Congrès national africain (ANC)

Le parti de Mandela et la question nationale québécoise

25 ans de propagande

Tribune libre

Les adeptes de la repentance occidentale continuent leur oeuvre en dépit des réalités. Le pouvoir blanc en Afrique du Sud n'a pas survécu à la décolonisation et à l'effondrement du communisme. La marginalisation politique des Afrikaners, le recul des langues autochtones comme l'afrikaans au profit de l'anglais, l'accroissement des inégalités, la violence, l'exode des diplômés blancs et la corruption depuis 1994 n'ont pas même entamé l'image positive que les tiers-mondistes réservent à la «nation arc-en-ciel», à Nelson Mandela «grand-papa gâteau» et à son «mouvement de libération», le parti-État ANC. Au-delà du «mythe arc-en-ciel», se peut-il que Pascal Bruckner ait vu juste: «la culpabilité [occidentale] nous arrange: elle constitue l'alibi de notre abdication»?
La journaliste, réalisatrice et écrivaine québécoise Lucie Pagé (née en 1961) n'est pas étrangère à ce préjugé. Cette communicante politique, soutien du Congrès national africain (ANC) depuis son irrésistible ascension au pouvoir, fut correspondante en Afrique du Sud pour la Société Radio-Canada, Radio-Québec, La Presse, L'actualité, etc. En 25 ans, la militante aurait signé plus de 1000 reportages, documentaires, articles et conférences. Son action inlassable n'est pas sans rappeler, à deux siècles de distance, le zèle abolitionniste de la Société missionnaire de Londres!
Lucie Pagé écrivit dans «Mon Afrique», sa première autobiographie:
«Quant à l'idée que Nelson Mandela puisse approuver le séparatisme, quel qu'il soit [notez que souverainistes et racistes se retrouvent ici dans le même sac], n'est évidement pas sérieuse. Tout son combat a été mené contre l'apartheid, contre le séparatisme. Comme je l'ai expliqué, c'est chez les Afrikaners de droite que le séparatisme était accueilli avec sympathie, ou encore chez les nationalistes zoulous. Pas du tout chez les gens de l'ANC. (2001, page 93)»
À part ce cas d'espèce, il faut bien comprendre, puisque c'est là une constante, combien les «petites sociétés» évoluent à l'international dans un système médiatique, notamment les grandes agences de presse, qui n'est pas le leur. Rien d'étonnant à ce que les nationalistes québécois peinent à identifier à la fois le sens de leurs intérêts et la solidarité qui les lie aux peuples -le pluriel est essentiel ici- d'Afrique du Sud.


Laissez un commentaire



Aucun commentaire trouvé