Le Québec face à la menace islamiste et le besoin d’intégration : Comment réagir concrètement à ce défi des temps modernes ?

702f12beb03feeba4abca85e991fac40

Les risques d'un mauvais diagnostic


« Des mouvements islamistes, soutenus par les tribunaux occidentaux, tentent d’empêcher toute critique à l’égard de l’islam. Il faut savoir résister à ce vent d’inquisition dans l’intérêt même de l’humanité. Les juges occidentaux qui soutiennent cette inquisition sont de véritables idiots utiles qui exposent leurs propres pays aux pires dangers... »
Sami Aldeeb (1949- ), juriste européen d'origine palestinienne et de nationalité suisse, 2014.

« Le Canada n’a pas compris les leçons du 11 septembre [aux États Unis]. …Le pire est devant nous. Il n’est pas derrière nous. Notre évaluation est qu’il va se passer quelque chose. Nos sismographes— malheureusement, on ne s’est jamais trompé—nous le disent. …C’est cependant l’Europe qui risque d’abord d’être visée la prochaine fois. »
Jean-Louis Bruguière (1943- ), juge français spécialiste reconnu mondialement de la lutte antiterroriste, 2014.

« Notre pays (i.e. la G.-B.) est encore, en théorie, un pays libre mais les attaques culpabilisantes de la rectitude politique sont telles que beaucoup d'entre nous tremblons à la pensée de donner libre cours à des vues parfaitement acceptables par crainte d’une condamnation. La liberté d'expression est ainsi mise en péril, de grandes questions sont débattues et de gros mensonges sont reçus, sans équivoque, comme de grandes vérités. »
Simon Heffer (1960-), journaliste britannique, auteur et commentateur politique, 2000).

