Aux urnes un 5 juillet...

Élection partielle dans Vachon





(Québec) Jean Charest sera au Nunavik lundi, jour d'élections complémentaires dans Vachon sur la Rive-Sud de Montréal. M. Charest n'est allé que deux fois dans Vachon depuis le début de la campagne. Pauline Marois y a fait campagne à plusieurs reprises et y retournera lundi.
C'est dire l'importance que la chef du PQ accorde à cette élection complémentaire. Ce n'est pas une simple victoire que veut Mme Marois, c'est une confirmation écrasante de l'impopularité du gouvernement.
Les élections complémentaires sont toujours imprévisibles. Les enjeux locaux sont parfois importants, mais très souvent, la population y voit un moyen d'envoyer un message au gouvernement. C'est pourquoi la candidate péquiste Martine Ouellet y fait campagne en dénonçant les scandales, alors que le libéral promet de faire cesser le bruit des avions qui utilisent l'aéroport de Saint-Hubert.
Normalement, le PQ devrait gagner : l'ADQ n'a aucun espoir, et le Parti libéral y présente l'ancien député adéquiste Simon-Pierre Diamond, qui vient d'être admis au Barreau et qui a un stage en cours à compléter au sein d'un bureau d'avocats de Montréal. Bref, c'est un peu comme si tout le monde tenait pour acquis que la circonscription restera au Parti québécois.
Le seul intérêt de cette élection sera donc de vérifier si le PQ a augmenté la majorité de 4477 voix accordée à Camil Bouchard en décembre 2008, ce qui devrait être le cas, compte tenu de la baisse du PLQ dans les sondages. S'il n'y parvient pas, les libéraux pourront se réclamer d'une victoire morale. Voilà pourquoi Mme Marois est aussi active dans cette campagne électorale. Elle a besoin d'un gain déterminant.
Pour le reste, ce n'est pas cette élection complémentaire qui changera la donne politique ou qui stimulera l'intérêt des électeurs. En fait, il faudrait une reprise des débats sur l'avenir politique du Québec pour stimuler cet intérêt. Une étude sur le comportement électoral des Québécois, publiée en 2009 par Éric Bélanger et Richard Nadeau des universités McGill et de Montréal, démontre que les succès de l'ADQ en 2007 étaient purement conjoncturels. La montée de la droite, à laquelle on a cru assister un moment, n'avait rien de comparable aux élections «de rupture» et «de réalignement» de 1970 et de 1976. Le scrutin de 2007 était une élection «de déviation», concluent les experts, qui ont vu une élection «de rétablissement» dans celle de 2008. En bref, les choses ont repris leur cours normal avec deux grands partis, et peu de place pour les autres.
Selon eux, cette situation crée un malaise démocratique parce qu'à l'exception du débat national, qui n'est plus l'enjeu principal depuis 15 ans, péquistes et libéraux ont à peu près les mêmes politiques économiques et sociales. On n'en sortira que le jour où on nous présentera des leaders forts et des batailles sur la place du Québec au sein du Canada.
Malgré cela, 3480 personnes ont voté par anticipation dans Vachon. Aura-t-on autant d'intérêt lundi, lorsque le mercure oscillera autour de 30 degrés? Ça reste à voir.
On aurait pu croire que le gouvernement canadien avait tiré une leçon des manifestations qui ont assombri le Sommet des Amériques à Québec. La tenue de tels événements en plein coeur des grandes villes est une invitation aux manifestations et aux débordements policiers. Comment se fait-il que le gouvernent Harper ait imposé la tenue des sommets du G8 et du G20 à Toronto? Pour encourager le tourisme? Si tel était le but, on a tout raté. Les images de violence qui ont fait le tour de la planète en fin de semaine n'étaient pas de nature à inciter les touristes à visiter la Ville reine.


Laissez un commentaire



Aucun commentaire trouvé