Le premier ministre doit parler la langue de l’économie d’abord, le français ensuite

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L'idée d'un référendum pancanadien sur le projet Énergie-Est va faire son chemin





Nul besoin d’être bilingue ou de parler le français pour devenir premier ministre du Canada, estime Kevin O’Leary, un riche homme d’affaires canadien qui songe à se lancer dans la course à la direction du Parti conservateur. Selon lui, il suffit de maîtriser une seule langue: celle de l’économie.


«Je suis originaire du Québec, j’ai payé des impôts au Québec, je suis né au Québec», a-t-il d’abord énuméré au sujet de son unilinguisme.


«Je sais ce que les Québécois veulent: une province efficace, sans corruption, et compétitive. En ce sens, ça ne fait aucune différence quelle langue on parle», a-t-il ajouté.


Le célèbre commentateur et ancien dragon de l’émission Dragon’s Den a fait cette déclaration en marge de la conférence Manning, qui se tient à Ottawa jusqu’à samedi. L’événement annuel se veut la convergence des forces conservatrices au pays.


Vendredi, deux candidats pressentis à la direction du Parti conservateur ont été invités à présenter leur vision de l’avenir, dont Kevin O’Leary. L’autre aspirant-chef est l’ancien ministre Michael Chong.


Samedi, ce sera au tour de Maxime Bernier, Lisa Raitt, et Tony Clement de se prêter à l’exercice.


Contrairement à M. O’Leary, Michael Chong estime que le futur chef conservateur doit impérativement maîtriser les deux langues officielles. Depuis plus de 40 ans, les principaux partis fédéraux sont dirigés par un chef bilingue, a-t-il rappelé.


«Je pense que c’est très important que le premier ministre» puisse communiquer avec les francophones du Québec et des autres provinces dans leur langue, a-t-il affirmé en point de presse.


M. Chong avait démissionné de son poste au conseil des ministres en 2006 pour signifier son opposition à une motion reconnaissant les Québécois comme une nation au sein du Canada.


Outre la question de la langue, l’exposé des deux candidats potentiels a mis en lumière des avis contraires sur d’autres enjeux.


Pour M. Chong, le principal défi des conservateurs consiste à se refaire une crédibilité en matière d’environnement par l’instauration au Canada d’une bourse du carbone.


Cette mesure, qui vise à faire payer les gros pollueurs, serait un «désastre» pour l’économie canadienne, croit Kevin O’Leary.


Sur la question des pipelines, MM Chong et O’Leary s’entendent pour dire que les provinces doivent aider l’Alberta à exporter ses ressources naturelles.


M. O’Leary croit qu’un référendum pancanadien s’impose pour régler une fois pour toutes le dossier du projet Énergie Est de TransCanada.


Kevin O’Leary sait comment faire parler de lui. En janvier, il a promis d’investir 1 million $ dans l’industrie du pétrole en Alberta pour aider la province à relancer son économie. Le versement de cette somme était toutefois conditionnel à la démission de la première ministre néo-démocrate Rachel Notley.




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