Les attentats terroristes à Paris le 7 janvier 2015 contre le magazine satirique Charlie Hebdo, et qui ont fait 17 morts, ont soulevé de nombreuses questions, notamment en ce qui concerne les libertés fondamentales dans une société ouverte et démocratique face au terrorisme islamique et en ce qui concerne l’intégration des immigrants, et, en ce qui concerne les politiques gouvernementales en général pour relever ces défis.
I- Réaffirmer les libertés fondamentales
Depuis les évènements malheureux du début de janvier à Paris, certaines voix se sont faites entendre pour restreindre la liberté d’opinion, la liberté d’expression et la liberté de la presse dans nos sociétés démocratiques. Il existe même une démarche en ce sens qui est en cours de la part des dirigeants de la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse du Québec (CDPDJ).
Ce ne serait pas la première fois qu’une agence gouvernementale se détourne de son mandat principal pour poursuivre des objectifs secondaires, ces derniers pouvant entrer en contradiction directe avec sa raison d’être. En effet, cela peut se produire, par exemple, si une commission des droits de la personne, dont le mandat principal est de défendre les libertés fondamentales des personnes, décidait plutôt de limiter l’exercice de ces libertés individuelles pour renforcer le pourvoir de certaines organisations ou celui de certains systèmes idéologiques ou religieux, lesquels organisations ou systèmes nient souvent, dans les faits, ces mêmes libertés individuelles fondamentales.
Ainsi, la Charte des droits et libertés de la personne du Québec stipule bien que « toute personne est titulaire des libertés fondamentales telles la liberté de conscience, la liberté de religion, la liberté d'opinion, la liberté d'expression, la liberté de réunion pacifique et la liberté d'association. » (art. 1, par. 3). La Charte canadienne des droits et libertés y ajoute expressément la « liberté de la presse et des autres moyens de communication », une disposition qui semble avoir échappée aux rédacteurs de la Charte québécoise, (même s’il y est dit qu’elle peut s’appliquer quand un droit ou une liberté de la personne n'y est pas inscrit !—art. 50).
Un problème peut survenir, eu égard aux grands principes de liberté individuelle, lorsqu’une instance bureaucratique de surveillance, sous la pression politique de groupes bien organisés, souhaite assujettir leur application concrète à trop de limitations, trop d’exceptions et trop d’exemptions.
À terme, on peut tellement multiplier les limitations, les exceptions et les exemptions à nos libertés que cela peut équivaloir à nier, en pratique, la possibilité d’exercer des libertés individuelles qu’on a autrement érigées en principes. Comme le dicton le dit bien, « définir, c’est limiter », et trop vouloir définir dans le détail équivaut à limiter la portée de ce que l’on définit. En d’autres termes, l’enfer est pavé de bonnes intentions !
Or, je crains fort que ce soit précisément ce genre d’excès de zèle bureaucratique qui afflige présentement les dirigeants de la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse (CDPDJ), cette dernière étant chargée de l’application de la Charte des droits et libertés de la personne du Québec.
Les dirigeants de la CDPDJ, en effet, ont récemment demandé au gouvernement du Québec des amendements à la dite Charte qui équivaudraient, s’ils étaient adoptés, à réduire considérablement et indûment la liberté d’expression critique des religions établies. Dans une société démocratique, on ne peut soustraire de la pensée critique et de la libre expression tout un champ de l’activité humaine sans restreindre indûment les libertés individuelles. Il s’agit d’un précédent dangereux à éviter et à repousser.
À titre d’exemple, les Nations Unies ont toujours repoussé, et à juste titre, les pressions venant des pays islamiques, la plupart non démocratiques, visant à faire adopter une exception à la Déclaration des droits de l’homme et à la liberté d’expression "le fait de prendre pour cibles les symboles religieux et les personnes vénérées".
À prime abord, l’intention des dirigeants de la CDPDJ peut sembler louable, soit vouloir interdire d’une manière explicite, au-delà des dispositions existantes à cet effet dans le Code criminel canadien, « les propos haineux qui ciblent les membres de groupes en raison notamment de leur sexe, leur orientation sexuelle, leur origine ethnique, leur race ou leur religion ».
