Le Québec aux Québécois

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Le changement de paradigme serait d'en finir enfin avec le référendum qui ne sert à rien


L’allure que prendra la course à la direction du Parti québécois sera déterminante pour la survie du parti. 


Le PQ n’a pas d’autre choix que de claironner qu’un vote pour ce parti constitue un vote pour l’indépendance et l’assurance d’un référendum au cours du mandat. Finis les désirs d’apparatchik de vouloir être un bon gouvernement en mettant en veilleuse l’option pour se préserver un emploi dans un cabinet de ministre ! 


Le moment CAQ 


La CAQ s’est présentée comme le parti du changement et continue de vivre sa lune de miel malgré très peu de réalisations, beaucoup de ratés et le mirage d’avoir redonné leur fierté aux Québécois par l’adoption de la loi sur la laïcité de l’État.  


Ratissant chez les libéraux déçus et les péquistes désabusés, François Legault a accompli tout un tour de force en proposant le nihilisme. Ni souverainiste, ni fédéraliste, ni à gauche, ni à droite, il s’est plu à agiter un nationalisme requinqué qui ouvrirait la porte à plus d’autonomie au sein du Canada. 


Dans la réalité, le parti de François Legault se révèle plus une réincarnation de l’Union nationale des années 1950 avec son conservatisme social et plus proche des compagnies que des travailleurs. Comme les chefs unionistes d’antan, les rebuffades d’Ottawa le font aboyer, mais rarement mordre. 


Le gouvernement Legault a la chance de jouir d’une embellie économique sans pareille avec des finances publiques qui ont subi la diète minceur des libéraux. Après l’orage de ces derniers, le temps paraît bien beau. Cependant, il viendra un moment où les Québécois réaliseront que l’action des caquistes demeure limitée au sein de la fédération canadienne et qu’elle profite surtout aux mieux nantis. 


Le vent de changement soufflera à nouveau, on ne sait trop quand, et c’est alors que le PQ aura intérêt à être prêt en ayant choisi la bonne personne pour le diriger. 


L’ère du renouveau 


Plusieurs pensent que la CAQ est en selle pour plus d’un mandat. Ce sentiment traverse sûrement les rangs des libéraux et des péquistes et freine peut-être des candidatures plus prestigieuses, plusieurs croyant que ce seront des chefs de transition. Pourtant, la dernière élection fédérale devrait leur servir de leçon en se rappelant que Justin Trudeau aurait été désarçonné, n’eût été l’incurie du chef conservateur.  


Si les péquistes espèrent reprendre le pouvoir, ils ne peuvent plus se montrer timorés sur l’indépendance et ils doivent renouer avec la social-démocratie. L’indépendance passe nécessairement à gauche avec le soutien des mouvements de travailleurs et des groupes communautaires selon un plan bien établi dans le court terme de la prise du pouvoir. 


C’est l’indépendance qui est la valeur ajoutée du PQ par rapport à la CAQ nationaliste et c’est le pragmatisme social qui le distingue de QS. À défaut d’une volonté d’indépendance et d’aspirations sociales réalistes des Québécois, il n’y aura pas d’espace pour que le PQ redevienne parti de gouvernement.




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