Le PQ et les trois Stooges

La Presse livre le fond de sa pensée par «lecteur» interposé. Ça évite de trop se salir les mains.

Quand je regarde les trois principaux prétendants à la succession de Pauline Marois, du Parti québécois, je ne peux m'empêcher de songer aux personnages des Stooges (The Three Stooges), ces trois clowns qui divertirent plusieurs générations d'Américains, au petit comme au grand écran, il y a belle lurette de ça.
Malheureusement, aujourd'hui, Pierre Karl Péladeau, Jean-François Lisée et Bernard Drainville, en dépit de leurs pitreries, ne provoquent que des rires jaunes et des rires glacés.
Lisée, le rusé, digne émule de Machiavel, se sert d'une pirouette intellectuelle pour se dissocier d'une cause qu'il a pourtant défendue avec énergie: le projet de loi 60, sur la Charte des valeurs québécoise; dont le père est son comparse, Drainville. Je vois plus d'hypocrisie et de perfidie que d'honnêteté et d'intégrité dans cette prise de distance soudaine et opportune.
Drainville, le populiste, manque de sérieux quand il prétend être rassembleur. Après avoir divisé la province, après avoir travaillé à exclure une partie de cette nouvelle population que sont les immigrants, après avoir fondé ses arguments sur des idées mesquines et les avoir défendues avec hargne et mauvaise foi, aspirer à devenir le premier ministre d'un Québec indépendant et uni est assurément une mauvaise farce à nous faire.
Reste le pire des trois bouffons, le plus dangereux: Péladeau, le dictateur. En voilà un qui aimerait bien monter sur le trône, même si à peu près rien ne le qualifie à occuper une fonction aussi casse-gueule que noble. Celui qui désire être calife à la place du calife tire lui aussi son inspiration d'un personnage de l'Italie, moderne cette fois: Berlusconi. Après l'empire médiatique, son dévolu se jette sur l'empire tout court, le Québec, qu'il dirigerait, si on lui en donnait les moyens, d'une main (la droite, assurément) tentaculaire, omniprésente, de fer. Il est regrettable de constater que plusieurs confondent sa stature d'hommes d'affaires et les qualités qui l'accompagnent avec la stature et les mérites qu'il faut pour être un homme d'État accompli et exemplaire. Ce serait une insulte à l'intelligence que de prendre ce riche néophyte de la Res publica et de vouloir en faire l'héritier de René Lévesque.
En politique québécoise, le vaudeville ne se limite pas au Parti québécois, malheureusement. Le Parti libéral a aussi ses trois Stooges, stéthoscope au cou...


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