En ce qui concerne les caractéristiques physiques immuables que sont le sexe, l’orientation sexuelle, l’ethnie et la race des personnes, des dispositions pour empêcher la discrimination existent déjà dans les textes juridiques et une telle addition apparaît superflue.
De même, en ce qui concerne l’appartenance ou non à une religion quelconque, le droit d’association et le droit de pratiquer une religion (ou non) existe déjà dans les chartes des droits et libertés.
Par contre, le fait d’introduire formellement dans la Charte québécoise une disposition explicite permettant à quiconque de porter plainte contre toute opinion critique d’une religion établie à laquelle il souscrit, et qui lui déplait, m’apparaîtrait être une restriction indue à la liberté d’opinion, à la liberté d’expression et à la liberté de la presse dans une société ouverte et démocratique. Si un tel amendement était adopté, la CDPDJ deviendrait une sorte d’instance protectrice des systèmes idéologiques religieux, en contradiction avec son mandat d’éviter que les libertés fondamentales des personnes ne soient indûment érodées ou violées.
En effet, dès qu’une personne exerce son esprit critique et émet une opinion quelconque en démocratie, elle se trouve inéluctablement à froisser certaines autres personnes qui ont une opinion ou des intérêts contraires. C’est pourquoi on se doit d’être prudent face aux demandes d’encadrement de l’exercice des libertés fondamentales de manière à poursuivre l’objectif utopique d’empêcher que l’exercice de ces libertés ne froisse les susceptibilités de personne. Cela est impossible sans de facto restreindre ou même, à terme, supprimer la liberté d’opinion et la liberté d’expression. On connaît trop de pays qui ont sur papier une constitution parfaitement démocratique mais qui sont, dans les faits, des régimes répressifs.
En fait, on a affaire ici à un stratagème sournois pour nier dans les faits des pans entiers de libertés fondamentales, au-delà des balises déjà prévues pour empêcher la diffamation, l’atteinte à la réputation et les incitations à commettre des crimes.
Il ne faudrait quand même pas, au Québec, que l’on introduise par la bande le fameux « délit d’opinion » que l’on retrouve dans certains pays totalitaires. On a même sous les yeux, ces jours-ci, le cas répugnant du jeune blogueur Raif Badawique l’Arabie Saoudite a condamné à la prison et fouetté pour ses idées et ses opinions, après que la « police de la religion » dans ce pays arriéré l’eut condamné pour « insultes à l’islam ».
Le droit de critiquer ouvertement les religions établies et leurs systèmes idéologiques ou moraux fait partie de la liberté d’opinion, de la liberté d’expression et de la liberté de la presse. Il faut donc être vigilant et éviter l’érosion graduelle des libertés fondamentales des personnes, n’en déplaise à certaines organisations peu démocratiques. Sur ce plan, le Québec n’est toujours pas pour copier l’Arabie Saoudite !
J’inviterais donc le gouvernement du Québec à opposer une fin de non recevoir à la demande des dirigeants de la Commission des droits de la personne et à les inviter plutôt à se concentrer sur leur mandat prioritaire qui est de défendre la pratique des libertés fondamentales des individus et non des organisations et des systèmes idéologiques discutables.
II- Une révision en profondeur de certaines politiques gouvernementales s’impose
Sur un plan plus général, j’inviterais aussi le gouvernement du Québec, non seulement à adopter des mesures de lutte à l’intégrisme religieux et à proscrire, par exemple, les appels au meurtre que sont les fatwas religieux, ce qui est un besoin criant, mais aussi à prévoir des mesures premièrement, pour favoriser concrètement l’intégration des immigrants au Québec, et deuxièmement, pour éviter que le terrorisme islamiste ne trouve dans l’avenir un terreau fertile chez nous.
À ce sujet, j'inviterais le gouvernement à revoir les critères de sélection des immigrants désirant venir s’établir au Québec. De toute évidence, les vieux critères laissent à désirer et on sait maintenant qu’ils peuvent être porteurs d’effets sociaux et économiques néfastes.
