Le patron de l’UPAC refuse toujours de s’expliquer

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La créature libérale se cache

Un mois après sa démission surprise le jour de l’élection provinciale, le commissaire de l’Unité permanente anticorruption refuse toujours de s’expliquer.


Croisé brièvement hier soir par notre Bureau d’enquête, qui tente toujours de comprendre pourquoi il a démissionné avant la fin de son mandat, Robert Lafrenière nous a répété à deux reprises : « pas de commentaires », avant de s’engouffrer dans sa résidence avec quelques sacs à la main.


Un peu plus tôt, sa conjointe nous avait indiqué qu’il se trouvait au travail et qu’il serait de retour sous peu.


Notre Bureau d’enquête a tenté de le joindre à plusieurs reprises depuis sa démission inexpliquée, mais en vain.


M. Lafrenière a pris des vacances sous le soleil après son départ, selon nos sources. Il est de retour ici depuis quelques jours.


Des coups spectaculaires


Robert Lafrenière connaît les plus grands secrets des dossiers de corruption au Québec.


Écoute électronique, rapports policiers, documents sensibles... Il a eu accès depuis 2011 à une foule de dossiers, dont la fameuse enquête Mâchurer, qui porte sur des allégations de financement illégal au Parti libéral du Québec (PLQ).


Ses policiers ont enquêté non seulement sur Jean Charest, mais ont aussi interrogé Philippe Couillard à titre de chef du PLQ en le rencontrant à son domicile de Québec.


M. Lafrenière a aussi appuyé les enquêteurs qui sont allés arrêter l’ex-vice-première ministre Nathalie Normandeau en plein jour du budget provincial 2016.


Robert Lafrenière a annoncé son départ le 1er octobre avant même que son successeur ne soit désigné.


Son départ est effectif à partir de ce vendredi. Il avait pourtant été reconduit à son poste pour cinq ans en avril 2016.


Pas obligé de s’expliquer


Même s’il a toujours dû conserver un devoir de réserve sur le contenu des enquêtes de l’UPAC, il ne s’était jamais empêché, dans le passé, d’accorder des entrevues médiatiques sur son rôle de commissaire.


Mais cette fois, le porte-parole de l’UPAC avait mentionné quelques jours après sa démission qu’il n’était pas prévu que le commissaire s’explique publiquement.


Une source au gouvernement indique que même si cela peut paraître surprenant, Robert Lafrenière a le droit de démissionner sans donner de raisons.


Il a d’ailleurs envoyé une lettre à l’ancien ministre de la Sécurité publique, Martin Coiteux, où l’on n’apprenait rien sur les raisons de son départ après sept ans à la barre de l’UPAC.


Expérience gratifiante


« La mission que j’ai défendue, entouré de gens profondément engagés dans la réalisation de leur mandat, a été une expérience gratifiante.


« En effet, la lutte contre la corruption au Québec ne vient que de débuter et je suis fier d’avoir contribué à ses assises et à ses premiers résultats », a-t-il écrit.


Dans cette lettre, Robert Lafrenière ne parle pas de la décision du Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) de remettre le contenu des appareils électroniques saisis au député Guy Ouellette.


Ce dernier était soupçonné par l’UPAC d’avoir orchestré des fuites dans les médias sur des enquêtes. L’annonce du DPCP est survenue quelques jours avant le départ du commissaire.


-Avec la collaboration de Félix Séguin