Pour comprendre l’évolution de la situation (métamorphose du Canada) il faut revenir à l’Acte de Québec de 1774, dont le sens n’a jamais été abordé par les historiens provinciaux. Malgré que ce fut le plus important traité de l’histoire de l’ensemble des États nord américains !
Le Traité de Paris consacre la défaite de la France. Mais les anglais se butent alors sur une réalité géopolitique : l’État organique (Aristote) que sont les Habitants, bien implanté sur la grandeur de l’État utile, de l’Outaouais à Gaspé, (grâce au système seigneurial).
Très vite, Guy Carleton va faire le constat que les Britanniques dépendaient de la loyauté de ces Habitants indélogeables pour garder leur position en Amérique du Nord. D’où la concession de l’Acte de Québec de 1774 (Georges Washington, dépendait aussi de l’adhésion des Habitants pour la réussite de son projet d’invasion du Canada).
Cette dépendance des anglais, devenus canadiens, envers ces Habitants pour ne pas être avalés par les américains, ils ne nous l’ont jamais pardonné et ils n’ont jamais cessé de fantasmer sur notre assimilation, jamais réussie d’où leur inconfort et ces réactions de racismes.
Guy Carleton croyait qu’en nous enfermant dans les institutions anglaises, on finirait par êtres assimilés.
***
Or voici que les Habitants, sur lesquels butaient Carleton et Washington, ont choisi le Bloc pour assurer leu présence dans leur propre institution, au Parlement fédéral (In your face).
Conséquence de la présence du Bloc, la marginalisation du PLC et la prise de pouvoir par les albertains à Ottawa. Ce qui mène à la métamorphose du Canada. Tout cela fait notre jeu, mais avec un grand péril : ou on nous enferme sans ménagement dans ce Canada des albertains, ou on s’en exclut.
C’est à cette dure réalité qu’il faut se préparer. Ou on se ramasse comme peuple à notre corps défendant et on refait notre cohésion nationale pour défendre nos intérêts, ou il y a péril en la demeure, encore plus qu’en 1760.
JCP
P.s Ne dites pas aux canadiens que l’invasion américaine a réussi via les pétrolières américaines qui contrôlent l’Alberta et et Ottawa. Et que cette invasion vise l’annexion du Canada, ils ne vous croiront pas.
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3 commentaires
Archives de Vigile Répondre
30 mars 2011je suis d'accord avec votre analyse Jean-claude. Mais à mon avis le problème n'est plus Charest parce que dans deux ans tout au plus il sera éjecté.
en revanche je ne suis pas bien certain que le PQ dans son ensemble fait la même analyse que vous et ressent de la même manière, l'urgence et la nécessité que vous évoquez.
Le défi est immense, et je trouve que pour l'instant du moins, je ne vois pas le leadership Québécois se construire pour mener aux orientations politiques nécessaires pour éviter le pire.
Jean-Claude Pomerleau Répondre
30 mars 2011M Bouchard,
La situation est très grave, non pas parce que le Québec est marginalisé dans le Canada (il faut s'en réjouir)mais, mais parce que notre État du Québec est pillé et plombé systématiquement par le pire gouvernement de notre histoire. Le régime Charest a traversé la ligne rouge qui mène à la trahison de l'intérêt national.
Donc il y a extrême urgence à sortir cette clique du pouvoir et reprendre le contrôle de notre État.Pour faire quoi.
Vous êtes pessimiste, moi c'est à partir de la reprise du contrôle de notre État que je redeviens optimiste. Voici pourquoi. Lisez ce texte attentivement, j'ai mis quelques années à l'écrire:
http://www.vigile.net/Le-difficile-changement-de
JCPomerleau
Archives de Vigile Répondre
29 mars 2011Bonjour M. Pomerleau,
Dans mon dernier texte sur Vigile j’ai dit en réponse à votre commentaire que le changement de paradigme est une illusion. Ce n’est pas exact, c’est mal dit. J’observe moi aussi ce que vous observez mais il s’agit d’un processus à long terme. Quand le Canada sera gouverné par un autre parti que le PC (il est plausible d’envisager que le PC ne sera pas encore là dans 10 ans), si le PLC existe toujours c’est lui qui sera en poste. L’Ontario qui revient en force. Mais même cela n’interdit pas de croire à un changement durable des mentalités.
La dynamique politique au Québec est plus problématique, elle peut faire en sorte un jour que le Bloc perde ses majorités d’aujourd’hui, c’est plausible. M. Sauvé nous prévient des menaces possibles, militairement parlant. Je crains pour ma part une reddition tranquille des québécois ponctuée de coups de force politiques de plus en plus intenses. Au vu de tous les coups fourrés que nous subissons depuis que Charest est au pouvoir, constatant l’absence répétée de Mme Marois pour se tenir debout devant l’adversité (elle a ratée systématiquement toutes les occasions), il ne reste que le « plan Marois », c’est-à-dire une volonté officielle. À cause des aléas politiques de toutes sortes, étant donné la faible majorité probable du PQ, c’est très très mince. Je pense que nous serons nombreux à déchanter lorsque le PQ aura été au pouvoir pendant 1 an. Je doute fort que Mme Marois obtienne quelque résultat significatif qui renforcerait notre nation, en attendant l’implosion finale. Je pense plutôt comme André Savard dans sa dernière chronique, L’enjeu masqué. Les souverainistes ont toujours négligé le conditionnement canadian, et c’est ça, fondamentalement, notre plus gros problème. Aujourd’hui rien n’indique un changement d’attitude de nos élites, au contraire.
Je veux bien croire que l’indépendance est inéluctable, et que même si cette idée de fatalité de l’indépendance a refait surface souvent dans nos discours, aujourd’hui on voit des signes d’implosion du Canada. Mais au contraire de vous, ça me décourage de voir que nous allons y aller pas par étapes mais pire encore, petit pas par petit pas, en essayant de ne pas mourir pendant le voyage. Nous allons faire la révolution sans bousculer personne.
Sur le plan de l’affirmation nationale les mentalités évoluent plus vite dans le ROC qu’au Québec. Le massacre du Québec depuis une dizaine d’années ne semble pas avoir transformé durablement la mentalité des québécois, certainement pas dans le sens de notre émancipation politique. Depuis 1995, depuis plus de 15 ans, nous n’avons pas bougé significativement. Ramenez Lucien Bouchard à la tête d’un parti et le voilà premier ministre pour 10 ans.
Essentiellement, je dis que le PQ au pouvoir reportera pour 20 ans le travail d’émancipation qui doit se faire. Je comprends de votre analyse que ça prendra peut-être encore 20 ans, 30 ans, mais l’émancipation se fera petit à petit, on s’en va vers ça. C’est un scénario fort plausible mais il ne me réjouit pas. L’agression du Canada envers nous, sur tous les plans, est de plus en plus forte ; aujourd’hui elle est même relayée de l’intérieur par le PLQ. Ça dure depuis des années, ça ramollit les principes et la dignité, nous risquons de nous égarer et de mourir avant d’atteindre notre but.