Dans le contexte de libre-échange qui est le nôtre depuis 1989, lequel a profondément transformé le marché du travail et rendu beaucoup moins souhaitable que dans le passé l’importation de main d’œuvre bon marché, et avec la généralisation de l’automation, de la robotisation et des nouvelles technologies, lesquelles exigent moins de main d’œuvre qu’auparavant, le Québec tout comme le Canada d’ailleurs n’ont aucunement besoin d’une immigration de masse, mal intégrée et qui mène au chômage, mais plutôt d’une immigration réduite et davantage ciblée en fonction de leurs intérêts économiques, démographiques et sociaux.
En fait, dans le contexte actuel, trois critères devraient prévaloir au Québec avant qu’une personne n’obtienne le statut de résidant permanent :
1- Une volonté manifeste de s’intégrer dans la société d’accueil, en accordance avec ses valeurs démocratiques fondamentales ;
2- Une connaissance adéquate de la langue française, ou une obligation de l’acquérir dans les meilleurs délais ;
3- Une adéquation entre les besoins réels de main d’œuvre des employeurs et les compétences et qualifications des candidats.
Et surtout, on devrait tirer leçon des erreurs du passé et de l’expérience malheureuse vécue présentement en Europe, notamment en France et en Belgique, mais aussi en Grande Bretagne et dans d’autres pays européens, ces derniers étant aujourd’hui aux prises avec des problèmes sociaux et économiques majeurs, presqu’insolubles.
En France, en particulier, on se met maintenant à parler ouvertement de « ghetto » et de « ségrégation », voire d’« apartheid territorial, social, ethnique » dans certains quartiers de villes françaises ! Et c’est le Premier ministre Manuel Valls qui le dit ! Du jamais vu. C’est l’aveu public d’un échec majeur des politiques gouvernementales françaises des trente dernières années. On fait allusion ici, entre autre, à la politique française d'une immigration massive, sélectionnée selon de mauvais critères et mal intégrée à la société française.
Il est vrai qu’il y a quelques années, en 2005, le ministre français de l’Intérieur du temps, Nicolas Sarkozy, avait déjà parlé de « zones de non droit. » Mais alors on parlait encore de simple « délinquance », et non pas de terrorisme islamique organisé en terre française. Mais aujourd’hui, les tabous politiques et intellectuels commencent à tomber devant une réalité que personne ne peut plus nier.
Les politiciens français commencent, en effet, à s’ouvrir les yeux. Il serait sage que nos politiciens en fassent autant. Car, ne nous méprenons guère. Nos gouvernements ont poursuivi les mêmes politiques désastreuses que celles adoptées en France et dans d’autres pays européens au cours des dernières trente années. Ce n’est qu’une question de temps avant que les mêmes causes ne produisent ici les mêmes effets. Tous les signes avant-coureurs sont d’ailleurs présents, et il ne faudrait pas faire surtout comme si les attentats terroristes d’Ottawa n’avaient pas eu lieu !
Il est quant même dommage que le terrorisme islamique, bien organisé et bien financé de l’extérieur, frappe et tue avant que les politiciens n’abandonnent leur aveuglement et leur immobilisme et ne s’ouvrent les yeux. Et surtout, ils ont le devoir de rejeter la rectitude politique en tant qu’inspiration des politiques gouvernementales. La prudence la plus élémentaire, en effet, veut qu’on agisse avant qu’il ne soit trop tard et avant que le mal ne soit irréparable.
La responsabilité en la matière n’est pas seulement celle du monde politique, quoique celle-ci soit grande, mais elle est aussi celle de l’ensemble de la société, et en particulier des médias, des éditorialistes, du monde des affaires, des intellectuels, des universitaires, des artistes et de chaque citoyen et de chaque citoyenne. Il faut avoir une vision de quelle sorte d’avenir sombre nous préparons collectivement pour nos enfants si nous posons le mauvais diagnostic et si nous refusons d’agir.
_____________________________________
Rodrigue Tremblay est professeur émérite d'économie à l'Université de Montréal et on peut le contacter à l'adresse suivante : rodrigue.tremblay@yahoo.com
Il est l'auteur du livre du livre « Le nouvel empire américain » et du livre « Le Code pour une éthique globale ».
Prière de visiter son blogue à l'adresse suivante : http://www.thenewamericanempire.com/blog.htm.
Site Internet de l'auteur : http://www.thenewamericanempire.com/
Pour plus d’informations concernant le dernier livre du professeur Tremblay intitulé : "Le Code pour une éthique globale", voir : http://www.lecodepouruneethiqueglobale.com/
__________________________________
© 2015 Big Picture World Syndicate, Inc.


