Le projet de programme électoral du PQ vise la souveraineté par étapes

Élection partielle dans Vachon


(Québec) Le projet de programme électoral du Parti québécois s'inscrira dans la logique du «toujours plus». Toujours plus de pouvoirs et de compétences jusqu'à la souveraineté pleine et entière, lira-t-on.
Les instances dirigeantes du PQ présenteront leur proposition de programme électoral à leurs militants le 19 juin. Les membres du parti auront un an pour en discuter avant de l'adopter - avec les éventuelles modifications qu'ils présenteront d'ici là.
Ce que l'on sait aujourd'hui, c'est que la proposition de la direction du PQ puisera beaucoup dans le Plan pour un Québec souverain dévoilé par Pauline Marois en juin 2009.
«Il faut passer de l'unique approche du tout ou rien à celle du toujours plus», disait alors la chef. Il s'agira, précisera-t-elle le 19 juin, de faire avancer le Québec en attendant la souveraineté.
Autrement dit, de se rapprocher de l'indépendance en arrachant toujours plus de pouvoirs et de compétences. De rompre avec ce qu'elle présente comme de «l'immobilisme» ou de «l'attentisme».
Plus précisément, donc, le projet de programme électoral confirmera qu'un gouvernement du Parti québécois s'assurerait que le fédéral se retire complètement des champs de compétence exclusifs du Québec en lui versant une pleine compensation financière.
Le projet de programme reviendra sur les «valeurs québécoises» contenues dans le Plan pour un Québec souverain. Il fera valoir la primauté de la langue française, l'importance de promouvoir la culture, l'égalité entre les femmes et les hommes, ainsi que la laïcité des institutions publiques.
Pour y parvenir, un gouvernement du PQ adopterait une Constitution québécoise, une citoyenneté québécoise et une Charte de la laïcité.
Il ferait aussi voter une nouvelle loi 101 pour renforcer le statut du français comme langue de l'administration publique, ainsi que pour franciser les entreprises de moins de 50 employés.
Un gouvernement du PQ chercherait par ailleurs à accroître les pouvoirs du Québec dans les champs de compétence actuellement partagés avec Ottawa : en matière d'immigration, de culture, d'environnement, de main-d'oeuvre et d'agriculture, par exemple.
L'idée de créer une déclaration de revenus unique, «qui simplifierait la vie des citoyens du Québec», figurera en bonne place dans le projet de programme électoral. Elle entraînerait des économies significatives, selon le PQ.
Pour accroître le rapport de forces du Québec sur cette question, le Parti québécois pourrait, le cas échéant, demander aux Québécois de se prononcer par référendum. Un «référendum sectoriel», selon la terminologie péquiste.
L'«indépendance énergétique», sur laquelle table énormément le PQ, sera également transposée dans le document à venir.
Référendum «opportun»
Le projet de programme électoral ne fixera aucun échéancier à un référendum sur la souveraineté, qui demeure l'objectif ultime du PQ. L'idée de tenir un référendum «le plus rapidement possible au cours du prochain mandat» a été mise en veilleuse en 2008.
En février, Le Soleil rapportait que l'hypothèse qui circulait depuis quelque temps dans les hautes instances du parti concernant le nouvel «article 1» proposait «la tenue d'un référendum au moment jugé opportun par le gouvernement souverainiste». Que cette hypothèse de travail ait été retenue ou modifiée depuis, il est acquis que la formulation choisie laissera toute la marge de manoeuvre requise à la chef pour juger de l'opportunité de lancer le Québec sur la route d'un troisième référendum sur la souveraineté.
Les grands consensus dégagés lors des trois colloques thématiques organisés par le parti ces derniers mois figureront également dans ce programme.
Les objectifs seront établis de façon précise, dit-on. Par contre, les moyens et les stratégies pour y parvenir demeureront volontairement «ouverts». «Flous», diront d'autres.


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