Politique fédérale

Le NPD Québec propose de se départir de la reine

17. Actualité archives 2007

par Sylvain Larocque

Pour gagner le coeur des francophones, les militants québécois du Nouveau Parti démocratique (NPD) proposent de se débarrasser de la reine Elisabeth II, de transformer le Canada en république et d'adopter un ton conciliant face au mouvement souverainiste.
C'est ce qui ressort des résolutions présentées par la section québécoise du parti en vue du 22e congrès biennal néo-démocrate, qui débute vendredi à Québec.
La motion qui risque d'être la plus controversée propose que le NPD «mène une campagne active pour faire en sorte que le Canada devienne une république». Le texte fait remarquer que la reine Elisabeth II «n'est pas née et n'a jamais vécu au Canada».
Pierre Ducasse, conseiller du chef néo-démocrate Jack Layton pour le Québec, reconnaît que le statut du pays «n'est pas l'enjeu numéro un de la société à l'heure actuelle».
«Mais plusieurs personnes pensent qu'on devrait s'éloigner de ça (le régime de monarchie constitutionnelle)», a-t-il affirmé mardi dans un entretien téléphonique. «Il reste à voir si on doit aller jusqu'à transformer le Canada en république.»
En 1999, un document officiel du NPD préconisait la «'canadianisation» du chef d'État», en suggérant de suivre de près l'Australie, qui songeait alors à devenir une république.
Bloc et fédéralisme
Dans une autre résolution, la section québécoise du parti soutient que les néo-démocrates doivent se préparer à tenue possible d'un référendum sur l'avenir du Québec d'ici deux ou trois ans.
Pour ce faire, on propose au NPD de «renforcer» sa compréhension des relations entre le Québec et le Canada «afin de fournir aux Québécois une solution de rechange à la sécession».
On suggère aussi au parti de «clarifier sa position» sur la question du Québec et de mettre sur pied un comité permanent sur les relations Québec-Canada. L'un des rôles de ce comité serait de développer un programme de communication et de formation pour permettre à des militants sociaux du Québec et du Canada anglais de mieux se connaître.
Les stratèges néo-démocrates savent depuis longtemps que leur incapacité à faire une percée au Québec les empêche de prendre le pouvoir à Ottawa. Depuis le début des années 1990, c'est principalement le Bloc québécois qui fait concurrence au NPD en ralliant les électeurs progressistes.
La section québécoise note d'ailleurs dans une résolution que «le NPD éprouve de la difficulté à se différencier du Bloc» sur les questions social-démocrates. Les militants québécois pressent donc le parti de se doter d'un «programme progressiste» qui lui permettra de se distinguer du Bloc et de ses idées jugées «néo-libérales» par le NPD.
Dans l'espoir de séduire les nationalistes, la section québécoise du parti demandera aux délégués d'adopter officiellement un document produit en 2005 sur la réfonte du fédéralisme canadien. On y évoque notamment la nécessité de faire la promotion d'un fédéralisme «asymétrique» et de reconnaître le droit à l'autodétermination du peuple québécois.
Il n'est pas acquis que toutes les résolutions présentées par la section québécoise du NPD seront adoptées, puisque certaines d'entre elles pourraient ne pas être «priorisées» par les hautes instances du parti.


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