Laissez un commentaire



4 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    6 février 2015

    menace islamiste et...
    Il nous faut pointer du doigt le problème qui n'est pas la radicalisation, mais l'intégrisme islamiste; pas l'islam mais un courant intégriste à l'Intérieur de l'islam, courant totalitaire et en expansion qui s'attaque au premier chef aux musulmans modérés. Dans le Devoir de ce matin, 6 février, Madame Geadah donne des pistes d'action:
    1-l'Interdiction des discours haineux dans nos lois et l'incitation à la violence est clairement insuffisante
    2-miser sur l'éducation
    3-adoption d'une charte de la laïcité
    4-réviser l'approche basée sur le multiculturalisme
    5-exiger l'imputabilité des élus fédéraux en matière de politique étrangère.
    De bonnes pistes de solution. Cependant que fait-on face à l'État islamique et ses 30,000 combattants? On laisse faire? Aller dans le sens de la solution proposée par l'Iran: " le problème de l'EI et du terrorisme doit être réglé par les pays de la région."?On agit par la diplomatie? Il me semble que ces cinq points sont intéressants, mais n'empêchent rien face à Boko haram et Daesch.
    J. BInette, Montréal

  • Archives de Vigile Répondre

    5 février 2015


    Un grand merci à M. Cloutier pour son analyse très pointue et très compétente.
    Tous ceux et celles qui ont une compétence en la matière doivent faire part au gouvernement Couillard leur opposition ferme à la requête de la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse (CDPDJ) de se transformer en « police des religions ». L'heure est grave, car si le gouvernement Couillard allait accepter cette requête, ce sont des pans entiers de nos libertés qui disparaîtraient. Pour un gouvernement dit « libéral », ce serait une honte.
    Je considère que les conseillers du gouvernement Couillard sur ces questions sont des charlatans et des imposteurs qui devraient être écartés au profit de personnes plus compétentes et plus éclairées.
    Il ne faut pas attendre que le sujet vienne en commission parlementaire, car alors il sera trop tard. Selon mon expérience, (j'ai piloté huit projets de loi), quand un projet de loi se rend jusqu'à une commission parlementaire, le gouvernement a déjà fait son lit sur le principe de la loi, et seulement des amendements mineurs peuvent être acceptés par un gouvernement majoritaire.
    Voici la lette que j'ai moi-même fait parvenir à la ministre de la Justice, l'enjoignant d'offrir une fin de non recevoir à la requête de la CDPDJ. J'invite tous et toutes à s'en inspirer et à faire parvenir une lettre à la dite ministre avant que le tout ne soit coulé dans le ciment.
    _____________________________
    Lettre à la ministre de la Justice

    Mardi, le 20 janvier 2015.

    Madame la Ministre Stéphanie Vallée,
    Ministère de la Justice
    Édifice Louis-Philippe-Pigeon
    1200, route de l'Église, 9e étage
    Québec (Québec)
    Canada G1V 4M1

    Objet : La nouvelle demande de la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse (CDPDJ) à l’effet d’amender la Charte des droits et libertés de la personne du Québec.

    Madame La Ministre,

    Je m’adresse à vous concernant la nouvelle demande de la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse (CDPDJ) à l’effet d’amender la Charte des droits et libertés de la personne du Québec. Il s’agit d’une question sérieuse pour l’avenir des libertés civiques au Québec qui mérite une attention particulière.

    Mon analyse de la démarche de la CDPDJ m’amène à conclure qu’elle équivaudrait, en pratique, à retirer du discours public la critique des religions, et en particulier, la critique des travers de la religion islamique. Comme j’ai publié un livre sur cette question il y a quelques années, intitulé « Le Code pour une éthique globale », j’estime que si la demande de la Commission était agréée, elle réduirait considérablement le droit d’opinion, le droit d’expression et la liberté de la presse, —libertés que la dite Commission a paradoxalement pour mandat de protéger ! J’y vois là un excès de rectitude politique de la part des dirigeants actuels de la CDPDJ.

    En effet, à terme, on peut tellement multiplier les limitations, les exceptions et les exemptions à nos libertés fondamentales que cela peut équivaloir à nier, en pratique, la possibilité d’exercer des libertés individuelles qu’on a autrement érigées en principes. Comme le dicton le dit bien, « définir, c’est limiter », et trop vouloir définir dans le détail équivaut à limiter la portée de ce que l’on définit. En d’autres termes, l’enfer est pavé de bonnes intentions !

    Dans une société démocratique, on ne peut soustraire de la pensée critique et de la libre expression tout un champ de l’activité humaine sans restreindre indûment les libertés individuelles. Il s’agit d’un précédent dangereux à éviter et à repousser. À titre d’exemple, les Nations Unies ont toujours repoussé les pressions venant des pays islamiques, la plupart non démocratiques, visant à faire adopter une exception à la Déclaration des droits de l’homme et à la liberté d’expression « le fait de prendre pour cibles les symboles religieux et les personnes vénérées ».

