Le PQ et la présidentielle française

Élection Québec 2012


Les Français sont en pleine campagne pour élire un nouveau président. La gauche est divisée, de même que la droite, mais un fort vent souffle à gauche. Parlons de ces divisions et comparons. Les prévisions annoncent que le fractionnement à gauche reportera ses voix vers le candidat du rassemblement, Hollande, le faisant passer au second tour de 34 à 57 %. La comparaison avec la configuration des options au Québec force une première observation. Un système électoral à un tour occulte les débats réels qui traversent la société et les partis et enferme les sympathisants dans une logique comptable.
Le cas français fait ressortir la sensibilité extrême des partis aux changements qui ont cours dans la société. Cette plasticité permet de mettre en relief des tendances fortes dont le futur président devra tenir compte, même si elles sont minoritaires. Le séjour de plusieurs mois que je viens d'effectuer en France m'amène à constater le rôle clé des positions qui critiquent les partis traditionnels. Arnaud Montebourg, candidat aux primaires du PS ayant obtenu 17 % des appuis, affirme que «les appareils politiques sont dépassés par la société», que «les partis sont des astres morts». Une des leçons que tire Montebourg est la nécessaire recherche de «formes politiques nouvelles». Celle qu'il préconise se concentre sur l'éducation politique: une université itinérante, une école de formation des responsables et des réseaux de colloques et de publications.
Partout, dans les sociétés contemporaines, l'histoire le démontre, les dimensions locales des débats, comme le sont des courants du mouvement souverainiste, sont des formes apparentes qui expriment des mutations sociales de fond. Le Parti québécois devrait se mettre à l'écoute de ces voix dissidentes, car même si elles sont minoritaires, elles peuvent être justes. C'est pourquoi elles ont un avenir. Il s'agit au Québec comme ailleurs de forces qui veulent renouveler les processus démocratiques.
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Anne Legaré, professeur associé de sciences politiques à l'UQAM - Le 10 février 2012


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