Exit le "bon gouvernement"

Le PQ se saborde ou il survit

Bienvenue au mouvement indépendantiste de conviction

Tribune libre

Depuis sa création, le PQ a vécu 13 campagnes électorales desquelles il est sorti vainqueur à cinq occasions, soit en 1976, 1981, 1994, 1998 et 2012. Presqu’un an après la défaite du « oui » au référendum de 1980, René Lévesque est reporté au pouvoir le 13 avril 1981 alors que le PQ obtient 49,2 % des suffrages et 80 sièges sur 122, battant les libéraux de Claude Ryan.

Par ailleurs, en novembre 1994, soit presqu’un an avant la deuxième défaite du « oui » du référendum de 1995, Jacques Parizeau s’empare du pouvoir avec une proportion de 44,75 % des suffrages et 77 sièges sur 125.

Face à ces résultats post et pré-référendaires conférant au PQ une majorité significative à l’Assemblée nationale en 1981 et 1994, il m’apparaît évident que l’électorat québécois a opté pour le « bon gouvernement péquiste », et qu’il a rejeté l’option souverainiste lorsqu’il est arrivé le temps de choisir entre le statu quo ou le processus d’accession du Québec à son indépendance.

Un « bon gouvernement » qui a vu le PQ reprendre le pouvoir en 1981, avec un René Lévesque amer et de plus en plus stratégique, et en 1998, avec un Lucien Bouchard prônant l’attente des conditions gagnantes…une tendance qui s’est perpétuée au cours des campagnes suivantes avec les Landry, Boisclair, et plus récemment avec la gouvernance dite souverainiste de Pauline Marois en 2008, 2012 et 2014.

Suite à sa déconfiture de 2014, le PQ jouera son avenir au cours des prochains mois…Ça passe ou ça casse! Il perpétue son image de « bon gouvernement » et il se saborde, ou il rallie les forces souverainistes du Québec et se met résolument à la tâche de la cause indépendantiste et il survit.

Le temps de la politique du petit pas est révolu. Le PQ doit remiser dans le placard sa stratégie partisane du bon gouvernement provincial et affirmer haut et fort son option indépendantiste. La campagne électorale qui s’achève a donné lieu à un spectacle honteux qui a vu le scénario d’un référendum sur l’indépendance du Québec exhibé tel un épouvantail par les tenants du fédéralisme, et qui plus est, dans lequel les péquistes ont prêté flanc par leur attitude fuyante et irresponsable.

La défaite a été amère…La leçon doit être claire…Exit le « bon gouvernement » et bienvenue au mouvement indépendantiste de conviction!

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Henri Marineau2093 articles

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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





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4 commentaires

  • François Ricard Répondre

    17 avril 2014

    À cette dernière élection, dans mon comté, des électeurs pointés sympathisants ne sont pas venus voter. Des douzaines et des douzaines. Quand un mouvement, un parti ne peut amener ses partisans aux urnes, c'est qu'il y a problème.

  • François Ricard Répondre

    17 avril 2014


    Les résultats du 7 avril devrait être une occasion non seulement pour le PQ mais pour tous les indépendantistes de se remettre en question.
    La majorité des membres du PQ et de ON est indépendantiste. Une portion importante de QS l'est aussi.
    Pourquoi tous ces indépendantistes, pour au moins une année, ne se regrouperaient-ils pas au PQ qui pourrait alors se redéfinir et se reformuler.
    Voici comment.
    Pourquoi, dans un premier temps, d’ici l'automne 2014, ne pas déterminer la véritable direction du PQ. Un référendum interne permettrait d’y impliquer tous les membres, anciens et nouveaux.
    Ensuite, prévoir et tenir un congrès national pour définir ce pays dont nous voulons, identifier les principaux avantages de l’indépendance. Possiblement donner un nouveau nom à ce parti véritablement axé sur l'indépendance. Ce congrès pourrait avoir lieu à l’automne 2015.
    Puis une course à la chefferie qui se terminerait au printemps 2016.
    Et impliquer le plus grand nombre de personnes à toutes les étapes.
    Avec les nouvelles règles de financement, le militantisme redeviendra extrêmement nécessaire. Un général sans soldat ne gagne pas tellement de batailles.
    Et la meilleure façon de recruter des militants est de les impliquer dans toutes les phases du processus.

  • Marcel Haché Répondre

    16 avril 2014

    M. Marineau.
    Est-ce que les 370,000 votes perdus par le P.Q. à l’occasion de l’élection de 2014, en comparaison de ceux qu’il a obtenus en 2012, être-vous en train d’insinuer qu’il y aurait 370,000 votants indépendantistes à ce point mécontents du P.Q. qu’ils se seraient réfugiés aussi bien à Q.S. qu’à la C.A.Q. et même au P.L.Q. l’ennemi #1 de l’Indépendance, simplement en attendant que le P.Q. prennent une position claire ?
    Dommage qu’ils n’aient été que 30,000 sur ces 400,000 indépendantistes à connaître l’existence d’O.N....

  • Pierre Cloutier Répondre

    16 avril 2014

    Message à M. Marineau
    Votre texte contient une petite erreur et peut être injuste envers Bernard Landry. M. Landry qui a remplacé à pied levé Lucien Bouchard qui a déserté le navire en 2001, a perdu l'élection de 2003, mais c'est sous sa présidence qu'a été adopté le projet de pays lors du congrès de juin 2005, projet de pays qui a été jeté aux poubelles en contravention du programme et des statuts par Boisclair et Marois et qui a résulté en bout de ligne à la défaite d'avril 2014.
    Quand on omet de labourer son champ, on ne doit pas s'attendre à une récolte.
    Pierre Cloutier