    Ainsi, le fait d’introduire explicitement dans la Charte québécoise une disposition explicite permettant à quiconque de porter plainte contre toute opinion critique d’une religion établie à laquelle il souscrit, et qui lui déplait, m’apparaîtrait être une restriction indue à la liberté d’opinion, à la liberté d’expression et à la liberté de la presse dans une société ouverte et démocratique. Si un tel amendement était adopté, la CDPDJ deviendrait une sorte d’instance protectrice des systèmes idéologiques religieux, en contradiction avec son mandat d’éviter que les libertés fondamentales des personnes ne soient indûment érodées ou violées.

    Il ne faudrait quand même pas, au Québec, que l’on introduise par la bande le fameux « délit d’opinion » que l’on retrouve dans certains pays totalitaires. On a même sous les yeux, ces jours-ci, le cas répugnant du jeune blogueur Raif Badawi que l’Arabie Saoudite a condamné et fouetté pour ses idées et ses opinions, après que la « police de la religion » dans ce pays arriéré l’eut condamné pour « insultes à l’islam ».

    Le droit de critiquer ouvertement les religions établies et leurs systèmes idéologiques fait partie de la liberté d’opinion, de la liberté d’expression et de la liberté de la presse. Il faut donc être vigilant et éviter l’érosion graduelle des libertés fondamentales des personnes, n’en déplaise à certaines organisations peu démocratiques. Sur ce plan, le Québec n’est toujours pas pour copier l’Arabie Saoudite !

    Par conséquent, je vous invite, en tant que ministre de la Justice du gouvernement du Québec, à opposer une fin de non recevoir à la requête des dirigeants la CDPDJ et à les inviter plutôt à se concentrer sur leur mandat prioritaire qui est de défendre la pratique des libertés fondamentales des individus et non des organisations et des systèmes idéologiques, quels qu’ils soient.

    Veuillez recevoir, Madame la Ministre, l’expression de ma plus haute considération,

    Rodrigue Tremblay, ancien ministre,
    Professeur émérite,
    Université de Montréal,
    rodrigue.tremblay@umontreal.ca

