Dimanche, 26 février, plus de 14 millions de syriens et syriennes ont été convoqués aux urnes pour se prononcer sur une nouvelle constitution devant servir de loi fondamentale pour l’État syrien et marquer un pas décisif dans le sens des réformes exigées par l’opposition pacifique.
Selon l’agence SANA, cette nouvelle constitution prévoit, entre autres, un système politique fondé sur le principe du pluralisme politique et l’exercice démocratique du pouvoir à travers des élections. Les partis politiques autorisés contribueront à la vie politique et il sera interdit de créer des partis sur des bases religieuses, confessionnelles ou raciales. Le Président de la République sera élu directement par le peuple et pourra être candidat pour deux mandats successifs de sept ans. La liberté est un droit sacré et l'Etat garantit aux citoyens, égaux en droits, leur liberté personnelle ainsi que leur dignité et sécurité".
La Russie considère ce projet de constitution comme un pas dans la bonne direction.
«Nous pensons très certainement qu'une nouvelle Constitution qui va mettre un terme à la domination d'un seul parti en Syrie est un pas en avant», a déclaré le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov
La Maison Blanche, pour sa part, le qualifie de plaisanterie et de moquerie.
"Il s'agit en fait d'une plaisanterie. Une moquerie à l'égard de la révolution syrienne", a déclaré à la presse le porte-parole de la Maison Blanche, Jay Carney, en réaction à l'annonce de ce projet de constitution devant être soumis le 26 février à un référendum. »
La Chine a lancé un appel à tous les peuples du monde pour laisser les Syriens régler eux-mêmes leurs problèmes.
« La Chine a appelé aujourd'hui les pays du monde à s'abstenir d'imposer leurs plans au peuple syrien, critiquant les déclarations de la secrétaire d'Etat Hillary Clinton contre la Chine et la Russie. »
Quant à l’[opposition armée->http://www.metrofrance.com/info/referendum-en-syrie-l-opposition-appelle-au-boycott/mlbp%21JZHZfYYmSBnQ/
] dont les têtes dirigeantes vivent à l’étranger et forment le CNS, elles s’opposent avec acharnement à ce référendum, provoquant des actions de sabotages et incitant les gens à ne pas aller voter.
"Le régime barbare qui a élaboré le texte n'est pas légitime. Il est absolument impossible que l'on participe à un référendum avant l'arrêt des violences et des assassinats"
Quant à l’opposition interne et pacifique elle y voit un pas dans la bonne direction et encourage les Syriens et Syriennes à aller voter. Les résultats anticipés semblent leur donner raison. Le taux de participation s’annonce, dans les circonstances, plutôt élevé.
RÉSULTATS
Damas / Le ministère de l'intérieur, a annoncé aujourd'hui les résultats du référendum sur le projet de constitution syrienne.
Dans une conférence de presse tenue aujourd'hui à Damas, le ministre de l'intérieur, le général Mohamed al-Chaar, a indiqué que le nombre de citoyens qui avait exercé son droit au référendum a atteint 8,376,447, soit 57,4%., parmi les 14, 589, 954 qui ont le droit au vote.
Il a fait savoir que 7,490,319 citoyens ont voté pour le projet de constitution, soit 89,4% du total des citoyens qui avaient participé au référendum et que 753,208 citoyens ont voté non, soulignant que le nombre de bulletins nuls a atteint 132, 920, représentant un taux de 1,6%.
Le ministre al-Chaar a indiqué que l'opération du référendum a connu une large participation en dépit des menaces lancées par les groupes terroristes armés contre les électeurs et des campagnes d'incitation véhiculées par les médias tendancieux pour empêcher les citoyens d'exercer leur droit référendaire.
Le ministre a aussi fait noter que son département avait assuré toutes les facilités aux citoyens pour qu'ils exercent leur droit référendaire sur le nouveau projet de constitution.
Il a encore indiqué que le nombre de centres de vote a atteint 14, 185 répartis sur toutes les villes, les régions et les villages du pays.
A. Chatta & T. Slimani
Sur la base de ces informations plus de 51% de la population syrienne ayant droit de vote ont dit OUI à la nouvelle constitution dont 89.4% de ceux et celles qui sont allés voter.
Le taux de participation de 57,4% est particulièrement élevé dans les circonstances. Il s’agit d’une majorité que nos démocraties considèrent avec respect. Par exemple, au Canada, lors des dernières élections, le taux de participation a été de 61% et M. Harper gouverne le pays, , depuis lors, avec moins de 25% de l’électorat canadien et moins de 40% de ceux et celles qui se sont rendus aux urnes.
