.


Il a donné l’exemple de clauses donnant au conseil d’administration d’une compagnie ciblée par une offre d’achat hostile un plus long délai pour se défendre. Ce délai n’est actuellement que de 35 jours alors qu’il s’étire à plusieurs mois chez nos voisins du Sud.


Le dirigeant de CGI a résumé l’impact de perdre un siège social. «Nous, à CGI, on fait beaucoup d’acquisitions, a dit Claude Séguin. Alors on sait ce qu’on fait aux sièges sociaux des compagnies qu’on acquiert.»


Il a évoqué les mises à pied qui s’ensuivent et surtout, la perte d’emplois stratégiques qui donnent de la valeur à l’économie. « On parle d’emplois dont la rémunération est deux fois la moyenne québécoise, a-t-il dit. C’est ce type d’emplois qui rend une ville attrayante.»


«Ne nous prenez pas pour acquis»


Claude Séguin prévient aussi les Québécois de ne pas se bercer dans la sécurité quand un Québécois est à la tête d’une entreprise.


«Il ne faut pas nous prendre pour acquis, a-t-il déclaré. Ce n’est pas parce que plusieurs de nos entreprises sont dirigées par des Québécois que rien ne peut arriver. Il faut être vigilant.»


M. Séguin espère que ses recommandations commenceront à être implantées bientôt. « Il faut bien que ça commence un jour puisque ça prendra des années avant de faire effet», a-t-il indiqué.


Le dirigeant de CGI souhaite notamment, comme mesure de protection, une réhabilitation des actions multi-votantes. « Sans les actions multi-votantes, CGI ne serait plus au Québec. Il y a beaucoup de consolidation dans notre secteur et nous n’aurions pas pu nous protéger sans ça, comme le dit notre PDG Serge Godin. »


En guise d’avertissement, il enjoint les gens à se méfier d’une tendance insidieuse: les sièges sociaux vides, qui, légalement, se trouvent à Montréal, mais dont les décisions se prennent ailleurs. Des coquilles vides, en fait.


« On ne nommera pas de nom, mais il y en a plusieurs à Montréal. Et ce n’est pas ça qui amène des retombées économiques», a-t-il dit.




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