  • Archives de Vigile Répondre

    4 février 2015

    Bonjour monsieur Tremblay
    Des mouvements islamistes, soutenus par les tribunaux occidentaux, tentent d’empêcher toute critique à l’égard de l’islam. Il faut savoir résister à ce vent d’inquisition dans l’intérêt même de l’humanité
    Sami Aldeeb (1949- ), juriste européen d’origine palestinienne et de nationalité suisse, 2014.
    Exactement et ici on as un bel exemple avec ce que propose Jacques Frémont ou il qualifie la critique de l'islam qu'il as lu sur Facebook d'outrageante
    L'heure est grave au moment même ou des islamistes ont assassiner des journalistes qui ne faisaient qu'utiliser leur droit a la liberté d'expression
    Les propositions de Jacques Frémont ressemblent étrangement aux propositions misent de l'avant par l’Organisation de la coopération islamique qui présente la critique de l'islam sous diverses appellations :interdiction de blasphémer, interdiction de diffamer les religions, interdiction de tenir un discours haineux, etc.
    Ce qu'on propose, c'est un recours qui n'existe pas actuellement. Si on
    avait eu des plaintes par rapport à des sites web anti-musulmans, par
    exemple, (comme on en a eues), on doit les refuser dans la situation
    actuelle -- alors que désormais, si on avait cette disposition là, on
    pourrait les accepter et aller de l'avant.
    Durant l’interview, M. Frémont a justifié sa démarche en invoquant des
    recommandations en ce sens faites par des instances des Nations Unies.
    Depuis plusieurs années, effectivement, l’Organisation de la coopération
    islamique (OCI), qui regroupe 57 gouvernements musulmans à travers le monde,
    présente des propositions pour que les pays membres de l’ONU (incluant les
    pays non-musulmans) poursuivent ceux de leurs citoyens qui critiquent une
    facette ou une autre de l’islam
    L’OCI et ses alliés présentent leur proposition de censure sous différentes
    appellations : interdiction de blasphémer, interdiction de diffamer les
    religions, interdiction de tenir un discours haineux, etc.
    Le 8 janvier, le réseau TVA a annoncé que la Commission des droits de la
    personne du Québec condamnait l’attaque contre Charlie Hebdo. La Commission
    demande également au gouvernement de modifier la Charte dont elle voit à l’application
    pour faciliter les plaintes contre ceux qui critiquent l’islam.
    Le 2 décembre 2014, la Commission des droits de la personne a émis un
    communiqué pour annoncer qu’elle recommandait au gouvernement du Québec «l’ajout
    d’une disposition à la Charte des droits et libertés de la personne
    interdisant l’incitation publique à la haine pour un motif interdit de
    discrimination».
    Cette journée-là, le président de la Commission, Jacques Frémont, a reconnu
    dans une interview à Radio-Canada que sa Commission désire pouvoir
    poursuivre les gens qui critiquent certaines idées, ceux qui critiquent la
    religion islamique en particulier.
    Transcription de la portion pertinente de l’interview donner par Jacques Frémont
    SRC 13:44 / PdeB 3:45 Jacques Beauchamp / Animateur de Pas de midi sans
    info – Pour qu’on comprenne encore mieux, donnez-moi un exemple [des
    modifications que vous souhaitez voir apporter] avec l’effet que ça aurait.
    Quelle différence ça ferait en me donnant un ou deux exemples?
    SRC 13:53 / PdeB 3:54 Jacques Frémont / Président de la Commission des
    droits de la personne du Québec – Par exemple, je sais pas… sur un site
    internet ou sur une page Facebook, comme on a vu, comme on voit
    régulièrement, il y aurait des gens qui écriraient contre, ché pas, la
    religion islamique et contre les musulmans en disant des propos, pis on en a
    vu certains, j’ose même pas les répéter tellement c’est outrageant. Alors, à
    ce moment-là il y aurait moyen que n’importe qui, membre du public, etc.,
    saisisse et fasse une plainte à la Commission en disant : ‘Ce groupe, ces
    personnes ont écrit sur les pages internet des propos qui incitent à la
    haine pour un motif interdit de discrimination et, par conséquent,
    pourriez-vous intervenir’. À ce moment-là, si jamais la plainte est retenue,
    si ça correspond à tous les processus, ce groupe pourrait être condamné,
    être trainé devant le tribunal des droits de la personne pour… et condamné
    pour les propos qui ont été tenus.
    Le 2 décembre 2014, M. Frémont, a accordé une autre interview à Radio-Canada
    dans laquelle il apporta d’autres précisions importantes sur les
    modifications législatives qu’il demande :
    La Commission désire pouvoir poursuivre sans qu’il y ait de victimes
    spécifiques. Selon l’explication de M. Frémont, la Charte modifiée
    permettrait des poursuites «lorsqu’on a des propos généraux, des propos
    haineux généraux, de l’incitation à la haine, etc., où là il n’y a pas de
    victimes particularisées, [lorsque] c’est le groupe en général qui est
    victime».
    Puisqu’il deviendrait superflu d’avoir des victimes spécifiques ou
    particularisées pour porter plainte, la Commission a prévu pouvoir initier
    elle-même des procédures contre ceux qu’elle juge fautifs. L’amendement
    proposé permettrait également que des gens sans rapport avec le groupe
    apparemment visé par les propos haineux puissent également porter plainte et
    déclencher une enquête de la Commission.
    Parmi les cibles visées par la Commission, M. Frémont a indiqué vouloir
    obtenir les moyens pour poursuivre «un site web, tout simplement, qui
    déblatère et qui a des propos, des incitations à la haine par rapport à
    certains groupes particuliers, pensons aux groupes musulmans». M. Frémont a
    fait sa remarque quelques jours à peine après que l’émission Enquête de
    Radio-Canada et deux de ses collaboratrices ait qualifié Point de Bascule de
    «site de propagande haineuse» qui «nourri[t] la peur envers les musulmans»
    et qui «patauge dans l’intolérance»
    Frémont a également déclaré à Radio-Canada que sa requête au gouvernement
    pour des changements législatifs se fonde sur des résolutions adoptées par
    des instances des Nations Unies en la matière. Ce que M. Frémont a omis de
    mentionner, cependant, c’est que ces résolutions avaient d’abord été
    proposées par l’Organisation de la coopération islamique (OCI), une entité
    qui établit une équivalence entre la critique de l’islam, la diffamation de
    la religion et le discours haineux. L’OCI regroupe 57 gouvernements
    musulmans et, ensemble, ils constituent le plus important bloc de pays
    participant aux votes à l’ONU. À ce jour, le Canada a systématiquement voté
    contre les propositions de censure que l’OCI cherche à faire appliquer par
    les pays non-musulmans membres de l’ONU. En 2008, le Comité sénatorial
    canadien sur les droits humains (p. 16 / WebArchive – Archive.Today)
    souligna que «[L]e Canada s’[est] toujours opposé aux projets de résolution
    condamnant la diffamation des religions parce qu’ils sont axés sur une seule
    religion, que la liberté de religion est un droit individuel et non l’apanage
    d’une religion et que ces résolutions n’abordent pas la question de la
    liberté d’expression».