En Haïti, sous les pressions des Etats-Unis, du Canada et d’autres alliés, des élections ont été décrétées en dépit de conditions sociales et politiques qui ne s’y prêtaient guère. Le taux de participation a été de 22,5% et le nombre de votes recueillis par Martelly, candidat soutenu par Washington et ses alliés, a été que de 15.23% de cet électorat, mais de 67,6% de ceux et celles qui sont allés voter. Ce qui a fait dire à l’ex journaliste et gouverneure générale du Canada Michael Jean :
"Les résultats du Président Martelly sont enviables. Combien de politiciens, ailleurs, souhaiteraient avoir une majorité aussi clairement exprimée ? Maintenant, il faudra suivre de très près chacune de ses actions. Qui sera le prochain Premier Ministre ? Quelles seront les priorités de son mandat ? Et surtout, comment honorera-t-il cette grande confiance qui lui a été exprimée par cette élection ? »
Au Québec, lors du référendum de 1995, l’option fédéraliste gagna avec 47,25% de l’ensemble de l’électorat québécois. En Syrie le Oui pour la nouvelle constitution atteint 51% de l’ensemble de l’électorat syrien et 89% de ceux et celles qui sont allés voter.
Ce rappel permet de mettre en perspective les résultats obtenus lors de ce Référendum syrien. Il ne fait pas de doute que tout sera dit pour disqualifier ce Référendum et mettre en doute les résultats transmis. N’empêche que bien des éléments de référence permettent d’accorder un taux de crédibilité plus élevé à ceux et celles qui souhaitent que le peuple syrien règle lui-même ses problèmes sans ingérence étrangère qu’à ceux qui se proclament les amis du peuple syrien, armant des mercenaires qui sèment la terreur et qui sont à l’origine de milliers de morts.
À vous de disposer de ces informations de manière à vous faire une juste idée de ce qui se passe en Syrie.
Oscar Fortin
Québec, le 27 février 2012
http://humanisme.blogspot.com
Lorsque plus de 50% d'un peuple dit oui à un projet
Le Peuple syrien vient de parler avec plus de 50% pour le OUI
La démocratie veut que ses décisions s'imposent à tout le peuple
Géopolitique — Proche-Orient
Oscar Fortin292 articles
citoyen du Québec et du monde
Formation en Science Politique et en théologie. Expérience de travail en relations et coopération internationales ainsi que dans les milieux populaires. Actuellement retraité et sans cesse interpellé par tout ce qui peut ren...
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citoyen du Québec et du monde
Formation en Science Politique et en théologie. Expérience de travail en relations et coopération internationales ainsi que dans les milieux populaires. Actuellement retraité et sans cesse interpellé par tout ce qui peut rendre nos sociétés plus humaines.
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2 commentaires
Oscar Fortin Répondre
27 février 2012Merci Pierre pour ton commentaire. Pour moi, la Constitution est la Loi fondamentale qui définit un État, en précise la nature, les pouvoirs et les mandats en fonction du bien commun de l'ensemble de la société. Dans toutes nos démocraties la constitution devrait être validée par le vote majoritaire du peuple. Ce dernier devrait toujours en être l'autorité suprême comme l'étaient les rois dans les royautés.
Dans les pays émergents de l'Amérique latine, le premier geste posé par les nouveaux dirigeants est celui de reformuler la constitution en fonction des intérêts du peuple et de lui assurer sa pleine autorité par le vote majoritaire de ce dernier, fondement de celle-ci. La plupart de ces pays disposaient de constitutions élaborées par les oligarchies sur lesquelles les peuples n'avaient aucune prise et au sujet desquelles ils n'avaient jamais eu l'occasion de se prononcer. C'est le cas du Canada et du Québec où le peuple n'a jamais eu à se prononcer par référendum sur la loi fondamentale qui définit les pouvoirs de l'État.
Si dans la véritable démocratie le peuple est souverain, il a toujours le pouvoir de décider de son sort par les moyens qu'il juge nécessaires. Le peuple devient le nouveau roi de la société et l'État son bras exécutif.
Je ne suis pas un spécialiste de toutes ces questions, mais la logique de fond me conduit à ces affirmations.
Archives de Vigile Répondre
27 février 2012Tiens, tiens, tiens et dire que certains péquistes essaient de nous faire croire que l'accession à l'indépendance par un référendum sur une constitution d'un Québec souverain et indépendant ne serait pas démocratique.
Elle est bien bonne celle-là.
Pierre Cloutier