  • Archives de Vigile Répondre

    31 janvier 2015

    Vous écrivez; Or, je crains fort que ce soit précisément ce genre d’excès de zèle bureaucratique qui afflige présentement les dirigeants de la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse (CDPDJ), cette dernière étant chargée de l’application de la Charte des droits et libertés de la personne du Québec.
    Ce qui est très paradoxale a la CDPDJ, c'est qu'ils désirent faire respecter les libertés de conscience de certains groupes de personnes par les Québécois. Si ce sont les musulmans qui sont surtout visés, ce que je doute fort.
    Comment demander a des Québécois de respecter les libertés de consciences des musulmans et de vouloir légiférer la dessus? Alors que l'islam même, refuse de respecter leurs propres libertés de consciences.
    M. René Marchand, islamologue Français, dit: Islam défini comme une religion : Piège à Bouffons !
    M. Marchand, en parle dans ce texte, que l'islam ne respecte pas la liberté de conscience des musulmans.
    M. Marchand, dit: En France, le statut des religions est défini par la loi de 1905, dite loi de séparation des Églises et de l’État. En son article premier, ce texte précise : « La République assure la liberté de conscience ».
    C’est dire très clairement que la République ne saurait accorder le statut de religion (église, culte…) à une idéologie ou une organisation qui ne reconnaît pas la liberté de conscience. En conséquence, l’islam ne peut être défini comme une religion : il est interdit à un musulman de quitter l’islam (au Maroc, les oulémas, sous l’égide du roi, viennent de rappeler que « l’apostat » est condamné à mort) ; l’enfant d’un mâle musulman est musulman et, à ce titre, il ne peut, lui non plus, renoncer à l’islam ; la fille d’un musulman n’est pas autorisée à épouser un non-musulman… Les textes qui fondent et réglementent l’islam, ainsi que la législation et la pratique des cinquante-sept pays réunis au sein de l’Organisation de la coopération islamique – l’ONU de l’islam – sont sans ambiguïté.
    Portez attention au vidéo au bas de l'article, un Apostat de l'islam Allemand, témoigne et confirme que leurs libertés de consciences leurs sont refusés et raconte ce que l'islam demande a ses adeptes de faire, pour endormir les élites Occidentales.
    http://www.bvoltaire.fr/renemarchand/islam-definie-comme-une-religion-piege-a-bouffons,23807